À La Caunette, le 7 décembre, le président du syndicat du Cru Minervois, Philippe Coste, entouré de (de g. à d.) : René-Henry Guéry, Raymond Miquel, Jean Panis, Jean-François Orosquette et Christophe Montagné. © Ph. Douteau
Après deux années particulièrement "extraordinaires", entre une commercialisation fortement perturbée par la crise sanitaire et une climatologie fatale pour certains vignobles de l'appellation, le Minervois a démarré l'année par un coup d'éclat qui a fait grand bruit, en décidant de ne plus renouveler les accords interprofessionnels du CIVL, dès le
1er janvier 2021. Désormais détachés de l'interprofession, le syndicat et ses membres misent sur une communication renforcée pour "une meilleure visibilité" de l'AOC Minervois, histoire de "redresser la barre".
Reprise en main
Plaidant pour une organisation régionale "différente de ce que l'on connaît aujourd'hui", Philippe Coste acte cette récente prise d'autonomie, quitte à être "responsables de nos marchés", sans pour autant que l'organisation à l'échelle régionale ne soit divisée. "L'interprofession doit être a minima Languedoc et Roussillon", plaide le président du syndicat du Cru Minervois.
Un nouveau cadre économique est "à repenser" selon lui, afin de réfléchir à des nouveaux leviers de mise en marché. "Personne ne viendra vendre notre vin", clame-t-il, faisant clairement allusion à la déception liée à un manque "d'élan solidaire" de l'interprofession. "On aurait espéré que les marchés et les cours du vrac prennent des couleurs (...), mais on perd des volumes sur la consommation et, de plus, les prix s'effritent", regrette le président. Après avoir "tiré la sonnette d'alarme depuis des années", le syndicat a claqué la porte du CIVL le 31 décembre 2020, déplorant que le conseil d'administration de l'interprofession n'ait pas assez axé sa stratégie sur le suivi des marchés et de la promotion, notamment sur les rosés.
Assurant qu'en faisant désormais cavalier seul, "on ne s'est pas isolé" des autres appellations régionales, Philippe Coste compte sur la solidarité des vignerons pour mettre en place une nouvelle stratégie d'avenir, nécessitant un "renforcement des moyens financiers du syndicat, dont la situation est saine et lui permet d'envisager la mise en place d'actions de promotion ambitieuses".
Élans d'autonomisation
En réévaluant à la hausse la cotisation (+ 1,5 %/hl), le syndicat veut se donner les moyens de ses ambitions, notamment dans ses "missions régaliennes de suivi statistique, de gestion et de valorisation" de l'appellation. "Depuis le 1er janvier, tous les contrats sont enregistrés par l'ODG (organisme de défense et de gestion, ndlr) pour les transactions en vrac", annonce le président, qui souhaiterait voir dématérialisées les statistiques de FranceAgriMer, bien que le lien avec le Conseil du bassin Languedoc-Roussillon n'ait pas été rompu, via la plateforme 'declaviti.fr' restée ouverte pour l'appellation Minervois. Toutefois, les DRM (Déclarations récapitulatives mensuelles) pourraient être gérées et enregistrées par les logiciels du syndicat sur la plateforme des douanes, assure Philippe Coste. "On peut suivre notre marché hors interprofession", glisse-t-il.
Observant des niveaux de sorties en baisse constante depuis 2016, et des niveaux de prix remontés en 2019 mais en train de s'effriter, le président encourage une communication spécifique pour le Minervois, "notamment sur le volume des rouges", segment sur lequel l'interprofession, encore elle, ne serait pas assez intervenue ces dernières années, en raison des sorties à la traîne, de la hausse des stocks et des prix tirés vers le bas.
Nouvelle hiérarchisation en cours de validation
En reprenant la main sur ses moyens d'action, le syndicat entend redéployer sa stratégie de valorisation. L'accent sera remis sur la communication par le biais d'événements bien installés comme 'Tastes en Minervois' et les soirées 'So'Tastes Minervois', de "bons vecteurs d'image", confirme René-Henry Guéry, président de la commission 'communication', qui annonce un retour du festival des Tastes en septembre 2022, à Villegly.
Par ailleurs, la reconnaissance de quatre DGC (Dénominations géographiques complémentaires) s'inscrira dans un élan de protection du vignoble du Minervois. Présentés aux services de l'Inao, en amont d'une visite d'une commission d'enquête, le 8 juillet 2021, auprès des représentants des quatre DGC, les dossiers ont été soumis fin novembre et "très bien accueillis", d'après Jean-François Orosquette, président de la commission 'hiérarchisation'. Cazelles, Laure, Terrasses de l'Argent Double et La Caunette sont en lice pour décrocher le sésame, en fonction des précisions requises par l'Inao. "La balle est dans notre camp. Il faudra affiner et développer certains points propres à chaque DGC. Certains iront plus vite que d'autres."
En conclusion d'assemblée générale, Philippe Coste a motivé les troupes pour s'imposer comme force de propositions. "Maintenant que nous sommes autonomes, donnons-nous les moyens !"
Philippe Douteau
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