Le 9 juin s’est tenue la première édition de la convention ‘Symphonia’, organisée par Arterris, au palais des congrès du Cap d’Agde. © Arterris
“Nous nous retrouvons aujourd’hui (jeudi 9 juin, ndlr) au cœur de notre territoire. Vu le contexte sanitaire et la guerre qui viennent bouleverser notre société, sans compter le changement de notre modèle agricole avec des attentes sociétales multiples qui nous impactent, il était nécessaire de se retrouver, dans le cadre inédit de cette convention. Pourquoi ? Pour prendre de la hauteur par rapport aux évolutions de notre agriculture et de son influence sur notre territoire et ailleurs en France”, lançait le président du groupe Arterris, Jean-François Naudi, en accueillant les congressistes d’Arterris, jeudi 9 juin, au palais des congrès du Cap d’Agde. Et pour s’élever et voir les problématiques dans leur globalité, la coopérative a fait appel à un économiste de renom, Philippe Dessertine – également directeur de la chaire Finagri, une chaire dédiée aux financements alternatifs en agriculture – ainsi qu’à Sébastien Abis, directeur général du Club Demeter.
L’accès à l’innovation est vital
Avant la prise de parole des deux intervenants – présents aux côtés de Vincent Labarthe, vice-président du Conseil régional d’Occitanie, de Cédric Cabannes, président d’AgriSudOuest Innovations, et d’Éric Latgé, directeur général de l’école d’ingénieur de Purpan – Christian Reclus, directeur général d’Arterris, a fait un état des lieux de la coopérative et de ses trois principaux pôles d’activité, à savoir l’agriculture (576 millions d’euros, 57 % du CA), l’agroalimentaire (367 M€, 37 %) et la distribution (60 M€, 6 %).
“Notre forme coopérative, singulière, a une force : celle de ne pas être délocalisable et attachée à son territoire, qui s’étend sur quinze départements”, commençait le responsable. D’ailleurs, ces trois dernières années, l’entreprise a investi 17 M€ pour se doter d’un outil performant, avec de nouvelles technologies d’enrobage notamment, convaincue que son territoire est un atout dans l’échiquier mondial et alors que la souveraineté alimentaire est de retour au cœur de nombreux échanges géopolitiques. “En tant que multiplicateur de semences, – notre métier historique –, nous savons qu’investir est synonyme d’innovation. Et nous constatons également qu’aujourd’hui, les métiers du grain, 700 000 tonnes en 2021, contre plus d’un million de tonnes en 2017, sont en souffrance.” Pour le directeur général, “seul le prix des céréales permettra un rebond d’activité”, car les contraintes climatiques réglementaires et environnementales sont telles aujourd’hui que les agriculteurs et les coopératives ne savent plus trop à quel saint se vouer.
“Pour parvenir à passer ces caps difficiles, nous sommes persuadés que l’accès aux innovations reste la voie de salut”, poursuivait-il. Car actuellement, le problème n’est pas tant de négocier un achat ou un contrat, mais d’avoir accès aux matières premières. “Nous le savons : avec la guerre et l’inflation, tous les schémas d’approvisionnement en engrais notamment vont être malmenés. De fait, les stratégies d’alliance font partie de nos préoccupations.”
Autres certitudes de la coopérative : “Les nouvelles technologies autour des innovations connectées sont un relais de croissance et d’opportunités à amplifier”, tout comme celui de diversifier l’offre, comme elle a su le faire sur le volet de son activité légumes frais, avec l’asperge et le radis noir, en s’appuyant sur la coopérative La Silvacane, à La Roque d’Anthéron (200 k€ investis pour moderniser la station de conditionnement et de lavage). De même, les investissements se poursuivent dans la nutrition animale, “même si aujourd’hui rien n’est simple en volailles. Toutefois, nous restons optimistes et la situation se rééquilibrera, même si nous anticipons des difficultés majeures à venir cet hiver”, reconnaissait Christian Reclus.
Investissements d’avenir
Revenant ensuite sur le pôle agroalimentaire, le directeur a confirmé la volonté du groupe de continuer à “conserver la valeur sur le territoire, avec des outils viables et permettant de consolider nos partenaires agriculteurs sur notre aire d’action, pour emprunter les chemins d’excellence que sont ceux de la proximité, avec une clientèle qui attend des produits conçus et transformés à côté de chez eux”. À ce titre, il a cité les investissements réalisés dans l’usine de transformation de pois chiche, “un produit à la mode, dont la consommation est en croissance”. Ces investissements vont permettre d’augmenter la capacité de traitement vers 8 000-9 000 t (contre 3 500 t actuellement). Égrainant par la suite les marques du groupe, il a surtout rappelé “l’important travail réalisé” pour simplifier l’offre, désormais axée vers les circuits spécialisés (Espigal, Maison Larroque), la restauration hors domicile (Pyrénéus pour les porcs, Occitalia pour le bœuf) et le circuit de la grande distribution, avec notamment les marques ‘La Belle Chaurienne’ ou encore Terra Occitana (légumes secs).
Enfin, le pôle distribution a vu ces derniers mois un important travail de réflexion sur le concept ‘Frais d’ici’, des magasins proposant des produits locaux de la coopérative logés dans les Gamm Vert, et le développement du réseau de magasins dédié sous l’enseigne ‘Marché Occitan’, avec l’objectif d’atteindre une vingtaine de boutiques dans les prochains mois (une 3e ouverture vient d’avoir lieu, à Tournefeuille, en Haute-Garonne).
“Le groupe a beaucoup grandi depuis 2009. Aujourd’hui, nous ciblons un objectif de 3 % de l’EBE, que nous ne tenons pas encore, mais espérons atteindre à l’horizon 2024-2025. Nos actifs immobilisés sont couverts par les fonds propres, la dette est maîtrisée malgré la croissance. Désormais, nous devons poursuivre nos efforts pour aller chercher la valeur à l’aval, même si actuellement, nous sommes sous pression des prix des matières premières. Pour cela, nous devons avoir un amont qui produit plus et mieux, et un aval qui consolide la valeur ainsi créée. Tout cela nous permettra de fixer la valeur sur le territoire, en mettant en avant notre transition environnementale, car nous sommes avant tout des producteurs”, a-t-il conclu.
Céline Zambujo
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