À Saint-Marcel, la députée de l’Aude, Danièle Hérin, le sous-préfet de Narbonne, Luc Ankri, et le conseiller régional, Sébastien Pla, ont inauguré, le 7 août, l’aire de lavage, en compagnie des maires des dix communes concernées, sous les yeux des fu
Plus de trois mois de retard. Voilà ce qu’a entraîné la crise sanitaire liée au coronavirus Covid-19 concernant la construction de quatre aires de lavage mixtes collectives sur les bords du canal du Midi.
Entamé en 2015, ce projet, initialement destiné à la mise en place d’une seule aire de lavage, a permis d’agréger et de regrouper les intérêts de dix municipalités : Raïssac d’Aude, Ginestas, Mirepeïsset, Sainte-Valière, Saint-Marcel-sur-Aude, Saint-Nazaire d’Aude, Paraza, Canet, Villedaigne, Roubia et Ventenac-Minervois.
C’est au départ un groupe de neuf, rejoint en cours d’aventure par la commune de Roubia, qui a décidé d’unir ses forces pour passer à l’action autour d’un dossier commun répondant aux besoins de la population agricole. “La motivation était double : soutenir le monde agricole et préserver l’environnement, en enca-
drant parfaitement les nettoyages de pulvérisateurs“, indiquent en chœur Didier Bousquet et Émile Delpy, respectivement maires de Raïssac d’Aude et Paraza. Les municipalités participent à hauteur de 330 000 € sur les 1,7 M€ de montant global, le reste étant financé par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse (RMC) et le Feader.
Un syndicat intercommunal des aires de lavage de Corbières en Minervois a été créé pour piloter la gestion de ces nouvelles structures.
130 à 150 utilisateurs au moins
Si les choses avaient suivi leur cours normal, l’inauguration de ces aires aurait eu lieu au mois d’avril, pour être utilisables dès le démarrage de la campagne de traitement.
Mais voilà, 2020 est une année si particulière que tout ce qui a pu être planifié doit être revu, avec des restrictions sanitaires qui ont fortement perturbé l’intervention des entreprises sur les chantiers des quatre aires de lavage.
“Les quatre chantiers étaient à différents niveaux d’avancement, mais nous avons finalement pris la décision d’attendre que les quatre aires soient opérationnelles pour effectuer l’inauguration commune. Le raccordement électrique de la dernière a été fait hier, si bien que les aires seront accessibles dès le début des vendanges, qui démarrent plus tôt cette année“, explique Didier Bousquet à l’occasion de l’inauguration, qui s’est déroulée le 7 août, à Saint-Marcel-sur-Aude.
Après une journée de démonstration du fonctionnement des aires, l’ensemble des exploitants utilisateurs ont reçu leur badge pour accéder aux structures dont le fonctionnement est entièrement automatisé. “Cela concerne 130 à 150 vignerons, peut-être un peu plus. Tous ceux qui sont concernés, particuliers comme coopérateurs, peuvent faire la demande pour utiliser ces aires“, reprend Didier Bousquet, qui ne limite pas l’accès des aires aux seuls habitants des communes concernées.
Cotisation annuelle et consommation d’eau
L’accès aux aires implique une cotisation annuelle de 25 € pour disposer d’un badge d’accès, à laquelle s’ajoutent 100 € dans le cas d’une machine à vendanger et 50 € pour un pulvérisateur. La consommation d’eau est ensuite facturée individuellement au regard de l’utilisation que chacun fait au cours des lavages. “C’est de l’eau potable. Nous verrons ensuite si la tarification mise en œuvre est suffisante pour couvrir les frais de fonctionnement des aires. Nous l’ajusterons si besoin“, ajoute Didier Bousquet.
Olivier Bazalge
Règlementation et aspects techniques des aires de lavage
Que ce soit pour une aire de lavage de pulvérisateurs, une aire mixte ou une aire de remplissage, la réglementation concernant leur emplacement est la même :
• plus de 50 m des cours d’eau (hors zone inondable et hors périmètre rapproché de captage d’eau potable ;
• plus de 10 m des limites de propriétés de tiers ;
• plus de 100 m de zones conchylicoles, pisciculture ou baignade
En outre, l’aire doit être équipée d’un système de protection sécurisé des installations limitant l’accès : clôture, badges pour les utilisateurs…)
La colonne de remplissage doit être équipée d’un système de protection du réseau (clapet anti-retour par exemple) et d’un système anti-débordement.
L’aire de lavage pulvérisateurs doit disposer de moyens pour empêcher les fuites d’effluents phytosanitaires vers le milieu naturel, et les eaux issues du lavage-rinçage doivent être traitées par un procédé reconnu par l’arrêté du 4 mai 2017, et ne peuvent en aucun cas être rejetées dans le milieu naturel.
Source CA 11
La Chambre accompagne la création d’aires
“Avec l’Hérault, l’Aude est l’un des départements disposant du plus grand nombre d’aires de lavage. Il faut ajouter que, depuis l’arrêté du 4 mai 2017, les communes ne sont pas obligées de mettre à disposition ces aires, mais doivent respecter les conditions de cet arrêté. Pour ce faire, elles ont donc tout intérêt à installer des aires de lavage collectives de pulvérisateurs. Nous sommes là pour les accompagner dans cette démarche“, introduit Sonia Caussé, chargée de mission qualité des eaux à la Chambre d’agriculture de l’Aude.
Entre 2009 et 2019, ce sont ainsi 68 communes qui ont été accompagnées par la Chambre pour créer ou mettre aux normes des aires de lavage agricole. “Le bilan de ces dix dernières années compte 19 aires de lavage mixtes (pulvérisateurs et machines à vendanger), 10 aires spécifiques pour pulvérisateurs, 4 aires pour machines à vendanger et 35 colonnes de remplissage“, reprend Sonia Caussé.
Pourtant, depuis 2014, la contribution au financement de ces aires de lavage par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse (RMC) a évolué. Elle ne participe plus au financement des aires individuelles pour les exploitants agricoles, mais continue de contribuer à celui des structures collectives (communes, caves coopératives, Cuma). Ajouté au Feader, le montant peut aller jusqu’à 80 % du coût global du projet. Les aires de lavage pour machines à vendanger ne sont, en revanche, pas concernées par ce type de financement.
ZOOM
Le système Phytobac
Les quatre aires de lavage inaugurées sont équipées du système Phytobac®, qui permet la dégradation des substances actives par les micro-organismes du sol, les champignons et de façon abiotique. Un mélange de terre et de paille, disposé dans un bac étanche couvert, agit comme un sol vivant. La couverture maintient toutefois l’endroit ventilé et aéré. Grâce à une cuve de recirculation et une rampe d’aspersion, les effluents sont répartis de manière homogène afin d’éviter l’asphyxie ou la trop faible humidité.
Les bacs installés sur les 4 aires disposent d’une cuve de recirculation étanche à double paroi, ce qui évite la saturation en eau des Phytobacs®. Un système de drain en fond de bac renvoie l’excédent d’eau dans la cuve (circuit fermé).
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