Olivier Humbrecht, viticulteur alsacien en biodynamie, est président du syndicat international des vignerons en culture biodynamique Biodyvin depuis 2003 (© E. Delarue).
Avec Demeter, Biodyvin est l’autre organisme qui se partage le marché de la biodynamie en France et au-delà. Syndicat international des vignerons en culture biodynamique, Biodyvin était de passage à Marseille, il y a quelques jours. Et les seuls chiffres du développement de ce dernier donnent un aperçu de l’intérêt des viticulteurs pour ce label.
Olivier Humbrecht est l’un des pionniers de l’essor français de la biodynamie en Alsace, sa région. Il préside aussi, depuis 2003, le syndicat créé en 1995 par un petit groupe de vignerons. En passant du suivi d’une simple charte à l’adoption d’une certification contrôlée par Ecocert, le syndicat a rapidement structuré et officialisé son activité. “Nous sommes passés de 19 membres, en 2002, à 192 domaines adhérents aujourd’hui“, résume Olivier Humbrecht.
La veille, le syndicat tenait son assemblée générale dans la cité phocéenne. Olivier Humbrecht a été reconduit dans son mandat et 60 nouveaux candidats sont venus taper à la porte de Biodyvin ! Toutes les demandes ne seront malheureusement pas validées : en effet, pour candidater au label Biodyvin, il est déjà nécessaire d’être en 4e année de certification bio et d’être en mesure de présenter en dégustation a minima des vins de 2e année de conversion bio. “La vocation première du label Biodyvin est de garantir le suivi de pratiques viticoles et œnologiques. Mais ce que l’on recherche avant tout, c’est une éthique et un engagement personnel“, explique le président de Biodyvin.
Un syndicat de producteurs
Les membres adhérents doivent commercialiser les vins dont ils produisent les raisins. Pas de négociant donc. “Nous sommes un syndicat de vignerons très vigilant sur les questions d’usurpations de notoriété. Nous avons été obligés de légiférer dans ce sens, pour éviter toute confusion possible“, commente Olivier Humbrecht. Un axe de travail du syndicat qui, en 20 ans, est devenu plus que nécessaire.
La formation est un autre axe majeur porté par le syndicat. Lorsqu’un vigneron se lance, il n’a pas toujours forcément de bagages techniques et, pour la plupart des domaines, la biodynamie est une découverte. Le syndicat consacre donc beaucoup de temps à organiser des situations d’échanges, des groupes de travail pour l’apprentissage des élaborations de préparât dédiées aux vignerons par exemple.
“Nous attachons une grande importance à l’implication intellectuelle du domaine. Toute application faite sur la vigne doit être faite en conscience, avec une énergie personnelle forte“, ajoute le président de Biodyvin. Lorsqu’ils intègrent le syndicat, les domaines doivent notamment suivre une formation spécifique.
La biodynamie est une méthode passionnante mais qui ne permet pas l’erreur. “Dans ce domaine aussi, la vocation du syndicat est plus forte qu’au début. Parce qu’il faut être beaucoup plus rapide, agir vite et les challenges climatiques font que les années sont beaucoup plus compliquées“, ajoute Olivier Humbrecht.
Tous les ans, le syndicat Biodyvin adosse à son assemblée générale l’organisation d’une dégustation dans une région différente. Parce qu’il est important de continuer à promouvoir et faire connaître la biodynamie. D’ailleurs, chez les professionnels, l’image de cette dernière a bien changé au cours de la dernière décennie. Sommeliers, prescripteurs, cavistes, distributeurs de vins, mais aussi importateurs, viennent de plus en plus nombreux sur ces manifestations rencontrer les producteurs.
Le salon le plus important que Biodyvin organise se tient chaque année à Paris. En novembre dernier, 104 domaines ont ainsi présenté des vins aux 1 100 visiteurs professionnels qui se sont déplacés sur une journée.
Une méthode encore mal comprise, mais...
“La biodynamie reste peut-être aujourd’hui encore une méthode d’agriculture souvent mal ou peu comprise, quelquefois critiquée ou jalousée. Il est donc important de montrer ce que l’on fait et comment“, insiste olivier Humbrecht. Communiquer est aussi le moyen pour le mouvement de crédibiliser ses fondements, d’autant que les consommateurs y répondent de plus en plus favorablement. Mais la recherche s’y intéresse aussi. D’ailleurs, le syndicat attend beaucoup des études menées par l’Inrae sur la vie du sol et les mécanismes qui interagissent entre eux.
“Les résultats devraient être publiés dans les prochaines semaines. L’intérêt de la biodynamie sur la vitalité des sols et leur fertilité est mis en évidence“, confie le président de Biodyvin. Mais, Olivier Humbrecht en convient : “L’intuitif et le ressenti ne suffisent plus dans notre société“. Le syndicat doit d’ailleurs participer à un projet de recherche que l’Inrae devrait lancer pour conduire des travaux similaires, mais au niveau du végétal. Essayer de comprendre comment fonctionnent les préparâts et tout ce qui n’est pas minéral sur la vigne, avec un format d’expérimentation officiel, permettrait alors d’éclaircir encore un peu le mystère de la biodynamie.
Emmanuel Delarue
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