Jean Castex, Premier ministre, avec, à ses côtés, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et lui faisant face, Didier Codorniou, vice-président de la Région Occitanie, en charge de la délégation Méditerranée. © H. Scheffer
L’heure est, semble-t-il, aux grands travaux d’infrastructure pour l’État. Après s'être rendu, en début de matinée, à Toulouse, pour signer le projet définitif de financement de la LGV Bordeaux-Toulouse, le Premier ministre, en compagnie de sa ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a mis le cap sur Port-la-Nouvelle, pour annoncer le lancement de deux parcs éoliens flottants commerciaux en Méditerranée, qui devraient voir le jour à l’horizon 2030.
Le premier parc serait situé au large de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, sous réserve des résultats des dernières études environnementales toujours en cours. Si, au final, ce site n’est pas retenu, une zone de repli au large du Roussillon a été identifiée. Le second site, lui, est confirmé. Il se trouve au large du port de Port-la-Nouvelle. De quoi faire bondir de joie la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, qui souhaite faire de ce port "LE port de la transition énergétique en Méditerranée. L’éolien en mer flottant est une filière résolument d’avenir sur laquelle nous avons su miser en mobilisant les moyens nécessaires. L’engagement financier de l’État et l’annonce du premier parc commercial au large de Port-la-Nouvelle confirment que l’Occitanie fait figure d’exemple en France".
Le compte à rebours est lancé
Deux appels à manifestation d’intérêt auprès des ports et des industriels vont être lancés ce mois-ci pour la construction de ces parcs, comprenant une vingtaine d’éoliennes de 150 m de haut, pour une capacité de production de 250 mégawatts (MW) chacun. "Chaque parc pourra être étendu, dans un deuxième temps, pour atteindre 750 MW, ce qui permettra de couvrir 10?% de la consommation des régions Occitanie et Paca", précisait le Premier ministre, le 14 mars. Les deux parcs occuperont, au final, une superficie de l’ordre de 50 km2 chacun et les extensions environ 100 km2 chacune, alors que les superficies des zones retenues sont chacune de l’ordre de 300 km2.
Une fois la procédure de mise en concurrence pour le développement de ces parcs close, les appels d’offres seront attribués mi-2023. La mise en service des parcs devrait avoir lieu, elle, en 2030.
L’avenir de l’éolien sera en mer
Cette annonce arrive un mois après celle du président de la République, Emmanuel Macron, à Belfort, qui proposait de passer à une cinquantaine de parcs éoliens en mer pour atteindre une production d’électricité de 40 GW d’ici 2050. Pour tenir cet objectif, le gouvernement a aussi annoncé, ce même jour, l’attribution de 2 GW de projets chaque année à partir de 2024. Au même moment, les représentants de la filière éolienne signaient un "pacte" avec la ministre de la Transition écologique dans lequel ils s’engagent à quadrupler le nombre d’emplois directs et indirects liés à l’éolien en mer d’ici 2035 (de 5 000 aujourd’hui à 20 000), à réaliser plus de 40 milliards d’euros d’investissement au cours des 15 prochaines années et à atteindre un contenu local à hauteur de 50 % sur les projets. La France voit ainsi dans le flottant une opportunité industrielle, tout en se donnant les moyens de contrecarrer la flambée des prix du pétrole et du gaz, qui s’est accrue avec la guerre en Ukraine, d’apporter des solutions pérennes face aux enjeux climatiques, et de renforcer sa souveraineté énergétique.
Reste que la technologie des éoliennes flottantes n’en est qu’à ses débuts. Par ailleurs, elle n’a jamais été utilisée pour un parc commercial en France, le premier appel d’offres n’ayant été lancé qu’en 2021 pour un parc en Bretagne. Le cabinet de Matignon reconnaît "qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir". Il n’empêche, "le flottant constitue une très grande force", car "il peut être installé loin des côtes, lorsque les fonds sont profonds, comme en Méditerranée", a fait valoir Jean Castex. Et de s’appuyer, pour ce faire, sur les retours positifs d’expériences des trois fermes pilotes en Méditerranée, balayant, au passage, d’un revers de la main, les réticences exprimées par les défenseurs de l’environnement, les pêcheurs, certains scientifiques et élus locaux, lors du débat public organisé de juillet à octobre 2021.
Florence Guilhem
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