Les porteurs de projets ont jusqu’au 15 février pour candidater au programme de plantations de haies mellifères. Tout est pris en charge, à l’exception de la plantation, mais des chantiers collectifs seront organisés, fin 2021. © E. Hérault
En réhabilitant les haies, le programme de l’établissement public PNC (Parc national des Cévennes) cherche à enrichir le bol alimentaire des abeilles et favoriser l’activité des pollinisateurs sur les parcelles des agriculteurs de l’aire du parc. Restreinte par les épisodes de sécheresse et de canicule, l’offre en plantes mellifères s’amenuise pour ces hyménoptères, chantres de la pollinisation.
Depuis le 16 novembre, un appel à projet est ouvert aux agriculteurs intéressés par la diversification des “ressources en nectar et en pollen (...), pour reconstituer un maillage de haies aux multiples fonctionnalités”, selon le programme porté par le Parc national des Cévennes, financé à hauteur de 50 % par le Feder, le CGET (Commissariat général à l’égalité des territoires) pour 20 %, la Région Occitanie (6 %) et pour 24 % par l’établissement public PNC.
Les exploitants agricoles ont jusqu’au 15 février pour déposer leur candidature, avant la validation des dossiers par un comité et la tenue des premières journées techniques pour évaluer les besoins et sélectionner les plants les mieux adaptés.
23 essences d’arbres et arbustes
Si les demandes émaneront probablement plus du secteur des causses, l’appel à projet reste ouvert à tous les agriculteurs des Cévennes gardoises et lozériennes. Les zones cévenoles étant plus boisées, ce sont surtout les éleveurs qui seront concernés par le programme ‘Plantons des haies mellifères’. Rétention des eaux, ombrages naturels pour les troupeaux, lutte contre l’érosion des sols, meilleure adaptation des végétaux au changement climatique, les bienfaits des plantations de haies d’arbres et d’arbustes sont multiples.
Le cahier des charges prévoit une liste de 23 essences disponibles (noisetier, pommier sauvage, houx, chèvrefeuille des bois...), toutes adaptées aux conditions climatiques, à l’environnement naturel de l’exploitation et en fonction des souhaits de l’agriculteur. Un choix de “plantes à floraison étalée dans le temps, pour une plus grande disponibilité de nectar et de pollen”, indique Tiffen Pedron, chargée de mission ‘apiculture et pollinisateurs’ au Parc national des Cévennes.
Au total, environ 20 km de linéaire sont prévus, compris entre 100 m et 2 km par projet, pour un minimum de 6 essences. À charge, pour l’agriculteur, de ne pas appliquer de traitements phytosanitaires sur 25 m de part et d’autre de la bande.
Doté d’un budget de 200 000 €, le programme pourra s’étaler sur deux ans, selon les sommes et les chantiers retenus à l’issue de ce premier appel à projets. “On pourra garder une partie de l’enveloppe pour un programme en 2022”, précise Tiffen Pedron. Des particuliers pourraient aussi participer.
La plantation, une première étape
À l’issue de la réception des dossiers, un comité composé d’agents du PNC, de la société Agroof, pour le Gard, et du Copage, pour la Lozère, une première journée d’échanges aura lieu début mars, entre les candidats et les partenaires techniques, pour répondre aux questions et “planifier les analyses de suivi et les diagnostics”, prévoit la chargée de mission. “L’idée, c’est de peaufiner le projet ensemble.”
Début décembre, une méthodologie a été validée par les partenaires, notamment pour élaborer les diagnostics de terrain. “Il s’agit d’identifier les besoins de l’agriculteur, et voir dans quelle mesure on peut y répondre, par la plantation de haies ou un projet agroécologique, en plus des objectifs de service des pollinisateurs”, explique Daniele Ori, conseiller et formateur en agroforesterie pour le bureau d’études Agroof. Car “il ne suffit pas juste de planter des haies pour répondre aux besoins paysagers.”
Si tout est financé par le programme (essences, protection, paillages), seule la plantation revient à la charge du porteur de projet. Idem en cas de plantation complémentaire, d’arbres fruitiers, par exemple. Le choix des variétés sera garanti par la marque collective ‘Végétal local’, assurant une traçabilité quant à l’origine “locale et sauvage” des plants.
“La faune locale a évolué avec la flore locale”, constate Daniele Ori. Aussi le choix de haies résilientes issues de graines et boutures de pépinières locales, fait-elle sens. Une fois les dossiers retenus, il faudra définir les haies appropriées au terrain, pour préparer les plantations à partir de fin novembre 2021.
Philippe Douteau
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