INNOVATION
Coup de pouce national aux idées innovantes, organisé par l'Institut Agro et ses partenaires, Graines d'Agro aide les projets de jeunes ou futurs diplômés à émerger. Sept prix ont été remis aux ingénieurs et entrepreneurs de demain lors de la 14e édition du concours.
Sur les 16 projets en lice, retenus parmi 30 dossiers, 7 lauréats ont été distingués lors de la 14e édition du concours national Graines d'Agro.
© Crédit photo : Institut Agro Montpellier
Sur trente au départ, ils n'étaient plus que seize dossiers à avoir retenu l'attention lors d'une phase de pré-sélection en février. Représentant le secteur de la création d'entreprises et un panel de partenaires du concours, le jury a porté son choix sur seize projets innovants portant sur l'agriculture, l'alimentation et l'environnement. Ce 14e Graines d'Agro, organisé par l'Institut Agro (Montpellier, Rennes-Angers, Dijon), sa fondation, l'association des Alumni (réunissant les diplômés), et leurs partenaires, ouvrait cette année la voie aux étudiants des trois écoles et aux autres établissements de l'enseignement supérieur. Sept projets ont été récompensés, le 7 mars, sur le campus de La Gaillarde de l'Institut Agro Montpellier, lors de la finale du concours.
Lauréat du prix Graine d'Excellence, le projet Bio Hap initié par Maxence Seillery et Gaston Delas a de quoi susciter la curiosité. En préférant garder le secret du sous-produit industriel local utilisé pour la fabrication d'un absorbant destiné à capter les micro-polluants dans les eaux usées, les diplômés de l'Institut Agro Rennes-Angers soignent leur communication autour du projet bientôt breveté. Issue d'un gisement industriel estimé à 64 000 t dans le Grand-Ouest, la solution consiste en de "petits granulés blancs, disposés dans de grosses barriques en sortie de station d'épuration d'eaux usées", destinés à décharger l'eau de ses métaux, expose Gaston Delas.
En vertu des réglementations pour parvenir à des taux acceptables de concentration en métaux, "selon les milieux dans lesquels les eaux sont rejetées", et compte tenu du peu de cours d'eau présents en Bretagne, alors que la région compte de nombreuses industries, Bio Hap se positionne sur le traitement des eaux usées avant leur remise dans les milieux naturels, et pourquoi pas, à plus long terme, sur celui de l'eau potable.
En contact avec Suez et les autorités locales pour "tester la solution sur les eaux réelles sorties des stations d'épuration", le duo va créer sa société cette année pour pouvoir "contractualiser et chercher des financements". Les 4 000 € alloués permettront de mobiliser des fonds propres et "de faire levier sur des aides publiques pour financer notre R&D", annonce Gaston Delas, qui prévoit un démonstrateur en taille réelle d'ici 2026.
Dans la même veine, les étudiants agronomes et chimistes de l'option CBD2 (Institut Agro et École de chimie de Montpellier) ont été doublement récompensés (Prix Singular Planet, Chaire AgroSYS) pour leur projet de "revalorisation des peaux de châtaignes, très peu utilisées", relève Céline Le Gac, porteuse de FiltrOnut. En collectant les peaux auprès des producteurs et transformateurs cévenols, l'idée est de les traiter pour les vendre "sous forme de granulés en sac pour traiter les eaux industrielles". Présentant des vertus d'absorption des métaux, les peaux de châtaigne comptent "des molécules d'intérêt".
Le groupe a travaillé sur des concentrations comprises entre 1 et 10 ppm (particules par million), relevant que les peaux de châtaigne "avaient absorbé 80 % du cuivre (1 ppm) au bout de 30 minutes", note Céline Le Gac. "Pour 10 ppm, il faut 3 h avant d'en absorber 60 %. Plus la concentration est faible, meilleure est la quantité d'absorption." En attendant de recueillir plus de données expérimentales auprès d'organismes, la dotation de 2 000 € aidera la future start-up à "accéder à des appareils analytiques et à de plus faibles concentrations", avant de développer la mise en forme de granulés et le packaging, prévoit Céline Le Gac.
Pour détecter des comportements anormaux lors du vêlage de bovins, Calv Tec (Prix Graine d'Espoir), porté par Victor Fleury (Institut Agro Montpellier, AgroTIC), Hugo Morel (Bordeaux Sciences Agro) et Louis Germain (École vétérinaire de Maison Alfort), prévoit d'alerter l'éleveur (laitier, allaitant), en prévision de "risques dystociques, comme le mauvais positionnement du veau ou sur une génisse qui met trop de temps pour le vêlage, jusqu'à la détection d'un veau mort-né". Les capteurs de détection, placés dans le box, via un logiciel d'intelligence artificielle, permettent d'analyser et d'envoyer les images dans un pas de temps court, à la minute.
Selon les besoins de l'éleveur, une notification nécessitant une présence en cas d'un vêlage à risque, ou simplement pour informer d'un début de mise bas, la solution de surveillance par caméra prévoit de réduire "l'astreinte temporelle, sans ôter la décision de l'éleveur" d'intervenir ou non, car il est courant de regrouper les vêlages, qu'il s'agisse d'un élevage de 20 ou 100 bêtes. Des capteurs in situ vont être testés d'ici avril, "pour récupérer des données issues d'images de vêlages", sur l'exploitation d'un jeune éleveur bovin en Lorraine, proche de chez Victor Fleury. Accompagné par le pôle étudiant Pépite-LR, le jeune auto-entrepreneur, dont l'oncle était éleveur en Bourgogne, vise un accompagnement par un FabLab pour développer les outils de la solution vouée à être distribuée auprès des coopératives agricoles.
Cette 14e édition du concours Graines d'Agro a été l'occasion de convier et d'intégrer des étudiants porteurs de projets venus des autres écoles réunies au sein de l'Institut Agro. Outre celle de Montpellier (anciennement Sup Agro), Rennes-Angers et Dijon ont été représentées, ainsi que l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur français, tels que l'École vétérinaire de Maison-Alfort, l'ISTOM (École supérieure d'agro-développement international) ou l'École de Chimie de Montpellier.
Après un pitch de 2 minutes, les neuf finalistes ont été départagés par un jury de professionnels, et le public, pour le Prix Coup de cœur du Campus récompensant le projet Aquaalim. Les partenaires du concours (Groupama Méditerranée, l'Université de Montpellier, Pépite LR, la chaire AgroSYS, Système U, Singular Planet, Nijhuis Saur Industries France, EDF Renouvelables et INRAE) ont permis une dotation de 12 500 € répartie entre les 7 lauréats.
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