L’action du 22 octobre dans les Bouches-du-Rhône a mobilisé 200 agriculteurs et une quarantaine de tracteurs, sur les secteurs d’Arles et d’Aix.
Il y a 15 jours, ils étaient sur les routes pour déployer des barrages et alerter la population pour expliquer leur métier, leurs obligations et défendre leur profession. 10 000 agriculteurs et 6 000 tracteurs à travers toute la France ont exprimé leur exaspération. Après des mois d’incompréhension à subir des pressions de nature sociétale, administrative et commerciale, les agriculteurs exigeaient d’être entendus des pouvoirs publics. Faute de réaction et d’écoute depuis, le réseau syndical de la FNSEA avait appelé les agriculteurs à se remobiliser ce mardi.
L’objectif, visé cette fois dans toute la France, était d’interpeller plus directement les autorités, via les préfectures. Dans le département, les agriculteurs de la FDSEA, des Jeunes agriculteurs, mais aussi du Syndicat des riziculteurs et les Vignerons coopérateurs sont allés porter leurs doléances dans les sous-préfectures d’Arles et d’Aix-en-Provence.
200 agriculteurs sur Arles et Aix
Enfourchant leurs engins agricoles, quelque 200 viticulteurs, arboriculteurs, maraîchers, oléiculteurs, riziculteurs, céréaliers ont regagné, le matin et l’après-midi, le cœur de ces deux lieux stratégiques. Les cortèges, d’une quarantaine de tracteurs au total, ont donné lieu à d’importants blocages sur ces secteurs, mais ont surtout occasionné des réactions de sympathie et de compréhension chez les citadins. Comme devant la fontaine de la Rotonde, devant laquelle une bâche ‘Macron réponds nous !’, a été déployée.
Patrick Lévêque, président de la FDSEA, a remercié les agriculteurs pour avoir choisi de “sortir de leurs exploitations le temps de quelques heures, pour défendre leur métier” et s’est adressé aux nombreux passants sur ce secteur très fréquenté du centre ville d’Aix-en-Provence. “Face aux attaques répétées et médiatisées contre les agriculteurs, aux diffamations de certains militants, à la loi obligeant à la mise en place de zones de non-traitement, aux multiples sur-transpositions et aux accords de libre-échange, les agriculteurs, eux, poursuivent leurs efforts en matière de qualité, de traçabilité et de respect de l’environnement”, lançait-il. Porte parole de la colère rentrée des agriculteurs, le président de la FDSEA leur expliquait que “les agriculteurs, qui encaissent des coups, ont envie d’exprimer leur mécontentement face aux incohérences du gouvernement”. Un message applaudi et appuyé par des distributions de tracts et de pommes à des passants, ravis et à l’écoute.
Les modes d’actions pour se faire entendre ont évolué, et les agriculteurs l’ont bien compris. Dans le calme et la bonne humeur, ils ont continué à sensibiliser l’opinion publique et leurs concitoyens aixois, comme le matin sur Arles, en prenant le chemin de la sous-préfecture. Sur le parcours - distant de quelques kilomètres et effectué au pas -, chacun y allait de son cri du cœur. “Tous les jours, la France importe l’alimentation qu’elle ne veut pas, avec des produits qui viennent d’ailleurs, qui ne respectent pas les normes exigées aux agriculteurs français, et trompent les consommateurs”, dénonçait Thomas Chaullier, secrétaire général des Jeunes agriculteurs. Mais dans les rangs, la colère reste vive. Chez les viticulteurs par exemple, qui “ne supportent plus la pression des écologistes” qui prennent la parole à leur place. “Bientôt, ces pseudo-experts vont nous expliquer comment nous allons devoir travailler !”, lançait, irrité, Jean-Claude Pellegrin, pré- sident de la commission viticole de la Chambre d’agriculture.
Interpeller à tous les échelons
La stratégie syndicale - qui consistait à interpeller à tous les échelons, et à dénoncer l’incohérence des décisions prises au plus haut niveau de l’État – s’est donc poursuivie. Les sous-préfets des Bouches-du-Rhône ont pris connaissance des revendications des agriculteurs sur l’agribasching, les transpositions de normes et de distorsions de concurrence, et sur les accords de libre échange. Ces derniers n’attendaient cependant pas des réponses immédiates de la part des représentants de l’État. “Nous savons, par expérience, que les combats se gagnent par notre abnégation et notre capacité à nous mobiliser, auprès de nos députés notamment. Nous l’avons bien vu sur les TODE, ou encore sur la question du financement des Chambres d’agriculture, où l’État vient de faire machine arrière”, soulignait Patrick Lévêque, au sortir de la sous-préfecture d’Aix.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Faute de quoi la mobilisation du réseau de la FNSEA pourrait connaître un troisième épisode, puisque sur les aspects économiques, les prix ne sont aujourd’hui pas au rendez-vous, malgré les États généraux de l’alimentation. Une réalité reconnue la veille par le ministre de l’Agriculture. À suivre donc.
Emmanuel Delarue
Cluster Provence Rosé
Aude, Gard, Hérault
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