Arterris
Souhaitant structurer la filière légumes frais dans le département de l'Aude, Arterris a convié les agriculteurs de la zone au siège social de Castelnaudary, le 30 novembre. Au programme, une matinée de rencontres et d'échanges, afin de dynamiser la production régionale et de permettre aux agriculteurs de nouvelles voies de diversification.
Patrick Allard, Philippe Celhaiguibel, Louise le Goallec, Christophe Bernigaud, autour du nouveau directeur général adjoint d'Arterris, Jacques Groison.
© Crédit photo : AL
"Nous avons le climat, les outils et les hommes." Selon Philippe Celhaiguibel, responsable légumes frais au sein d'Arterris, l'Aude a tous les atouts pour offrir aux agriculteurs et à la coopérative les moyens de se structurer et de se diversifier. Forte de son ancrage avec la production de semences, la coopérative souhaite dorénavant développer la filière des légumes frais.
Pour Philippe Celhaiguibel, "il faut trouver une adéquation des besoins avec la demande, tout en sécurisant la rémunération des produits". D'un côté, l'attente du marché est de plus en plus tournée vers la production française, et de l'autre, les agriculteurs souhaitent se diversifier pour mieux répondre à cette attente. La coopérative souhaite ainsi accompagner la production et fédérer un collectif, afin de mieux répondre au marché, mais aussi pour une commercialisation plus centralisée.
Le partenariat avec la centrale d'achat Socamil, en 2020, a permis à la coopérative de tenir ses objectifs, grâce à la production locale assurée par ses adhérents.
Avec le rachat, en 2021, de la société Massafero, filiale basée à La Crau (Var), spécialisée dans la production, le stockage, le conditionnement et la commercialisation de la pomme de terre, la coopérative confirme ses ambitions de renforcement de la filière, même si le responsable légumes frais reconnaît que "si nous avons une visibilité, nous ne sommes pas à l'abri des fluctuations du marché".
Présente sur cinq terroirs français (Val de Loire, Val de Seine, Provence, Landes et Hauts-de-France), la structure commerciale Kultive permet à la coopérative d'avoir une bonne visibilité sur le marché. Pour mémoire, les producteurs provençaux d'Arterris (historiquement la Silvacane) ont rejoint en 2013 les deux organisations de producteurs, Sopa (Val de Loire) et Casay (Vallée de la Seine et Yonne) pour donner naissance, l'année suivante, à leur nouvelle marque commune : Kultive.
Sans aucun doute, la filière légumes a de beaux jours devant elle. En ce qui concerne l'asperge, la verte reste plus profitable que la blanche. "La culture est plus technique et le rendement est moindre certes, mais il y a plus d'intérêt au niveau commercial que sur la blanche", remarque Louise le Goallec, ingénieure développement maraîchage. La production est assurée par une OP dédiée à ce légume avec sept producteurs, de Toulouse à Capestang (34). La coopérative propose un accompagnement de la production à la commercialisation, avec le prêt du matériel, comme le semoir de précision, la butteuse et la récolteuse.
Il en est de même pour la filière légumes racines, comme la carotte, le radis noir, ou encore le chou ou la courge, pour lesquels un fort potentiel de développement est possible, avec de nombreux outils industriels (chaîne de lavage, trois trieurs optiques, une capacité de stockage de 2000 t avec 12 frigos et une capacité de conditionnement de 60 t/jour).
En ce qui concerne la pomme de terre et Massafero, il y a actuellement 120 producteurs, dont 80 % sous contrat. La filiale permet le triage, le lavage, le calibrage et le conditionnement, ainsi que le stockage sur site, et en contrat sur la zone de production. David Marty, producteur de légumes dans le secteur de la Piège se dit "intéressé" pour produire de la pomme de terre, mais reste dubitatif. "Je suis ravi de voir cette filière se développer ici, mais je me demande si la production locale trouvera une voie de commercialisation, car il y a tout de même une grosse production française, surtout dans le nord de la France, qui inonde déjà le marché. (...) Et en termes d'investissement de départ, c'est assez compliqué", souligne-t-il. Philippe Celhaiguibel se veut rassurant, "la régionalisation, c'est l'avenir. Si on fait des choses ensemble, ce n'est pas pour se tromper ; on prend le risque ensemble".
Les CHIFFRES clés-
Malgré une année difficile pour la production en agriculture biologique (-15 %), la question a été soulevée de nombreuses fois par les agriculteurs présents dans la salle, mais pour Philippe Celhaiguibel, "le bio n'est qu'une petite part de marché, qui n'est pas tout à fait structurée et qui, on l'a vu cette année, a eu pas mal de déboires". C'est également l'avis de Christophe Bernigaud, responsable JMO Prim à Verquières (13) : "Je suis convaincu par le bio, mais pour le moment, le marché est tellement instable, qu'il arrive même que des producteurs en bio doivent vendre leurs productions au prix du conventionnel."
Soirée des lauréats
Scarabée japonais
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