L’impossibilité d’organiser les portes ouvertes des établissements, comme chaque année au printemps, est une inquiétude de plus pour leurs responsables des lycées agricoles du département.
En quelques jours, l’ensemble des établissements scolaires français a répondu à l’urgence. Mais s’adapter au confinement imposé, en organisant une continuité pédagogique à distance, n’a pas été simple. Les équipes enseignantes des lycées agricoles du département ont pourtant retroussé leurs manches, et relevé le challenge.
Pour réorganiser le travail, le logiciel Pronote, déjà utilisé par le corps enseignant et les élèves, a tout de suite été privilégié. D’autres outils numériques comme Atrium, fournit par la Région Sud, ont aussi été employés. Mais l’utilisation de ces espaces numériques de travail a été compliquée les premiers jours. “Tous ces outils se sont retrouvés avec des charges d’activité très élevées, avant que les opérateurs permettent parfois de les rendre plus accessibles, pour que l’on puisse avoir davantage de connections simultanées”, témoigne Joseph Weinzaepfel, le directeur de l’EPL de Valabre.
Pour multiplier les solutions pédagogiques à distance, le ministère de l’Agriculture et la direction de l’enseignement ont pu, assez rapidement, mettre en place des classes virtuelles. Les enseignants des lycées, comme celui de Valabre, se sont largement appuyés sur ce système. Ils ont également pu activer d’autres dispositifs, pour dispenser des cours plus interactifs, via la plateforme Moodle, notamment. “Des outils plus élémentaires – comme les fichiers partagés sur Google par exemple – ont aussi permis de travailler sur la reconnaissance de végétaux, à trois ou quatre jeunes en apprentissage”, explique le proviseur. Les réseaux sociaux et les plateformes de jeux en ligne ont aussi joué un rôle prépondérant, alors que, dans le même temps, les ressources en ligne de différents éditeurs ont été rendues gratuites pendant cette période.
Plus compliqué pour les formations pratiques
Sur Valabre, seules quelques rares formations ont été complètement reportées, notamment en formation continue en apprentissage. “La théorie se prête plus facilement à l’enseignement à distance que la pratique, surtout si celle-ci nécessite un terrain, un espace vert ou un champ”, témoigne le directeur du lycée de Valabre.
Comme l’explique Béatrice Cérani, directrice de l’EPL des Alpilles de Saint-Rémy-de-Provence, “l’investissement du corps enseignant a été total, et a permis d’assurer la poursuite des cours pour des lycéens, des apprentis ou des stagiaires pour la formation adultes”.
Les cours pratiques et certains stages n’ont, certes, pas pu se tenir : le lycée compte en effet des jeunes en stages, dans des Ephad ou des crèches qui, dès les vacances de février, n’ont plus été admis. Quand cela était possible, les employeurs ont logiquement sollicité leurs stagiaires. Mais le lycée a aussi veillé à ce que du temps leur soit dégagé, pour qu’ils poursuivent leurs cours. Pour eux, le logiciel Ypareo a été utilisé pour le transfert des cours par les formateurs.
Pour répondre à tous les besoins et n’oublier personne, les équipes pédagogiques ont dû s’organiser et imaginer, dans certaines situations, des systèmes adaptés. “Pour les élèves les moins équipés, on a même mis en place un système d’envoi de cours par la poste”, souligne Joseph Weinzaepfel. Et du côté des Alpilles, des tablettes ont été prêtées aux jeunes. Le directeur de l’EPL de Valabre explique aussi que, “pour éviter les décrochages et veiller à ce que tous les apprenants aient bien accès aux ressources, des réunions avec les professeurs principaux sont organisées chaque semaine”. Les conseillers d’éducation de la vie scolaire vérifient aussi auprès des familles les plus en difficultés que tout le monde puisse avancer. “Mais nous sommes conscients que ces dispositions ne peuvent pas remplacer le système habituel”, reconnaît-il. “Dans l’apprentissage notamment, et c’est aussi la raison pour laquelle les autorités ont décidé que cela ne pouvait pas compter pour l’attribution des diplômes.”
On s’est assuré aussi de l’incidence de cet enseignement à distance chez les élèves du lycée des Alpilles. “Tous les jeunes sont contactés par téléphone, chaque semaine, par au moins un membre de l’équipe pédagogique. Ils peuvent être aussi contactés directement par leur enseignant”, précise Béatrice Cérani.
Plus d’interrogations que de réponses
La perspective de réouverture des établissements, à partir du 11 mai, suscite évidemment beaucoup d’interrogations dans les établissements. Des consignes claires sont attendues d’ici 15 jours par les élèves, les parents comme le personnel enseignant.
Qu’en sera-t-il en effet de l’accueil des élèves, des gestes barrières, des consignes sanitaires, etc. ? Les lycées ne disposent, pour l’heure, d’aucun
élément de réponse. “Faudra-t-il mettre en place des classes à effectifs réduits ? Y-aura-t-il une reprise pour certains niveaux uniquement ? Ce que l’on sait juste, c’est que les diplômes seront attribués essentiellement par du contrôle continu. Mais c’est encore très vague”, s’inquiète Joseph Weinzaepfel.
Une note, parue il y a quelques jours sur l’organisation des examens, indique en effet qu’il n’y aura pas d’épreuve terminale pour les baccalauréats. “Sur le lycée des Alpilles, nous avons du contrôle continu et des contrôles certificatifs. Mais pour tous ceux qui n’ont pas été réalisés, la moyenne de la discipline sur les deux années, première et terminale, sera prise en compte. Les notes obtenues durant le confinement ne seront par ailleurs pas prises en compte”, explique la directrice du lycée de Saint-Rémy. Par ailleurs, les élèves de terminale – qui ont un rapport d’activité à présenter après leur stage – le remettront à la reprise. Il fera l’objet d’une note par le corps enseignant, et rentrera dans l’obtention du bac.
Les déclinaisons concrètes des modalités de reprise pour les établissements devraient arriver dans les prochains jours. Quoi qu’il en soit, et comme ils l’ont fait jusqu’à présent, les lycées agricoles du département mettront tout en œuvre pour assurer la sécurité sanitaire des personnels et des apprenants sur les établissements.
Emmanuel Delarue
enseignement agricole
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