Les extensions du réseau BRL sont possibles, mais pas réalisables sur toutes les zones. À la bambouseraie d'Anduze, 6 Mm3 sont économisés par an, grâce au système de forage. © Ph. Douteau
Si le Gard n'est pas considéré comme un département aride, il n'en demeure pas moins que certains bassins restent en déficit hydrique quantitatif. En cours ou déjà réalisés, les travaux de réseaux de stockage, les extensions du réseau BRL ou les projets collectifs de prélèvement de la ressource ne manquent pas, même si les initiatives se heurtent aux coûts élevés du financement d'études et à la lourdeur administrative des dossiers.
24 Mm3 d'eau économisés
Parmi les intervenants invités par la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, la Chambre d'agriculture a fait valoir les économies en eau réalisées ces dernières années, grâce aux actions menées avec l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse via l'accord cadre signé entre les deux structures. Cette collaboration pluriannuelle a permis de réaliser "24 Mm3 d'économies chaque année", souligne Philippe Cavalier, élu à la Chambre en charge du dossier 'eau'.
Élaborés en accord avec les objectifs d'adaptation au changement climatique et à la préservation de la ressource par un pilotage de l'irrigation raisonné, les travaux de bassines de modernisation ou de substitution pouvant être financés par l'Agence de l'eau RMC, ont ainsi été présentés lors de ce Comité départemental. Parmi eux, ceux du bassin versant de l'Hérault, consistant en l'installation de bassines pour les oignons doux, soit "plus de 115 000 m3 économisés". Six projets de bassins de stockage, de 1 500 m3 en moyenne, sont en cours sur ce secteur. La durée d'interdiction d'alimentation de ces bassins, initialement de deux mois et demi, a été élargie à 15 jours supplémentaires, du 15 juin au 30 septembre, ce qui nécessitera des stockages de volumes plus importants.
Sur le bassin Gardon, 15 Mm3 d'eau ont déjà été économisés, alors que sur le bassin versant du Rhône, le projet d'irrigation de l'ASA IT3C (Irrigation du terroir des trois Châteaux) devrait concerner 400 hectares, par un prélèvement direct dans le Rhône.
Philippe Cavalier en a profité pour alerter sur les freins pouvant ralentir les projets structurants. "J'ai mis l'accent sur le financement des études, dont le montant peut s'élever à 2 M€ pour réaliser quatre études pour le Gardon", comprenant notamment le coût de la recherche sur le fonctionnement des masses d'eau. Par ailleurs, l'élu a insisté sur le fait que le prochain Plan de gestion de la ressource en eau (PGRE) "pouvait financer les travaux de réseaux de stockage sur les bassins en déficits quantitatifs, en période d'étiage".
Extensions et projets d'étude
Sur certains secteurs, des extensions de périmètre du réseau BRL ont déjà pu bénéficier à des viticulteurs et producteurs pour pallier des potentiels moindres de desserte en eau. Dans le nord sommiérois, 1 000 ha sont aujourd'hui couverts depuis 2020, et un projet d'étude est en cours sur la partie ouest du territoire (Sardan, Brouzet-lès-Quissac, Corconne), sur 660 ha. À Générac, le projet 'Collines des Costières' de compteurs individuels concernerait quelque 600 ha, entre Vauvert, Beauvoisin et Saint-Gilles, pour la vigne et l'arboriculture.
Hors extension BRL, la création de l'ASA IT3C devrait conduire à un réseau opérationnel en 2023, selon un débit de 1 m3/h/ha par borne. "Déjà 10 km de réseau enterré de goutte-à-goutte ont été installés sur les 18 km prévus, par le biais d'un prélèvement direct dans le Rhône", indique Muriel Leroux, conseillère en gestion de la ressource en eau à la Chambre d'agriculture. L'option du forage initialement prévue a été écartée en raison d'un débit insuffisant.
Du côté des Côtes du Rhône, le projet d'irrigation initié par les syndicats d'appellation de Chusclan, Laudun, Lirac, Tavel, Côtes du Rhône Villages Saint-Gervais et Villages Signargues, avec le syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône, se poursuit. 21 communes sont pour l'heure concernées, pour plus de 350 exploitations couvrant environ 8 500 ha potentiels. La phase de recensement est achevée.
Pour faire suite à ces deux comités, la préfète du Gard a décidé de mettre en place un Comité opérationnel où chaque dossier sera analysé et évalué au regard des aspects techniques, juridiques et financiers, afin de faciliter la mise en place des projets et, éventuellement, "d'optimiser leur financement", annonce Philippe Cavalier.
Philippe Douteau
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