Frédéric Cavagna, vigneron en charge de la section viticole de la FDSEA du Gard attend que se débloquent les moyens pour enclencher une distillation, pour endiguer les problèmes des stocks liés à la taxe Trump. © Ph. Douteau
Les avancées budgétaires annoncées par Jean Castex se font attendre. Le gouvernement français a fait part de son soutien à la filière des vins et spiritueux, en souhaitant un appui plus marqué de la Commission européenne dans le bras de fer entre les États-Unis et l’Union européenne, sur fond de conflit entre Airbus et Boeing depuis octobre 2019. Mais le temps presse pour les viticulteurs. Alors que la taxation de 25 % des vins tranquilles européens de moins de 14 degrés s’est étendue à une nouvelle liste de produits exportés vers le marché américain (certains vins non pétillants de France et d’Allemagne, entre autres), les pertes sur les exports français se chiffreraient à près d’1 Mrd€ fin 2021, d’après la FEVS. Au niveau local, le problème de la réorientation des stocks sur le marché fait craindre un déséquilibre à venir.
De taxes en pressions
Malgré la bonne volonté formulée par les différents ministères concernés (Agriculture, Commerce extérieur et Attractivité, Économie), pour l’heure, les professionnels du vin attendent des mesures concrètes. La Fdsea du Gard suit le dossier, en espérant des annonces quant à la distillation. “Il y a cette pression pour nous”, confie Frédéric Cavagna, de la section viticole du syndicat. “Pour l’instant, il n’y a pas les fonds, mais l’on sait que l’on va pouvoir la mettre en place. D’ici deux mois, on pourra avoir l’autorisation, mais ce sera disparate selon les caves”, prévient-il. Car la gestion des stocks commence à urger, et s’il est difficile de les évaluer dans le département, le vigneron craint une perturbation du marché national, alors que des volumes dédiés à l’export vont se retrouver sur les circuits commerciaux. “Cela risque donc de créer de la concurrence, idem en grande distribution”, redoute Frédéric Cavagna.
Le compte n’est pas bon
À six mois des vendanges, “on n’a pas le temps d’attendre”, déclare le secrétaire général de la Fdsea, qui entend la grogne monter. La certification HVE, le dossier de l’assurance récolte (“de plus en plus compliqué en arboriculture”), les trésoreries amputées... Les contraintes s’accumulent dans un contexte déjà compliqué. “Avec la loi Egalim, le compte n’y est pas sur la HVE”, explique-t-il. “On ne vend pas mieux, ni plus cher !” Si les coopératives qui ont contractualisé leurs volumes auprès des négociants s’y retrouvent, pour d’autres, cela s’avère plus délicat. “Certains producteurs font des efforts, mais sans voir de retours”, conscient qu’il faudra que la profession suive la voie de la certification environnementale, coûte que coûte.
Philippe Douteau
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