Optimiser la pulvérisation
Avec l'évolution des formulations des produits, les viticulteurs ont moins de marge de manœuvre pour bien protéger leur vignoble : il faut être précis. Cela étant, il est possible de réduire les doses et ainsi faire des économies, tout en assurant une pulvérisation de qualité. En revanche, un passage tous les trois - sans main de retour - ou quatre rangs est à proscrire.
Grâce aux bancs d'essai, les conseillers agroéquipements peuvent comparer les performances des pulvérisateurs et adapter leurs préconisations.
© Crédit photo : PhD
La marge de manœuvre qu'avaient les viticulteurs il y a 20 ans sur les erreurs de réglages de pulvérisateur n'est plus la même qu'aujourd'hui, entre dosages plus faibles des matières actives et réduction des coformulants qui facilitent l'homogénéité des mélanges. Et cela est encore plus vrai avec les produits bio ou de biocontrôle. "Il faut être un cador, pas question de passer un rang sur quatre", illustre le conseiller en agroéquipement de la Chambre d'agriculture du Gard, Renaud Cavalier. "Et encore plus lorsqu'il faut pouvoir pulvériser à proximité des habitations."
Vérifier sa vitesse, ses buses, ses réglages, "cela ne coûte pas très cher, mais peut apporter beaucoup. Sur une journée de contrôle des pulvérisateurs, on trouve facilement 80 % de problèmes de réglages". Il y a donc là déjà des marges de progression. "J'ai déjà vu des cas où les viticulteurs pensaient apporter 120 litres par hectare, alors qu'en réalité ils apportaient 200 litres par hectare..."
Première pratique pointée du doigt par les conseillers machinisme, le nombre de passages par rangs. "Avec des aéroconvecteurs ou des voûtes, les viticulteurs passent en général tous les deux rangs, en pleine végétation, et un rang sur trois, en début de végétation, parfois quatre", estime Renaud Cavalier. "Surtout avec des anti-oidium, qui sont très sensibles, il faut abandonner cette habitude." Le rang le plus loin ne reçoit presque rien. "On peut voir un nuage sans que les feuilles soient vraiment protégées", met en garde Renaud Cavalier. Avec une voûte pneumatique, si le viticulteur passe tous les quatre rangs, l'ensemble des rangs n'a qu'une face de traitée. Si vous voulez maintenir le débit de chantier, "mieux vaut pulvériser tous les deux rangs, mais un peu plus vite, plutôt que tous les quatre rangs". Des tests ont été faits à 6, 7, 9 km/h avec un passage tous les deux rangs avec une voûte, occasionnant très peu de différence dans la qualité de pulvérisation, par rapport à un passage à 5 km/h tous les quatre rangs. Même constat sur la vitesse de travail avec un aéroconvecteur ou des panneaux récupérateurs.
Point de départ pour une bonne pulvérisation : bien évaluer sa vitesse, "car l'affichage au tableau n'est pas toujours bien étalonné", indique Renaud Cavalier. Elle n'est pas toujours adaptée aux pneus choisis. "Dans 80 % des cas, on repère une différence avec la vitesse d'avancement réelle." Pour le test, le principe est assez simple : deux repères visuels à 100 m intervalle, un tracteur attelé en régime de travail, et un chronomètre.
Autre point d'intérêt, la vitesse de ventilation. Pendant longtemps, il y a eu le mythe de la micronisation indiquent les conseillers agroéquipements de la région. Aller vite pour faire du brouillard, c'est visuel. "Pourtant il ne faut pas aller trop vite, pour que les petites gouttes aient le temps de sortir", et que l'application se fasse correctement. Quant au contrôle du débit, qui doit être réalisé plusieurs fois en saison, il nécessite un chronomètre et des éprouvettes. "Je vous conseille d'utiliser une balance, puisqu'il s'agit d'eau, un kilo égale un litre, et cela évite les problèmes de graduation des éprouvettes."
Enfin, reste le choix des buses, entre classiques et à injection d'air. Cette dernière présente toutefois un inconvénient : elle est plus sensible au bouchage et nécessite un nettoyage régulier. Apparaissent de plus en plus des buses à chambre de décompression, dont la taille se situe entre la buse à injection d'air (antidérive) et la buse classique. "Si elle réduit un peu moins la dérive, elle fait une bonne part du travail et ne bouche pas trop. Cela peut être un bon compromis", estime Christophe Auvergne, conseiller à la CA 34.
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