Chambre d'agriculture
Le 10 mars à Rians, budget, installation et eau étaient les principaux points à l'ordre du jour de la session de printemps de la Chambre d'agriculture du Var.
Présidente de la Chambre d'agriculture, Fabienne Joly recevait le secrétaire général de la préfecture, aux côtés du maire de Rians et du président de la communauté de communes Provence Verdon.
© Crédit photo : GL
"Commune agricole où se côtoient toutes les agricultures" et "point névralgique du réseau d'irrigation du Canal de Provence". C'est Rians, comme la présente Denis Alibert, président du syndicat local de la FDSEA, qui accueille ce jour-là la session de printemps de la Chambre d'agriculture.
L'occasion de renouveler la convention nouée avec la communauté de communes Provence Verdon, en présence de son président, Hervé Philibert (maire de Ginasservis) et de son vice-président, Nicolas Brémond (maire de Rians). Pour rappel, cette convention vise, entre autres objectifs, la reconquête du foncier agricole, le développement d'une agriculture diversifiée et le soutien de l'installation. De quoi donner le ton de cette session, principalement consacrée aux thématiques majeures de l'installation et de l'eau.
Et c'est forte d'un compte financier 2022 revenu à l'équilibre que la Chambre d'agriculture va pouvoir poursuivre ses nombreux projets et actions en faveur de l'agriculture, des agriculteurs et des territoires. En effet, l'année écoulée s'achève sur un résultat positif de 27 271 euros et une capacité d'autofinancement retrouvée (à hauteur de 126 573 €). "Pendant les trois premières années de cette mandature, nous avons misé sur la matière grise, avec des recrutements qui coûtent cher pour réinvestir le terrain. Aujourd'hui, notre pari est gagnant, et il va falloir maintenir le cap. C'est une dynamique qui demande beaucoup de travail pour être au plus près du réel, avec un nouveau logiciel comptable - venu du national - qui a chamboulé les habitudes. Si nous sommes bons élèves, nous pourrons récupérer une partie de la cotisation importante demandée par Chambres d'agriculture France pour cet outil. Nous allons donc continuer à nous y employer", commente Sébastien Perrin, secrétaire général de la Chambre d'agriculture départementale. "Je trouve dommage et infantilisant de faire monter de l'argent au national pour nous le rendre si nous faisons bien. Mais nous ferons au mieux pour être bons élè- ves", ajoute la présidente, Fabienne Joly.
L'examen du budget achevé, c'est sur la question fondamentale de l'installation que se penchent les élus consulaires.
Si la dynamique des dix dernières années est stable, avec en moyenne 150 installations par an, une progression de 20 % est enregistrée en 2021 par rapport à 2020. "L'effet Covid n'y est peut-être pas étranger, et il faudra attendre les chiffres de 2022 pour voir si la tendance perdure ou pas", relève Clélie Barral, responsable du 'Point accueil installation' de la Chambre d'agriculture. Si la viticulture reste majoritaire, la part d'installation de la filière décroît au profit de filières alimentaires telles que le maraîchage, les petits élevages et les productions diversifiées.
Alors que depuis 2013, entre 80 et 90 % des installations se font hors cadre familial, et que les reconversions professionnelles sont en augmentation, on observe également que les candidats à l'installation sont de moins en moins diplômés en agriculture (20 % en 2021 contre 38 % en 2013) et n'ont que peu recours à la Dotation jeune agriculteur (DJA). "Les profils et les attentes des porteurs de projet évoluent. Il faut pouvoir s'y adapter, en faisant nous aussi évoluer nos pratiques d'accompagnement, nos compétences et nos moyens techniques. Les enjeux sont notamment de renforcer le suivi, de travailler à la détection, d'accompagner les transmissions. La Chambre y travaille avec les différents acteurs", analyse Clélie Barral.
Au premier rang des partenaires de la Chambre sur ce sujet figure le syndicat des Jeunes agriculteurs du Var. Pour son président, Rémi Gautier, "si les montants de la DJA ont été réévalués début 2022, d'autres évolutions sont attendues. On a encore beaucoup de travail sur les dossiers de déchéance de la DJA. On est, de manière générale, confronté à de plus en plus de lourdeur administrative, alors que notre activité première c'est la production. Il faut continuer à jouer collectif, pour avoir des dispositifs en lien avec notre réalité", défend-il.
La formation agricole doit aller dans le même sens, selon Sylvain Audemard, vice-président de la Chambre d'agriculture et président de la FDSEA 83. "On se bat chaque jour pour proposer des formations pratiques. L'apprentissage est pour cela un bel outil. Il y a aussi les nouvelles technologies et, de manière globale, nous portons une approche plus transversale des enseignements", assure pour sa part Christian Brayer, directeur du LEAP de la Provence Verte.
L'eau est un autre élément indispensable au développement de l'agriculture dans le département, et la sécheresse actuelle une préoccupation croissante. "La pluie manque. En plein hiver, nous subissons déjà l'effet de la sécheresse. L'avenir de notre agriculture se joue plus que jamais aujourd'hui par la résilience de nos cultures", introduit Fabienne Joly. L'équipe de la Chambre d'agriculture mise sur le développement du réseau d'irrigation de la Société du canal de Provence (SCP). En collaboration avec les représentants agricoles varois, la Région, le Département, les intercommunalités, un vaste projet d'extension est à l'œuvre sur le Var. Et l'équipe de la SCP a d'ailleurs fait le point sur l'avancement des chantiers lancés sur le territoire de Provence Verdon.
Mais le Canal de Provence "ne pourra pas desservir tout le département", prévient Fabienne Joly, également présidente de la structure. La Chambre d'agriculture travaille donc à d'autres solutions dès cette année : avec l'accompagnement de projets pilotes de retenues collinaires, ou le travail engagé avec le ministère de l'Agriculture et la Région Sud sur la réutilisation des eaux usées.
Pour la présidente de la Chambre, il faut aussi miser sur la technique, via "l'accompagnement à l'irrigation, le développement de solutions nécessitant moins d'eau. Les équipes techniques de la Chambre, en collaboration avec les filières, sont là pour accompagner les agriculteurs et expérimenter à leurs côtés", poursuit-elle avant de conclure : "C'est tous ensemble que nous relèverons le défi de l'adaptation au changement climatique, et la Chambre d'agriculture a à cœur d'être là pour aider les exploitations à répondre aux enjeux de demain, en matière de technique, d'économie, d'environnement, ou de social. Agriculteurs, élus, salariés, nous sommes tous les acteurs de ces mutations".
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