RÉUTILISATIONDES EAUX USÉES TRAITÉES
Projet collaboratif de R&D, porté par l'Inræ, le Grand Narbonne, la cave de Gruissan, Aquadoc et Veolia, Irri-Alt'Eau s'est officiellement dévoilé le 29 septembre, entre la station d'épuration de Narbonne-Plage et les vignes expérimentales de l'Inrae.
Le projet de REUT (Réutilisation des eaux usées traitées) n'est pas concerné par la limitation et d'interdiction préfectorales, à destination des vignes couvertes par Irri-Alt'Eau (Inrae et celles de la cave de Gruissan).
© Crédit photo : PhD
Les eaux usées réutilisées, une "ressource d'avenir" annonçait le 'Forum de la recherche' qui se tenait sur le site de l'Inrae Pech Rouge, à Gruissan. Parmi les innovations présentées, celle développée et suivie depuis des années par un consortium public/privé, voyait déjà en la réutilisation d'eaux résiduaires urbaines traitées de la station d'épuration littorale, un recours salutaire face aux carences hydriques du vignoble local.
Sous maîtrise d'ouvrage du Grand Narbonne et de l'ASA de Gruissan, le système de démonstration, accompagné par l'agence régionale Ad'Occ et l'Astee (Association française des professionnels de l'eau et des déchets) Occitanie, est prévu pour irriguer 80 ha, à terme. À ce jour, ce sont 30 ha des parcelles les plus proches de la station qui sont concernées par la restitution des eaux via du goutte-à-goutte.
Dès 2013, un projet pilote d'irrigation de 1,5 ha a vu le jour, afin de vérifier la qualité des eaux (potables, de qualité B ou C). Face aux résultats "probants", souligne Laura Verger, Veolia, le Grand Narbonne, Aquad'Oc, la cave de Gruissan et Ad'Occ ont enclenché une phase de collecte de donnés en vue d'obtenir des autorisations. "En parallèle, des études de faisabilité au niveau de la gouvernance ont été menées pour se structurer", rappelle la responsable en qualité eau et assainissement de la communauté d'agglomération narbonnaise. Au Grand Narbonne la gestion de la partie 'traitement', et à l'ASA (Association syndicale autorisée) l'aspect 'irrigation' et distribution de l'eau aux parcelles.
Après publication de l'arrêté de rejet en décembre 2020, suivie des premiers travaux, la première campagne de mise en service a été lancée cette année, d'un montant de 538 000 €, subventionné à 50 % par la Région, et de 775 000 € pour la partie gérée par l'ASA, à 70 % soutenue par un fonds régional et Feader.
Destinée à traiter les eaux usées pour l'équivalant de 27 500 habitants, soit un niveau de traitement de 500 m3/hab en hiver et entre 1 600 et 1 700 m3 en saison estivale, la filière de traitement tertiaire REUT (Réutilisation des eaux usées traitées), encadre le parcours de la sortie de STEP (Station d'épuration) au rejet en milieu naturel, en l'occurrence, agricole. Parmi les plus de 22 000 stations d'épuration de France, celle de Narbonne plage récolte les eaux usées acheminées par le réseau d'assainissement, avant de pratiquer de multiples opérations de traitement. Il convient tout d'abord de retirer les grosses particulies (résidus de bois, de plastique) par un dégrilleur, avant de dessabler et de déshuiler par flottaison, pour récupérer les graisses en surface. Ensuite, un décanteur lamellaire, accélérant le processus d'épuration des boues préfigure l'étape du traitement biologique de clarification des eaux, par l'intervention de "bactéries épuratrices qui dégradent toute la matière carbonée (organique)", explique Nicolas Lafont, technicien assainissement au Grand Narbonne.
Un réseau de 7 ,5 km, doté de 13 bor- nes connectées, permettra d'amener le goutte-à-goutte sur un total de 80 ha, de mars à octobre, dont 30 ha sont déjà irrigués. Engagé pour bénéficier à quelque 50 viticulteurs, le coût revient, à 38 cts€/m3, "sans impact de l'investissement", les pertes étant pour le moment supportées par le Grand Narbonne, indique Laura Verger.
Depuis 2000, "la zone se sèche année après année". Le constat est sans appel pour Hernan Ojeda. Les vignes du domaine expérimental de l'Inræ ne dépassant pas des rendements de 35 hl/ha, "il n'y a que l'irrigation qui marche", atteste l'ingénieur de recherche. Favorablement accueilli par les écologistes, le système d'économie circulaire est d'abord plébiscité par l'Inræ, car "contrairement aux eaux agricoles, non contrôlées, là, on connaît la composition des eaux". C'est la qualité C qui a été retenue, après analyses de sorties de la station et des nappes, de la plante et du vin. Avec des ajouts renforcés, les effets fertilisants contribuent à "80 % des apports en azote", réduisant les besoins en ferti-irrigation.
Moins salées que les eaux restituées de la station d'épuration de Gruissan, celles de Narbonne plage comptent des taux de salinité "compatibles avec la vigne", retient Hernan Odeja, les eaux re-traitées comptant pour 20 % des apports à la vigne, et de pluie, pour 80 %.
L'installation des tuyaux d'irrigation, d'un montant de 500 000 €, co-financés par la Région et un fonds Feader, assurent un système de goutte-à-goutte maîtrisé en gestion de la ressource, pour "plus de 90 % d'efficience", observe l'ingénieur, alors qu'auparavant, ces parcelles étaient irriguées en eau potable ou agricole. Sur le site de Pech Rouge, 25 ha sont déjà concernés par le projet, et 15 ha supplémentaires en bénéficieront à l'arrivée de la collection ampélographique de Vassal, sur un prévisionnel de 40 ha.
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