La nouvelle cave circulaire de Marseillan est opérationelle depuis les vendanges 2020. Des visites guidées seront proposées au public, à compter du 18 juin. © F. Guilhem
Entre la rénovation des trois sites de la cave coopérative et la construction d’une cave flambant neuf, le président des Caves Richemer, élu en 2005, n’a pas mis longtemps à trancher. "Entretenir plusieurs bâtiments sur trois sites revenait trop cher. Nos caves ne correspondaient plus ni aux normes, ni à la demande. Cela aurait engendré des travaux colossaux. Sans compter que la cave, en plein cœur de ville, à Marseillan, générait trop de nuisances avec la circulation incessante des camions et des tracteurs", restitue Stéphane Hugonnet. Et le choix a été d’autant plus facile à faire que grâce à une cave ultra-moderne dimensionnée selon ses besoins, et en capacité d’évoluer dans le futur, "cela évite une fusion", enfonce-t-il le clou.
Mais La Perle de Thau, de son nom de baptême, a bien failli ne pas voir le jour. "On a mis 13 ans pour faire la cave", rappelle Stéphane Hugonnet, président de la cave coopérative Les Caves Richemer, située à Marseillan. Avec un Scot bloqué à l’échelle de l’agglomération de Thau, bloquant lui-même la révision du PLU de la commune de Marseillan, la cave coopérative n’avait accès à aucun terrain pour construire le nouvel outil dont elle avait besoin. Une fois tous les verrous levés, la cave coopérative trouve enfin le terrain parfait, route de Bessan, dans une zone d’activités économiques, en accord avec la DDTM. Ne reste plus qu’à l’inscrire dans le PLU. Ce sera fait in extremis, grâce à la vigilance du président.
Le pari un peu fou, né en 2007, va enfin voir le jour, après avoir réalisé un véritable saut d’obstacles pour convaincre les coopérateurs, acheter le terrain, gérer les problématiques urbanistiques, assurer le montage financier, associer un promoteur et décrocher les subventions pour boucler le volet financier.
Coût de l’opération : 18 M€. Une fois soustraits les subventions (4,5 M€) et le montant de la vente des bâtiments historiques de Marseillan et d’Agde (6,5 M€), reste à la charge des vignerons adhérents de la cave coopérative moins de 7 M€. Un montant somme toute pas si élevé qu’il pourrait paraître de prime abord compte tenu de l’outil ultra-moderne dont vont disposer les coopérateurs. Une révolution pour cette coopérative, regroupant depuis 1998, Agde et Marseillan.
Un outil ultra-moderne
Ultra-moderne, la cave l’est autant dans son choix architectural – une cave circulaire – que par ses outils high tech et son autonomie dans la production. En effet, la cave produit à la fois de l’eau chaude, des levures, de l’azote et de l’air. Les cuves en inox sont inertées à 100 %, ce qui permet d’éviter les oxydations. Les pressoirs pneumatiques retenus sont aussi à atmosphère inertée. Et pour faire toutes les analyses nécessaires, la cave a été équipée d’un laboratoire, qui réalise plus de 600 tests par mois.
Côté réception, elle s’est dotée de quais vibrants permettant d’accueillir des remorques et des camions polybennes pouvant vider jusqu’à 15 tonnes. Grâce à ces quais, qui n’ont plus de vis sans fin, la trituration des raisins a totalement disparu. Par ailleurs, la cave s’est équipée d’un énorme groupe de froid, composé d’un gros échangeur tubulaire produisant 2 millions de frigories par 24 h. "C’est capital pour la production des rosés et des blancs", rappelle Stéphane Hugonnet. Tout a été pensé et fait pour sécuriser et optimiser le travail des salariés. Cette nouvelle cave coopérative, sur 8 000 m2 d’emprise au sol, est "l’une des plus modernes d’Europe", indique son président. D’autres, en cours de travaux, suivent la même voie. Et, cerise sur le gâteau, la cave a été également conçue pour être agrandie. Cette unité toute neuve, qui a déjà accueilli la vendange de 2020, sera fin prête le mois prochain, et ouverte au public le 18 juin, pour une première visite guidée d’une heure trente, la cave faisant partie d’une démarche œnotouristique.
Une escale entre terre et mer
Ce nouvel outil flambant neuf s’inscrit aussi dans une démarche œnotouristique, conçue au départ de Marseillan-Plage. "Entre l’étang de Thau, la Méditerranée et ses plages, les huîtres, les lieux touristiques dans tout le département, le potentiel touristique est énorme. Ne serait-ce qu’à Agde, les nuitées par an atteignent 16 millions et plus de 800 000 à Marseillan", indique Stéphane Hugonnet. Marseillan se situe aussi à la croisée de deux grandes routes cyclables, l’une reliant Royan à Sète, et l’autre, Athènes à Cadix. Sans oublier le tourisme de croisière à Sète. La piste cyclable passe juste devant l’historique cave coopérative, labellisée Accueil vélo.
Aussi la cave a-t-elle imaginé des parcours cyclables entre vignes et mer reliant tous ses sites. À Marseillan-Plage, où une rénovation a été réalisée en 2017, le magasin s’est aussi doublé d’un vaste espace d’accueil, où l’on trouve tout à la fois une grande salle de réception, des salles de réunion, une cuisine et un espace de restauration. Quant à la nouvelle cave de Marseillan, outre les visites guidées qui seront proposées tout au long de l’année, elle intégrera une salle de dégustation, une exposition permanente sur la révolution vigneronne de 1907, et bénéficiera d’un parcours scénographique expliquant l’histoire des Caves Richemer et les process de vinification. Objectif : y accueillir entre 20 000 et 25 000 visiteurs en 2024.
Du projet de la cave à la démarche œnotouristique, le bond en avant vers la modernité tant désirée par son président est en passe d’être accompli.
Florence Guilhem
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