Sécheresse
Après la sécheresse exceptionnelle de 2022, le déficit de pluies automnales et hivernales est de bien mauvais augure pour la suite. Les mesures de restriction d'usage de l'eau sont déjà activées.
Le préfet du Var, Evence Richard (au centre), tenait une conférence de presse dès le 17 février, pour faire le point sur la situation inquiétante observée dans le département et les premières mesures déclenchées.
© Crédit photo : DR
En 2022, l'ensemble du Var a été placé en vigilance sécheresse dès le mois d'avril au regard du déficit hydrique. Par la suite, l'ensemble des bassins versants est passé sous différents stades d'alerte, jusqu'au 15 décembre. Au plus fort de la sécheresse estivale, 87 des 153 communes du département étaient classées en situation de crise.
Cette année, la situation est encore plus tendue. Au point qu'après consultation du Comité ressource en eau (CRE) du département, la préfecture a d'ores et déjà déclenché les premières mesures pour économiser la ressource. Depuis le 17 février, la zone Huveaune (2 com- munes) amont est placée en alerte renforcée, les zones Argens (70 com- munes) et Gapeau (15 communes) en alerte, et le reste du territoire départemental (66 communes) en vigilance.
Chaque niveau de classement s'accompagne de restrictions et de recommandations d'usage. Outre les mesures générales qui s'appliquent aux particuliers et aux collectivités (concernant le nettoyage des véhicules, des terrasses, des voiries, les sites et jeux d'eau, les piscines, l'arrosage des pelouses, espaces verts, jardins potagers et autres golfs ou terrains de sport...), certaines dispositions concernent spécifiquement les usages agricoles. À commencer par l'interdiction d'irrigation par aspersion entre 9 heures et 19 h (hors prélèvements par canaux), une tolérance étant accordée jusqu'à 11 h du matin pour l'irrigation par enrouleur. Toujours pour les systèmes d'aspersion, une réduction de 20 % des prélèvements en situation d'alerte - et de 40 % en cas d'alerte renforcée - est également imposée par les arrêtés préfectoraux en vigueur. L'irrigation par des dispositifs localisés (goutte-à-goutte, micro-aspersion) reste autorisée.
Pour le cas particulier des eaux brutes provenant d'une ressource dite "maîtrisée", soit dans le département l'eau du Canal de Provence, il est pour l'heure simplement recommandé de s'abstenir d'irriguer entre 9 h et 19 h, en situation d'alerte et d'alerte renforcée.
Des limitations des prélèvements par canaux sont par ailleurs prévues (20 % du débit autorisé en cas d'alerte, 40 % en cas d'alerte renforcée), exception faite des organisations collectives d'arrosants, qui disposent d'un règlement d'arrosage dûment agréé par le service de la police de l'eau organisant ainsi (annuellement ou de manière pérenne) leurs consommations, de façon à économiser la ressource. Il est à noter que, dès le stade de vigilance sécheresse, les préleveurs agricoles collectifs doivent définir une gestion concertée et économe, soumise à l'approbation du préfet.
Pour le préfet du Var, Evence Richard, qui en appelle à la responsabilité de chacun, il est impératif de préserver dès à présent ce "bien rare" qu'est l'eau. En effet, les indicateurs sont particulièrement inquiétants pour les mois à venir. À la mi-février, Météo France fait état, dans le Var, d'un déficit pluviométrique de 46 % sur la période attendue de septembre 2022 à mars 2023, contre un déficit de 38 % sur la même période l'an dernier. Le cumul partiel de février est de seulement 4,2 mm, soit un déficit de 84 % par rapport à la normale partielle sur ce même mois. Bref, il a très peu plu cet automne et cet hiver, et les dernières pluies, non significatives, n'invitent pas à l'optimisme. Le déficit hydrique sévère observé ces deux dernières années s'est aggravé ces derniers mois.
Faute de précipitations suffisantes en période de recharge, les nappes phréatiques ne retrouveront pas un niveau convenable de toute la saison 2023, selon l'Office français de la biodiversité, qui fait état "de sources qui continuent de disparaître", "de captages d'eau potable dont le niveau n'a jamais été aussi bas" et "de tensions sur l'alimentation en eau potable déjà tangibles sur certains secteurs du département. Certains cours d'eau ne sont pas revenus en écoulement depuis le printemps dernier (Issole). D'autres, qui ont reçu des pluies conséquentes en décembre, sont passés en crue avant de revenir à une situation très tendue à partir du 15 janvier (Argens Amont)", relève l'OFB.
Tous ces éléments laissent craindre une sécheresse estivale particulièrement intense pour cette année 2023.
CIVL
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