Directeur adjoint de la FDC 13, Alain Cesco est également coopérateur au sein de la cave vinicole ‘La Venise provençale’, de Saint-Julien-les-Martigues (© Julien Dukmedjian).
À toute chose, malheur est bon : le dicton populaire s’applique cette année à merveille aux chasseurs, qui s’apprêtent à enfiler ce week-end la chasuble fluo. Après une saison 2020-2021 ternie par la crise du Covid et ses multiples confinements, celle qui débute s’annonce sous les meilleurs augures. Car, si la pandémie et les confinements ont obligé les amateurs de chasse à remiser plus d’une fois leur fusil dans l’armoire, l’automne dernier, elle aura permis aux populations de gibier de croître (allègrement pour certaines). C’est le cas des sangliers, dont les comptages réalisés par la Fédération des chasseurs des Bouches-du-Rhône (FDC 13) laissent apparaître une augmentation des effectifs dans le département. “On en voit de partout, et ils sont en très bonne santé !“, sourit Alain Cesco, viticulteur sur la Côte Bleue et directeur adjoint de la FDC 13. De quoi satisfaire de nombreux chasseurs du département, mais pas forcément le monde agricole, qui subit la prédation de l’animal dans leurs cultures.
L’an dernier, près de 7 000 sangliers avaient été abattus (dont 6 600 dans le cadre de battues), soit près d’un millier de plus qu’en 2019/2020. Les chevreuils – essentiellement regroupés autour de la Sainte-Victoire, et de communes comme Jouques – ont, eux aussi, profité de la pandémie pour se reproduire. Et ce d’autant plus que les sociétés de chasse concernées n’ont pas atteint les limites des quotas autorisés, pourtant importants (soit 647 bracelets), la saison dernière. À l’inverse, les quotas autorisés pour les autres gros gibiers relèvent de l’anecdote : une trentaine de bracelets avaient été délivrés pour les cerfs autochtones et les daims, 20 pour les cerfs Sika et une dizaine pour les mouflons, dont l’habitat se concentre essentiellement autour de Cadarache. En revanche, les comptages opérés sur les populations de petits gibiers, à poil ou à plume, sont très encourageants. C’est le cas des palombes, sédentarisées, dont le nombre s’est fortement accru, “au point de causer de gros dégâts dans les cultures“, note Alain Cesco. Les fortes chaleurs ont été favorables à la reproduction de ces oiseaux, qui constituent un fléau pour les producteurs de tournesols, de blé et de pois chiche. Essentiellement observées dans le Pays d’Aix (Rognes, Lambesc et Saint-Cannat), les colonies devraient cependant “revenir à un niveau acceptable avec l’ouverture de la chasse qui permettra de régler le problème“, juge le directeur adjoint de la FDC 13.
Quatre meutes de loups dans le département
Prisés par de nombreux chasseurs, les faisans et les perdrix rouges ont, eux aussi, profité d’une pression cynégétique moindre l’an dernier. Les observations réalisées ont mis en évidence la présence du premier en Camargue et plus globalement, pour les deux espèces, sur des zones très localisées du département : Saint-Cannat, Lambesc, sur la Côte Bleue (Martigues, La Couronne, Caro...) selon Alain Cesco. Ce dernier y voit “le résultat d’un gros travail de réintroduction et d’ouverture des milieux, réalisé après les incendies de l’an dernier. C’est aussi un bon exemple de partenariat réussi entre les sociétés de chasse et les communes concernées“. Il dresse d’ailleurs un constat similaire pour les lapins de garenne et les lièvres, dont “les populations sont saines et se sont bien reproduites“. Une aubaine pour les chasseurs friands de cette typologie de gibier, particulièrement sensible à la myxomatose ou à la maladie virale hémorragique (VHD), deux maladies susceptibles de décimer des populations entières.
Concernant les gibiers d’eau, en particulier les canards, les recensements de populations montrent une progression, dans le secteur de la Camargue, grâce au maintien des niveaux d’eau dans de nombreux étangs. La présence de loups, enfin, est signalée sur les versants sud et nord de la Sainte-Victoire, dans le secteur du Mont Aurélien (Trets, Saint-Zaccarie), mais aussi dans le Massif des Calanques, vers Berre l’Étang et dans les Alpilles. Aucun chiffrage précis du nombre de spécimens présents sur le territoire des Bouches-du-Rhône n’existe à ce jour. La Fédération des chasseurs des Bouches-du-Rhône estime toutefois que quatre meutes y sont présentes. Et si les problèmes de prédations ne sont pas comparables à ceux subis par les éleveurs dans le Var et les Alpes-de-Haute-Provence, l’animal complique la chasse, déplore Alain Cesco. Les populations de sangliers ont pris l’habitude de se rassembler pour lui faire face. Une attitude qui, lorsqu’elle est reproduite en battue, entraîne fréquemment des blessures aux chiens de chasse.
Julien Dukmedjian
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