13 27/01/2023
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Les Baux-de-Provence

Le Mas Sainte Berthe affiche ses ambitions

Implanté au cœur de l'AOP Baux-de-Provence, le Mas Sainte Berthe entame sa dernière année de conversion vers le bio et affiche de belles ambitions pour les années à venir.

Mas Sainte Berthe

© Crédit photo : JD

Et de onze ! Avec la certification bio en cours d'achèvement du Mas Sainte Berthe - qui entame sa dernière année de conversion -, l'ensemble de l'AOP Baux-de-Provence sera désormais 100 % bio d'ici la fin de l'année. Le domaine familial aura attendu 2020 avant de sauter le pas et de rejoindre ses confrères, convaincus les uns après les autres au fil des années, par l'exemple de Noël Michelin, du domaine 'Les terres blanches', qui fait désormais figure de pionnier1. L'arrivée d'Olivier Rolland, aux manettes du Mas Sainte Berthe, a précipité le mouvement et officialisé une démarche vertueuse, même si elle n'était pas frappée du sceau d'un organisme certificateur. "C'est une évolution plutôt qu'une révolution", souligne Olivier Rolland : "L'ensemble du vignoble était conduit en agriculture raisonnée, sans désherbage chimique". Sa reprise du domaine en 2021 a changé la donne : "J'y suis désormais investi à 100 %", note Olivier Rolland, qui se partageait précédemment entre son activité de responsable des services informatiques d'une banque parisienne et le mas, au sein duquel il épaulait sa mère.

Il a désormais laissé de côté le costume-cravate pour se consacrer à la vigne à plein temps : "Un rêve" qu'il avait en tête depuis 30 ans. "J'abordais la cinquantaine, l'alignement des planètes était idéal... C'était le moment ou jamais de réaliser la bascule", résume-t-il. Le départ en retraite du responsable technique, en poste depuis près de 40 ans, a constitué une opportunité de remettre à plat la stratégie du Mas Sainte Berthe. "Le domaine tourne bien depuis 25 ans. Je ne souhaitais pas réaliser une rupture brutale, plutôt une mise en cohérence avec les acteurs de l'AOP", précise Olivier Rolland. C'est Éduardo Pincheira, le nouveau maître de chai, qui est désormais chargé d'orchestrer ce changement dans la continuité. "Il connait les vins des Alpilles - il travaillait précédemment au Domaine Romain - et de la Vallée du Rhône. C'était la personne idéale pour nous accompagner dans cette démarche de passage vers le bio", se félicite le maître des lieux.

"Cette évolution devrait nous ouvrir des portes, en nous offrant de nouveaux débouchés, tout en confortant notre positionnement premium. Nous faisons partie d'un écosystème, constitué par les acteurs du monde agricole et les professionnels du tourisme, qui distribuent nos vins... La conversion vers le bio est, enfin, cohérente avec notre politique commerciale, tournée essentiellement vers le circuit court, via la vente directe, et des prix dans la fourchette basse du marché. Plus on augmente ses tarifs et plus il faut prospecter loin pour vendre. Nous avons fait le choix de l'ancrage local."

La production oléicole monte en puissance

Si cette transition des pratiques agricoles constitue le volet le plus visible des changements souhaités, il n'est pas le seul déjà acté ou à venir. Sur la forme, la communication visuelle a été refondue avec un nouveau logo et un packaging des bouteilles revu et modernisé, tout en sobriété. Sur le fond, l'ambition du Mas Sainte Berthe est d'augmenter progressivement les volumes de vins, et depuis peu d'huile d'olive, dans les années à venir. Auparavant marginal, le volet oléiculture va monter en puissance : "Il s'agissait jusqu'alors d'un produit complémentaire, proposé à la vente en très petites quantités. Nous ne disposions que de quatre hectares jusqu'en 2017, contre dix hectares cette année", explique Olivier Rolland.

Concernant le vignoble, concentré autour du mas, il totalise désormais 37 ha, dont une majeure partie constituée de vieilles vignes : les plus anciennes ont été plantées en 1955 et 1962... "L'objectif est d'en conserver une partie pour les valoriser à travers des micro-cuvées issues de sélection parcellaires", confie Olivier Rolland, qui a entrepris, depuis trois ans, un plan d'arrachage-replantation, à raison de un hectare par an, et de remise en valeur de terres jusqu'à présent en friches : "Nous tâchons de trouver le bon équilibre avec Éduardo, entre les aspects agronomiques et financiers". Chaque parcelle remise en culture ou précédemment plantée de vignes est laissée en jachère durant six ans et cultivée avec des céréales ou des légumineuses, avec l'objectif de laisser reposer les sols tout en les fertilisant, avant replantation.

Gérer les baisses de production

Un des buts de l'opération est aussi de revoir à cette occasion l'encépagement : si les vins rouges resteront majoritaires - environ 55 %, contre 35 % pour le rosé -, la proportion de blancs devrait monter en puissance à l'avenir, "pour répondre à la demande croissante des consommateurs. Nous prévoyons de replanter un hectare de roussanne pour la production de vin blanc en monocépage (IGP Alpilles, ndlr) et pour la cuvée 'La chapelle' (AOP Baux-de-Provence, ndlr)", issue d'un assemblage grenache blanc, rolle et roussanne, dont le premier millésime a été commercialisé l'an dernier.

Olivier Rolland ambitionne également d'enrichir la gamme de ses vins (passée de cinq à sept cuvées), "avec de vieux millésimes et pourquoi pas une verticale, d'ici quelques années, même si ce n'est pas la priorité du moment". Il a pour cela investi dans des barriques destinées à l'élevage des rouges, et désormais du blanc, en AOP.

L'avenir reste toutefois conditionné par la question de l'eau... ou plutôt de sa raréfaction depuis quelques années. "Sur les cinq dernières années, les volumes produits pour trois des millésimes sont en baisse de 30 à 50 % par rapport à la moyenne des années précédentes", s'alarme Olivier Rolland : "Je m'interroge sur le choix des cépages, dans le cadre des replantations, pour les années à venir... La question de l'irrigation des plantiers va aussi commencer à se poser, à court terme. L'enjeu sera d'encaisser les baisses de rendement et de sécuriser la production". 

Julien Dukmedjian •

Les CHIFFRES clés

37 hectares de vignobles

10 ha de vergers d'oliviers

80 % de la production commercialisée en vente directe

1 300 hectolitres  de vins produits par an en moyenne

45 % de vins rouges, 35 % de vins rosés, 20 % de blancs

Céline Zambujo •

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🍷 Présentation de la gamme ‘Patience’, du syndicat #AOP #Picpoul de Pinet, issue de cuvées haut de gamme dédiées aux cavistes & aux restaurants de #Montpellier. Sélections parcellaires, élevage d’au moins 6 mois, sans notes de bois. Accord mets et vins au #Folia @ChatFlaugergues https://t.co/NAol7n6pyW
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