Bouches-du-Rhône 02/11/2018
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“Pour renouer le dialogue” entre agriculteurs et riverains

Très sollicité actuellement sur les questions environnementales dans les départements, Éric Thirouin s’est déplacé sur Saint-Martin-de-Crau la semaine dernière. Le secrétaire général adjoint de la FNSEA, qui suit ce dossier brûlant depuis cinq ans, est venu présenter le ‘Contrat de solutions’.

Le Président de la FDSEA des Bouches-du-Rhône, Patrick Lévêque, a invité Éric Thirouin, secrétaire général adjoint de la FNSEA, dans le département, le 22 octobre dernier. À Saint-Martin-de-Crau, sur l’exploitation de Patrice Vulpian, il a été questi

Sorti en juillet dernier, ce ‘Contrat de solutions’ est le fruit d’un travail engagé par l'ensemble de la recherche et de l’innovation, des instituts techniques, des organisations de la production, et d’autres organismes de la formation et du conseil. 40 acteurs du monde agricole se sont mis autour de la table pour plancher sur les solutions alternatives aux produits phytosanitaires.

Ce contrat vise à répondre, à la fois, aux attentes de la profession, et à cel­les de la société en matière de réduction des phytosanitaires. “Trop longtemps campé sur des positions défensives, le monde agricole n’était plus audible”, explique Éric Thirouin. “Nos pratiques n'ont pourtant pas cessé d'évoluer, et d’être de plus en plus performantes d'un point de vue environnemental, d’où notre volonté, aujourd’hui, de communiquer autrement.”

La question des produits phytosanitaires n’est, en effet, envisagée que sous l’angle des interdictions qui se multiplient, et engendrent des impasses techniques et économiques. “Il ne peut pas y avoir d'interdiction sans solution”, martèle le président du comité de pilotage de ce ‘Contrat de solutions’. Cette boîte à outils répertorie donc plus d'une centaine de solutions concrètes et techniquement accessibles. “36 d’entre elles font déjà l’objet de fiches approfondies par les partenaires, et permettent de répondre con­crètement à la problématique des ravageurs, des maladies, et des mauvaises herbes.” Elles mettent en avant le biocontrôle et le déploiement des outils d’aide à la décision.

Une démarche proactive

Ce ‘Contrat de solutions’ se veut être un projet concret, qui concerne tous les territoires et toutes les productions, et qui s’inscrit dans la durée. “La recherche de solutions est, en effet, permanente. Une évaluation des actions identifiées est réalisée, mais l’objectif est de produire un contrat tous les six mois. Le prochain sera d’ailleurs présenté dans le cadre du Salon de l’Agriculture.”

C’est la pression écologique omniprésente et ses conséquences en matière de contraintes environnementales de plus en plus nombreuses, qui a con­duit le syndicat à opter pour ce dispositif pro-actif. Sur le terrain, les inquiétudes restent fortes. “Les interdictions de molécules ne vont-elles pas continuer d’aller plus vite que les solutions proposées par le ‘Contrat de solutions’ ?”, s’inquiète Patrick Lévêque. “Peut-être, mais la pression ne diminuera pas. Nous sommes en train de changer de paradigme et il ne faut pas attendre de la part de l’État un accompagnement, quand bien même la profession agricole avance et s’engage. Plus qu’hier encore, il faut que nous nous retrouvions entre nous pour réfléchir et agir”, analyse Éric Thiroin.

Renouer le dialogue pour donner peu plus de temps à la recherche, c’est déjà un premier pas. “Les minorités écologistes ont un écho extraordinaire. Sans être trop optimiste, je pense que nous avons commencé un peu à renverser les choses”, commente le président du comité de pilotage de ce ‘Contrat de solutions’. “Le consommateur commence à entendre notre message, qui consiste à dire que le tout phyto n’est pas la solution, mais que le zéro phyto n’est pas possible non plus. Notre enjeu syndical est de trouver cet équilibre, tout en communiquant davantage sur ce que nous faisons”. Autre démarche, qui va dans le même sens, et sur laquelle travaille la Fnsea, la Charte de bon voisinage. Son déploiement à venir à l’échelle des régions, des départements, ou par filière, vise à renforcer la compréhension réciproque des agriculteurs et de leurs riverains.

Des contraintes environnementales à mieux valoriser

Se pose alors la question de la valorisation effective du savoir-faire et des progrès réalisés dans les pratiques agricoles. “L’utilisation des outils d’aides à la décision, qui permettent, par exemple, de réduire les traitements, ne génère pourtant pas une meilleure valorisation d’une pomme de terre”, observe l’intervenant de la FNSEA. Et d’ajouter : “Faut-il passer par une charte, un label, une marque par filière, par produit ?”. Le débat est ouvert, et la FNSEA a engagé une réflexion autour d’une démarche trans-filière et de reconnaissance de la qualité de la production française. “Nous avons, en France, les contraintes environnementales les plus fortes. C’est un fait. Mais ne pourrions-nous pas essayer de les valoriser au travers d’une démarche RSE ou d’un label ?”, interroge Éric Thirouin.

En valorisant ainsi leurs bonnes pratiques, certains de nos voisins européens ont su en faire bénéficier leurs productions. C’est par exemple le cas de l’Irlande. “La quasi totalité des producteurs irlandais sont certifiés Origin Green. Le lait irlandais vendu en Italie sous cette certification prend des parts de marché au lait français, tout en étant vendu plus cher ! Si une démarche comme celle-ci ne résoudra pas tous nos problèmes, c’est un autre élément important sur lequel nous devrions pouvoir travailler et avancer”, concluait Éric Thirouin. 

Emmanuel Delarue

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