À la tribune, Denis Alibert (au centre), entouré de Claude Cheilan (à droite) et Antoine Pastorelli (à gauche).
“Notre canton est aujourd’hui connu de la France entière à cause d’un bien tragique évènement”, entame Denis Alibert, en ouvrant l’assemblée générale du syndicat local de la FDSEA du Var qu’il préside, en dénonçant une prédation de plus en plus oppressante. En décembre dernier, le loup a en effet attaqué par deux fois, à quelques jours d’intervalle, la bergerie d’un élevage ovin de La Verdière, égorgeant une trentaine de brebis.
La fin d’année 2019 a aussi été marquée par les inondations, Denis Alibert, pointant “la responsabilité de l’État qui, avec la Police de l’eau, empêche les agriculteurs de nettoyer leurs cours d’eau”.
Des atouts à faire valoir contre les attaques incessantes
Pour l’agriculteur de Rians, ces problèmes sont l’expression d’un mouvement sociétal et politique qui pénalise de plus en plus l’agriculture. “Les mains pour travailler la terre sont de plus en plus rares”, souligne Denis Alibert en évoquant le difficile renouvellement des générations d’agriculteurs, en même temps que les difficultés à trouver de la main d’œuvre sur les exploitations. “Nos dirigeants scrutent le moindre de nos mouvements, nous accablent de contraintes administratives et environnementales. On nous dénigre : trop de pesticides, trop de bruit, trop de subventions, j’en passe et des meilleures... L’alcool tue, et on vise le vin ; la canicule, c’est la faute des vaches ; les inondations, c’est parce que les agriculteurs labourent trop leurs champs ; si le loup attaque, c’est à cause des bergers... On veut nous dicter quoi faire, mais sans être capable de nous expliquer comment... C’est le monde à l’envers. Le désarroi s’accroît, à cause d’une idéologie environnementale qui réduit nos espaces de travail avec les ZNT, qui nous interdit d’entretenir nos cours d’eau. Il faudrait inviter les vegan – qui mangent du soja OGM importé d’Argentine ou du Canada – à venir contempler le triste spectacle de brebis agonisantes”, s’agace Denis Alibert.
Pour autant, l’agriculture du canton, comme celle du département, a de nombreux atouts à faire valoir pour Denis Alibert. “Malgré tout, des jeunes s’installent : on élève des porcs et des poules en plein air, on plante des lavandes, on pratique l’agritourisme, on favorise les circuits courts, on communique et j’en passe, pour le coup, des bien meilleures”, indique-t-il, avant de saluer le travail engagé par la profession sur le foncier, dans le cadre du Plan départemental de conquête et de reconquête agricole, ou sur l’irrigation.
“Aujourd’hui, on subit des attaques permanentes, alors que l’agriculture de notre pays est considérée comme la plus saine au niveau mondial”, poursuit Antoine Pastorelli, président de la FDSEA du Var. “La situation est difficile, mais gardons le moral”, relève Denis Alibert, en insistant sur la nécessité de l’action syndicale. “À la FDSEA, on continue à mener des actions, à se battre sur les dossiers. Certains parmi nous mettent beaucoup de temps et d’énergie pour défendre les intérêts de la profession.”
Communiquer et s’impliquer localement
Dans cette perspective, il engage notamment les agriculteurs à communiquer davantage. “N’ayons pas peur des médias. On a un magnifique métier, à nous d’expliquer quelles sont nos contraintes, pour faire passer les bons messages”, estime Denis Alibert. Comme lui, Claude Cheilan, trésorier du syndicat local, souligne l’importance de faire entendre la parole agricole. “Aujourd’hui, les gens ne parlent plus de phytosanitaires, qui soignent les plantes, mais de pesticides, parce que ça fait peur. On ne parle plus d’agriculture biologique, mais de bio, sauf que quand on enlève la logique, ça perd du sens”, souligne-t-il.
Également maire de Vinon-sur-Verdon, Claude Cheilan insiste aussi sur la nécessaire implication des élus locaux, et la représentation des agriculteurs parmi eux. “Sur les 153 communes du Var, on compte une quinzaine de maire agriculteurs. Avec l’échéance électorale qui arrive, il est impératif que plus d’agriculteurs intègrent les conseils municipaux”, plaide-t-il. “C’est à nous, et aux générations futures, de défendre le patrimoine légué par nos anciens”, conclut Denis Alibert.
Gabrielle Lantes
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