Bouches-du-Rhône 25/08/2020
Partage

Production oléicole : une faible récolte en perspective

Les importantes précipitations en pleine floraison - qui ont provoqué des coulures de fleurs mais aussi favorisé les maladies du feuillage -, ainsi que la forte pression de la mouche devraient logiquement impacter la production cette année.

Dans les vergers qui ont été protégés depuis le début, quelque soit la stratégie adoptée, les dégâts et les populations de mouches sont relativement bien maîtrisés.

Très résilient en situation de sécheresse, l’olivier demeure plus vulnérable aux excès d’eau, surtout quand ils surviennent en période de floraison. C’est, cette année, l’un des facteurs qui devrait lourdement peser dans la productivité des vergers. Les conditions météorologiques n’ont clairement pas été favorables en période de pollinisation des arbres. Sur l’ensemble de la zone de production française qui comprend la Provence, mais qui va des Pyrénées-Orientales jusqu’aux Alpes-Maritimes en remontant jusque dans la Drôme, les situations dans les vergers sont très diversifiées. “Dans certains secteurs, la production va être très faible ou quasi nulle et ailleurs la production pourra être bonne, mais globalement on s’oriente vers une récolte relativement faible”, assure Julien Balajas ingénieur au Centre technique de l’olivier (CTO). En charge du pôle agronomie depuis septembre 2019, il estime que les précipitations sont en cause, mais pas seulement. 


Les maladies du feuillage difficiles à maîtriser

Les pluies tombées en abondance avant la floraison ont été plutôt bénéfiques aux oliviers, puisque le début du printemps a été très sec. Mais l’eau tombée ensuite a engendré beaucoup de coulures de fleurs et, dans de nombreux secteurs, les dégâts ont été importants, comme dans l’Aude sur les variétés de table par exemple. Le problème est que ces pluies ont aussi contribué au développement de maladies du feuillage, malheureusement difficiles à contrôler par les producteurs qui ont de moins en moins ‘d’outils’ pour lutter contre le phénomène. En cause notamment, la réduction des dosages de cuivre appliqués à l’hectare. 

Aujourd’hui, avec 4 kg de cuivre métal autorisés par hectare et par an, si les producteurs effectuent des traitements à pleine dose, ils ne disposent que de deux applications autorisées par an. Une situation qui a conduit à développer les traitements à demi-doses, afin de pouvoir pratiquer quatre applications. Mais, pour couvrir le printemps et l’automne, deux périodes avec des précipitations souvent très importantes et qui génèrent des lessivages, ces quatre applications restent souvent très insuffisantes. C’était le cas cette année dans la plupart des vergers. Et, comme surtout quand l’inoculum est présent, la protection devient très compliquée, d’autant qu’un certain nombre de variétés est très sensible. C’est la raison pour laquelle France Olive a engagé des travaux sur cette problématique.

C’est un sujet qui fait partie des priorités de nos travaux”, ajoute Julien Balajas et comme “les vergers sont de plus en plus soumis à ces situations de précipitations abondantes et régulières, qui lessivent les traitements préventifs et favorisent les maladies qui provoquent la chute du feuillage, nous menons des expérimentations sur des alternatives au cuivre, sur l’optimisation du positionnement des traitements et des doses de cuivre à apporter”. 

D’autres paramètres devraient aussi expliquer la faible productivité des vergers qui s’annonce cette année. En particulier la mouche très présente très tôt dans les vergers. Et l’on sait aussi que, sur les années à forte pression du ravageur, il y a également une menace  plus importante en verger de voir se développer dans les fruits piqués la dalmaticose.


Toute l’importance des stratégies ‘barrières minérales’

La pression mouche était présente assez tôt cette année, puisque la floraison a été très précoce d’environ 15 jours à trois semaines, et de ce fait les olives attractives aussi !”, note l’ingénieur. Et le risque aujourd’hui est que la faible quantité de fruits présents sur les arbres, en raison des mauvaises conditions du printemps, soit ensuite impactée par la mouche. Pour l’ingénieur de France Olive, le message est clair à moins de trois mois du début des récoltes : il faut absolument assurer une bonne protection du verger. Mais malheureusement, pour les non professionnels notamment, “on s’aperçoit que les utilisations de systèmes de piégeages massifs ne sont souvent pas suffisants contre la mouche et, d’un autre côté, avec une pression élevée les insecticides classiques trouvent aussi leurs limites surtout quand plusieurs traitements ont déjà été réalisés. Les barrières minérales semblent être vraiment la stratégie la plus payante et la plus efficace, parfois même associée avec des insecticides, en bio ou en conventionnel, pour faire baisser les niveaux de population de mouches et contrôler derrière la dalmaticose”, analyse Julien Balajas.
Alors que les fruits continuent leur grossissement dans les arbres, dans les vergers qui ont été protégés depuis le début, quelle que soit la stratégie adoptée, les dégâts et les populations de mouches sont relativement bien maîtrisés. Mais là où les producteurs n’ont pas été assez vigilants, il faut s’attendre à de gros impacts sur la récolte. En région Paca le potentiel de production est donc difficile à évaluer cette année, mais les estimatifs donneraient a priori une belle récolte dans les Alpes-Maritimes. D’après les dernières observations, dans les Bouches-du-Rhône, la situation semble beaucoup plus mitigée. 

Emmanuel Delarue

 

Sur le même thème

France 03/02/2023

gard

Huile d'olive de Nîmes, pro...

Après une récolte au-delà des 50 tonnes, la récente campagne de l'AOP Huile d'olive de Nîmes ne fera pas mieux, loin d'atteindre les 40 t. Habitués aux années alt...
Bouches-du-Rhône 05/11/2019

Huile d’olive AOC Provence...

Dans le socle des huiles d'olives labellisées, l’AOC Provence veut rester au sommet. L’obtention de l’Appellation d’origine protégée, AOP, un temps incertaine, es...
Var 20/10/2020

Franck Trutalli : oléiculte...

Au cœur de la Provence Verte, dans le Centre Var, Franck Trutalli s’attache – avec une énergie folle – à remettre d’anciennes oliveraies en production et à en pla...

ICI
Votre encart
publicitaire !

Tél. : 04 67 07 03 73

Annonces légales

Publiez facilement vos annonces légales dans toute la France.

Grâce à notre réseau de journaux partenaires.

Attestation immédiate, service 24h/24, 7 jours/7

Derniers tweets

10/05/2023
@EPVarois fait le point sur les tendances et enjeux du marché foncier agricole varois avec le nouveau directeur départemental de la #SAFER Paca et le président du comité technique. https://t.co/qAljvKlzlO
https://t.co/qAljvKlzlO
28/04/2023
[A LA #UNE 📰]@AgriProv👇La Coopération Agricole Sud acte sa fusion avec les caves coopératives du 13 et du 83 ! 🍷, #eau 💧Appel à la sobriété, Groupama Méditerranée maintien le cap, un dossier #travaildusol et en📸 cap sur la grenade avec le projet de Frédéric Chabert sur Arles https://t.co/Vf3e5Z07t0
https://t.co/Vf3e5Z07t0
06/06/2023
🗞️Tradition, consommation et vigilance @VigneronsCoop 🍷-💧Extension du réseau hydraulique 'Colline des Costières' @BRLGroupe @Occitanie - 🐴Le festival Prom'Aude - Fusion @_Ctifl et La Tapy #expé - 🌡️Aléas #climat : solutions et prospectives - 📸Guillaume Chirat, maître #pâtes https://t.co/9XDBtwaWsl
https://t.co/9XDBtwaWsl

Abonnez-vous à nos hebdos

Chaque semaine, retrouvez toute l'actualité de votre département, des infos techniques et pratiques pour vous accompagner au quotidien...

Découvrez toutes nos formules

Dernières actualités

Newsletters

Inscrivez-vous GRATUITEMENT à nos newsletters pour ne rien rater de notre actualité !

S'abonner

Gardons le contact

Twitter : suivez toute l'actualité agricole utile du moment, réagissez
Facebook : partagez encore plus de posts sur l'actualité agricole de votre territoire
Instagram : suivez nos bons plans et partagez nos galeries de photos
Likedin : élargissez votre réseau professionnel
Youtube : vidéos, interviews, DIY...