Côtes de Provence
Considérant les tensions qui s'expriment sur les marchés, le Syndicat de l'AOC Côtes de Provence fait le choix de réduire le rendement de ses rosés à 50 hectolitres par hectare, au lieu de 55 hl/ha cette année.
Le Syndicat de l'AOC Côtes de Provence a décidé de fixer le rendement pour les rosés 2023 à 50 hectolitres par hectare.
© Crédit photo : GL
Après les IGP Méditerranée il y a déjà deux ans, les Coteaux varois en Provence et les IGP Var cette année, c'est au tour du Syndicat de l'AOC Côtes de Provence de revoir à la baisse ses rendements de rosé. Ce sera donc 50 hl/ha, au lieu de 55 hl/ha pour ce millésime 2023. Décision a été prise le 22 août, par le conseil d'administration de l'ODG, appelé à se prononcer tous les ans sur le sujet.
"On le voit à l'échelle mondiale, européenne et française, la conjoncture est compliquée. Le contexte général n'est pas favorable à la viticulture. Nous avons pu observer des signes de tension sur notre AOC Côtes de Provence depuis le début de l'année, et nous sommes arrivés à des chiffres dont nous n'avons pas l'habitude : depuis janvier, l'export est en retrait de 6 % et on a - 15 % en grande distribution au niveau national. Cela a mené le conseil d'administration de notre ODG à s'interroger et à se prononcer, à une large majorité, pour la réduction du rendement en rosé à 50 hl par hectare. Avec toutefois la possibilité d'avoir recours au Volume complémentaire individuel pour 5 hl/ha. Ceux qui le souhaitent peuvent donc faire 55 hl/ha, à condition de différer l'utilisation de ces 5 hl/ha de VCI sur l'année prochaine", explique Éric Pastorino, président de l'AOC Côtes de Provence. "Nous nous réservons la possibilité d'avoir recours à d'autres outils selon les évolutions à venir, par exemple la réserve interprofessionnelle, qui demande des autorisations administratives et des délais de plusieurs mois pour être mise en place."
Pour certains producteurs, cette limitation du rendement en rosé est malvenue. "Cette décision a été prise trop tardivement, alors que l'on est sur une année précoce, que les vendanges avaient commencé et que nous avons bossé toute l'année pour atteindre le rendement maximum autorisé", reproche Marine Chauvier, qui a lancé une pétition en ligne pour "fédérer les vignerons de Provence mécon- tents".
À Roquebrune-sur-Argens, le Domaine de Marchandise, où elle travaille en famille, fait le plein cette année et a l'habitude de vendre 100 % de sa production (50 % au caveau, 15 % à l'export, 35 % en CHR). "On va devoir expliquer à nos clients que l'allocation qui leur est attribuée est amputée de 10 %, alors qu'on a des demandes sur liste d'attente et qu'on voudrait se développer pour y répondre. Et puis, 10 % de rendement en moins, c'est une baisse de chiffre d'affaires difficile à encaisser en cette période ou les prix du GNR, de l'électricité et des matières ont explosé", argumente la vigneronne. Elle dénonce une injustice : "Les petites structures familiales comme la nôtre paient pour les grosses structures qui ont du stock à ne plus savoir qu'en faire".
De son côté Éric Pastorino plaide pour la prudence et la responsabilité collective. "Je comprends l'agacement de certains. Pour autant, entre inflation et déconsommation globale de vin, il va nous falloir être particulièrement attentifs aux équilibres économiques de l'appellation et à nos capacités de commercialisation dans les deux ou trois années à venir. Différentes études montrent que les problématiques de consommation de vin et d'autres produits vont mettre du temps à se résorber. Je reste convaincu du bel avenir de nos Côtes de Provence à moyen et long termes mais, dans le contexte actuel, il faut se montrer extrêmement vigilant. Une AOC est un bien commun, on prend donc des décisions à l'échelle du collectif. Il ne peut pas y avoir de mesures différenciées. Nous en sommes tous responsables", défend le président des Côtes de Provence.
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