Avec des situations très hétérogènes sur le département des Bouches-du-Rhône, le manque d’eau pourrait jouer tant sur le rendement que sur la qualité au final.
Les années se suivent et ne se ressemblent décidément pas en Provence. La récolte du raisin a bien débuté dans le vignoble bucco-rhodanien, dans les secteurs les plus précoces du pourtour de l’Etang de Berre et en Camargue, notamment. Mais dans la plupart des autres zones, on n’est pas vraiment pressé de se lancer.
La maturité du raisin – plus tardive (de huit à dix jours cette année) que les précédentes, et bousculée ces dernières semaines – devrait demander encore un peu de patience. Contrairement à l’an passé, l’été chaud et sec a permis aux vignerons, cette année, de cultiver les vignes de façon très naturelle. Aussi, l’état sanitaire du vignoble est jugé excellent. Mais le très faible niveau hydrique n’est pas sans conséquence sur la maturation des raisins.
Des situations en réalité très différentes
Dans le vignoble du département, on observe en réalité des situations très différentes entre les viticulteurs, qui ont pu irriguer, et ceux qui n’ont pas accès à l’eau. Il n’est quasiment pas tombé une goutte d’eau durant tout le mois d’août, “ce qui se ressent véritablement sur l’état physiologique de la vigne et les fruits”, rapporte Vanessa Fabreguette, conseillère viticulture et œnologie à la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône.
Les premiers contrôles de maturité ont d’ailleurs exprimé cette souffrance du végétal face à la sècheresse. “On observe que les degrés sont assez élevés, mais les niveaux d’acidité aussi. Et si ce déséquilibre des maturités entre sucre et acidité n’est pour l’instant pas généralisable, c’est, dans tous les cas, certainement l’une des conséquences du manque d’eau.”
L’autre constat inquiétant du millésime est une taille de baies assez réduite, qui pourrait avoir aussi une incidence sur les volumes attendus. Pourtant, la floraison s’est plutôt bien déroulée et les sorties de grappes laissaient entrevoir de bons rendements.
Dans les vignobles non irrigués, “il y a un manque de grappes par pied certain, et des grappes aussi plus petites que d’habitude. Il faut donc s’attendre à de l’hétérogénéité d’une cave à l’autre”, indique Vanessa Fabreguette.
Cependant, comme le souligne la conseillère qui a réalisé une première tournée la semaine dernière dans les secteurs de la Sainte-Victoire et du Pays d’Aix, “les contrôles de maturité de cette semaine, et celui de la semaine prochaine, vont être clairement révélateurs de l’état d’avancement de la maturité des raisins. Ils permettront de déterminer si l’on a une concentration effective qui s’est mise en place, ou si l’on a une bonne maturation technologique avec des degrés réguliers et une baisse suffisante de l’acidité”.
Un décalage à craindre
La concentration des polyphénols peut aussi influer sur les paramètres de coloration des rosés, d’autant que les nuits plus fraîches que l’on connaît depuis une quinzaine de jours jouent en faveur de cette tendance. Ce sont de bonnes conditions pour faire des rouges, mais pas optimales pour les rosés. Les vendanges réalisées de nuit, et les équipements en cave pour gérer le froid, permettent cependant aujourd’hui une bonne maîtrise de la couleur.
Pour la suite des vendanges, les conditions climatiques s’annoncent favorables, mais la conseillère appelle à la vigilance. Tout ne s’annonce pas si simple. “Si l’on veut respecter l’équilibre sucre/acide des fruits, on risque aussi de récolter en décalage par rapport à la maturité des arômes. Tout n’arrivant pas forcément au même moment, les précurseurs d’arômes pourraient ne pas être là quand il faudra récolter rapidement, de façon à rester dans des degrés raisonnables.”
Les caves sont donc vivement encouragées à ne pas attendre pour réaliser leurs contrôles de maturités afin de conserver de la visibilité sur leur évolution.
Emmanuel Delarue
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