Laboratoire départemental d'analyses
Au service de l'État, le laboratoire départemental répond aux besoins des agriculteurs, des éleveurs en particulier, avec le souci d'anticiper le risque et de s'adapter rapidement.
Aurélie Laverdure, technicienne de laboratoire, et la directrice du LDA 13, Isabelle Martel, dans la salle des automates où tout le plateau technique d'analyses des échantillons pour la santé animale a été renouvelé (avec un investissement de 180 000 euros). Les machines travaillent même la nuit pour rendre des résultats très rapidement.
© Crédit photo : ED
Installé sur le Technopôle Marseille Provence, le laboratoire d'analyses du département des Bouches-du-Rhône est un précieux outil dans le diagnostic de proximité. L'expertise de ce laboratoire public est reconnue dans de nombreuses disciplines. Il assure des missions de préventions, de dépistages et de contrôles au service de la santé et de l'environnement. Au service du monde agricole, plusieurs activités mobilisent son expertise. Il y a toute l'activité de biologie vétérinaire et autour de la santé animale, mais aussi celle liée à l'hygiène alimentaire. Dans ce domaine, le laboratoire intervient auprès des producteurs fromagers pour contrôler la qualité des productions fromagères des éleveurs caprins, mais aussi des éleveurs laitiers. À côté de ces contrôles obligatoires, financés par le Département, une fois par an les éleveurs ont aussi la possibilité d'analyser la qualité de l'eau qu'ils utilisent dans leurs procédés de transformation.
Mais le plus gros du travail du LDA 13 est porté par le volet vétérinaire avec le suivi des maladies officielles - la recherche de brucellose, de tuberculose par exemple - ou avec le diagnostic de maladies avec un impact économique. "C'est le cas de l'IBR (Rinotrachéïte Infectieuse Bovine) et de la BVD (Diarrhée Virale Bovine), des maladies non transmissibles à l'homme, mais dont le diagnostic est nécessaire pour le maintien économique de l'élevage. Nous avons ensuite tout un volet de surveillance de maladies émergentes comme la MHE (maladie hémorragique épizootique) arrivée l'an dernier et la Fièvre Catarrhale Ovine qui refait parler d'elle actuellement", explique Isabelle Martel directrice du LDA 13. Tout ce travail est financé par le Département qui apporte également son soutien dans le financement des équipements du laboratoire et d'une partie du personnel. Arrivée au laboratoire en 1998, Isabelle Martel a directement contribué à la mise en place dans les années 2000 avec le Département du plan élevage sécurité alimentaire, remis depuis à jour chaque année. "Nous l'avons structuré pour qu'il soit un véritable appui aux éleveurs. Il comporte notamment une veille réglementaire très importante que ne prend pas en charge l'État. Nous y avons aussi ajouté la prise en charge des diagnostics sur des problèmes d'avortement ou des autopsies sur de la mortalité d'animaux par exemple", commente le docteur vétérinaire. Comme elle l'explique, en concertation avec le Groupement de Défense Sanitaire des Bouches-du-Rhône, le laboratoire s'est toujours positionné très tôt sur la prévention avec la volonté "d'intervenir en cas de problème mais surtout d'anticiper, d'être visionnaire sur ce qui peut arriver. Il l'a été sur la FCO, la tuberculose bovine ou encore la maladie des muqueuses. Tous ces programmes ont permis de maintenir un très bon état sanitaire dans les élevages. C'est grâce aussi à la très bonne communication entre tous les acteurs, les services de l'État, les vétérinaires, le GDS, les éleveurs, le laboratoire et le Département".
Pour le LDA 13, le réparage, la surveillance des maladies est en recrudescence. Du moins, les besoins ont évolué. Si grâce à la prophylaxie, certaines maladies ont été depuis éradiquées, "nous sommes maintenant davantage sur du diagnostic de mortalité, sur le suivi des avortements, sur de l'accompagnement et sur de la vigilance sur les émergences". La Grippe Aviaire arrivée par exemple à partir des années 2006 est toujours d'actualité et la Peste Porcine Africaine aujourd'hui fait en partie. Autre cas concret avec la MHE apparue l'an dernier en Espagne. "Elle représentait clairement une menace pour élevages de la région, aussi le laboratoire a fait pression pour obtenir l'agrément et faire ainsi des analyses au niveau local", explique Isabelle Martel. C'est cette vigilance qui a permis d'empêcher l'extension de la maladie. Avec le souci d'apporter des réponses rapides aux éleveurs, le pôle santé animale a été renforcé au sein du LDA 13. Son équipe compte 7 personnes avec trois vétérinaires présents au laboratoire, dont un à temps plein depuis juin 2024.
Au service des éleveurs, le LDA 13, a aussi récupéré des compétences sur les analyses des espèces végétales depuis 2007. Il est habilité à effectuer tous les contrôles de l'État dans la région. "On ne compte plus que 5 ou 6 laboratoires départementaux sur le territoire français. Dans le grand Sud-Est le LDA 13 est le seul", indique sa directrice. Le LDA a donc ciblé ses analyses sur les problématiques de la région. Il est toujours agréé pour la recherche de la bactérie Xylella fastidiosa et a développé depuis l'an dernier, avec un agrément spécifique du ministère, l'activité de détection du virus de la tomate TOBRFV. "Il y a un vrai enjeu pour la filière en région et nous travaillons avec l'État et les producteurs pour identifier ce virus de quarantaine qui exige des équipements spéciaux", précise isabelle Martel.
Comme elle le déplore, la fermeture du Laboratoire départemental d'Analyses du Vaucluse est une mauvaise nouvelle. "C'est la disparition d'un service public essentiel pour la santé publique. C'est le premier laboratoire dans la région qui ferme, mais ce n'est pas une première au plan national et l'on voit que le réseau des laboratoires est en train d'évoluer." Notamment par ce que les financements des Départements sont de plus en plus contraints. Reste que dans le Vaucluse, une partie des éleveurs du département allaient pour certaines prestations dans ce laboratoire de proximité. "La surveillance des pathologies animales est une question de santé publique, de ce fait nous essayons de mettre en place un système de collecte intermédiaire pour que l'on puisse récupérer les échantillons", indique la directrice du LDA 13. Avec toutes ses missions, le LDA 13 qui maintient son champ de compétences multiple ne manque pas de projets. Il est notamment prévu de renforcer les analyses complémentaires pour les éleveurs et sur le partie végétale, l'objectif est de pouvoir répondre au besoin des maladies émergentes.
En biologie vétérinaire, le laboratoire réalise des analyses sur environ 54 000 échantillons par an avec une activité plus importante de septembre à juin, ce qui correspond à plus de 70 000 analyses par an, majoritairement en sérologie. à titre d'exemple, en 2023 le laboratoire a réalisé presque 5 000 interférons pour recherche de tuberculose bovine, près de 37 000 analyses pour recherche de brucellose, près de 15 000 analyses pour recherche d'IBR, plus d'une centaine de dossiers d'avortements petits ruminants. L'équipement du laboratoire et la compétence du personnel en font l'un des rares laboratoires - et le seul de la région Sud - à réaliser la recherche de tuberculose en biologie moléculaire et en bactériologie et la recherche de brucellose en bactériologie. Au niveau alimentaire environ une quarantaine de producteurs fromagers suivis. Au niveau végétal presque 3 000 analyses Xylella, 700 recherches de TOBRFV (virus de la tomate).
Moderne et indépendant, le LDA13 emploie quelque 77 personnes à l'année. Sa mission de contrôle sanitaire des eaux de baignade vient renforcer ses équipes d'une vingtaine de personnes l'été. Son budget annuel s'élève à environ 8,3 millions d'euros. Rendre des résultats de qualité, de plus en plus précis et rapidement oblige un renouvellement des matériels régulièrement. Ici les investissements sont permanents et s'élèvent à près de 500 000 € par an.
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