Elle n'est pas du sérail viticole à la différence d'autres députés RN de son groupe, et le revendique. Son seul lien ? Les appellations de sa circonscription (Faugères, Minervois, Terrasses du Larzac, Picpoul de Pinet, et l'IGP Côtes de Thongue). Si on l'a choisie, "c'est parce que j'apporte un œil nouveau, et pour que le travail soit efficace. Il ne faut pas que ce groupe soit présidé par une personne qui défendra son pré-carré. Moi, je défendrai toutes les régions, et pas seulement la mienne". C'est dit.

La présidence du groupe de travail parlementaire 'Vigne, vin et œnologie', elle la voulait, elle vient de l'avoir, après moult escarmouches avec les députés de LREM, à deux doigts de faire sécession avant de se raviser et de rentrer dans les rangs. Et pour cause : deux députés de la majorité seront ses vice-présidents, à savoir Éric Girardin (Marne) et Pascal Lavergne (Gironde). Bien que les violons semblent s'être accordés sur la même note, les députés de Renaissance prépareraient toujours un groupe de travail informel pour avoir un lien direct avec les représentants du vignoble.

Et parce que les symboles comptent, elle a donné, le 19 janvier, rendez-vous à la presse régionale dans le chai d'un vigneron de Fos (34), sa façon à elle de dire qu'elle veut être "au plus près de la profession". Souhaitant constituer un groupe transpartisan pour "arriver à faire du bon travail", la nouvelle présidente énonce à la volée les dossiers sur lesquels il faudra plancher : les intrants, l'incontournable glyphosate, la HVE, la gestion de l'eau, le défi climatique... Avant d'annoncer de beaux projets en perspective avec les acteurs locaux d'ici l'été, sans dévoiler quoi que ce soit, mais en assurant que "cela va bouleverser la filière".

Un travail main dans la main avec la filière

Du local au national, Stéphanie Galzy promet de faire "du vin une grande cause nationale". Comment ? Elle ne le sait sans doute pas encore. En attendant d'atteindre l'inaccessible étoile, comme chantait le grand Jacques (Brel), il va falloir qu'elle fasse ses classes. Pour y parvenir, et lorsque le groupe de travail parlementaire sera officiellement installé, elle compte, dès la réunion suivante, auditionner les professionnels de la filière. Jean-Marie Fabre, président national des Vignerons indépendants, aurait déjà donné son accord, selon ses dires.

Mais si les leaders de la filière seront entendus, elle veut en faire autant avec "les vignerons de terrain, car ce sont eux qui apporteront les solutions de demain", omettant que s'il y a bien une profession agricole où les personnes du terrain ont voix au chapitre c'est bien celle-ci, et que les leaders sont aussi du terrain. "Boire du vin, c'est boire du génie", écrit-elle, en citant Baudelaire, dans le communiqué annonçant sa nomination. Santé, madame la députée.