enseignement agricole
Plus de 1 200 lycéens et près de 500 apprentis ont fait leur rentrée dans les deux établissements d'enseignement agricole du Var en ce mois de septembre.
Cette rentrée scolaire encore, les lycées agricoles varois ont fait le plein !
© Crédit photo : GL
"Les classes sont pleines !", se réjouit Philippe Capillon, directeur de l'Agricampus du Var. Les deux sites de Hyères et des Arcs de l'établissement public accueillent pas moins de 700 lycéens et 380 apprentis, pour cette nouvelle année scolaire 2023-2024. "Les effectifs se maintiennent sur la partie lycée, et on progresse pas mal sur l'apprentissage, avec beaucoup de succès du CAP au BTS, dans toutes les filières", précise le chef d'établissement.
À Hyères, cette rentrée est surtout marquée par la première vendange de l'exploitation pédagogique. En effet, 2,1 hectares de vignes ont été implantés ces dernières années en IGP Var et sont conduits en agriculture biologique. Les raisins des cinsault, syrah et rolle - arrivés en troisième feuille - ont pu être récoltés par les élèves des filières viticulture et œnologie, aidés par des camarades en production horticole. Une grande première pour Talia, 15 ans. "Je n'avais jamais fait les vendanges. C'est fatigant mais on pratique. On a appris à couper et à trier. C'est original comme rentrée", témoigne la jeune fille qui vient d'intégrer la seconde 'Vigne et vin' de l'Agricampus. "On est très content. Le raisin est sain, malgré la pression du mildiou qu'il a fallu gérer, et on est à peu près à 40 hectolitres par hectare en rendement, ce qui n'est pas mal du tout pour un début", apprécie son enseignante, Ophélie Salvetti.
Dès le jour de la rentrée, 1,2 tonne de cinsault et 800 kg de syrah - patiemment récoltés à la main - ont été amenés à la coopérative de La Crau. Et une visite du site de vinification a clôturé la récolte des rouges. La parcelle de 3 000 m² de cépages résistants attendra l'an prochain pour être vendangée. Mais d'ores et déjà, les élèves en bac pro 'Vigne et vin' ou 'Conduite et gestion de l'entreprise viti-vinicole', en certificat de spécialisation des métiers de l'agriculture, en BTS viti-œno, en Préparation opérationnelle à l'emploi collective (POEC) 'Tractoriste' ou en BPREA 'Viticulture' ont pu participer aux différentes étapes de la culture de la vigne, du désherbage mécanisé à l'écimage. Les traitements sont réalisés par le personnel de l'exploitation, qui accompagne les élèves sur le terrain et entretient les cultures en dehors des périodes scolaires. "On fait en sorte que les élèves soient formés aux différents outils et aux modes de culture d'aujourd'hui. Par exemple, on a planté des haies bioclimatiques aux abords des parcelles pour apporter de l'ombrage, augmenter l'hygrométrie et servir d'habitat à la faune auxiliaire. On est aussi équipé d'une station météo et de tensiomètres, qui permettent de gérer finement l'irrigation selon les besoins de la plante, en même temps que la ressource du canal de Provence", précise Magali Bertora, responsable de l'exploitation pédagogique de l'Agri- campus.
"La réorganisation de l'exploitation, menée ces cinq dernières années, porte ses fruits. On est passé du tout palmier à des productions diversifiées, avec de la pépinière, du maraîchage, de l'arboriculture et maintenant de la viticulture. La vendange est belle et on a aussi fait une super récolte de figues. 2022 a été le premier exercice comptable positif depuis au moins dix ans pour l'exploitation. Même si ce n'est pas l'objet premier, c'est bon signe quant à la viabilité économique de la structure", souligne plus globalement Philippe Capillon.
Le directeur et ses équipes mettent un point d'honneur à répondre au mieux aux attentes des élèves, des familles, mais aussi à celles du territoire et des professionnels de l'agriculture. Dans cet esprit, l'Agricampus travaille notamment toujours en lien avec la profession horticole, en vue de mettre en place de nouvelles formations.
Ouvert sur de nouveaux horizons, l'établissement poursuit par ailleurs ses projets de coopération internationale avec l'Argentine et le Bénin, et recevra une délégation italienne fin septembre. Et, le 30 novembre prochain, le site accueillera le Forum installation et transmission, organisé par la Chambre d'agriculture du Var.
Du côté de Saint-Maximin, sur le campus de la Provence Verte, 581 élèves et 112 apprentis viennent de faire leur rentrée. "Alors qu'au niveau national, on perd des élèves en BTS agricole - car la jeune génération s'oriente plutôt vers un bac + 3 que sur un bac + 2 - ici, on est en croissance partout, dès les classes de 4e et 3e et sur toutes les filières", observe Christian Brayer, proviseur du lycée d'enseignement agricole privé. Les effectifs augmentant, l'établissement a besoin d'espace et un nouveau bâtiment autonome en énergie - comptant six nouvelles salles de classe - est désormais opérationnel.
Il faudra en revanche faire preuve de patience pour voir un nouveau gymnase sortir de terre. "On a pris du retard sur les chantiers en projet, car les permis de construire sont refusés sur la commune, en raison des problèmes rencontrés sur le réseau d'assainissement. On vient d'ailleurs de recevoir un refus sur celui du gymnase que l'on pensait pouvoir construire pendant l'hiver. C'est d'autant plus regrettable que le sport est une vraie préoccupation en milieu scolaire, avec 2024 qui est une année olympique importante pour notre pays. On a fait un recours. Je pense que les élus locaux sont de bonne volonté, mais les fourches administratives sont souvent complexes", explique Christian Brayer. Les projets de serres solaires avec espace de stabulation pour bovins, tout comme celui d'agrivoltaïsme qui doit combiner panneaux photovoltaïques, productions maraîchères, arboricoles et animales, sont également suspendus à l'acceptation des permis. Au-delà de la dimension pédagogique de ces futurs équipements qui viendraient enrichir les déjà nombreux outils de l'établissement, il s'agit aussi, pour le Campus de la Provence Verte, d'accompagner les mutations et les évolutions de l'agriculture avec un volet expérimental. "Le photovoltaïque sera utilisé pour protéger les cultures fruitières et maraîchères. Il y aura notamment du raisin de table, des abricotiers et différents génotypes de pruniers de Brignoles, identifiés par le Conservatoire méditerranéen partagé. On a déjà de la pistole cette année dans notre atelier de transformation, et l'on souhaite développer ce type d'activités. On travaille aussi en lien avec la Chambre d'agriculture du Var et la DDTM, et on espère voir aboutir le dossier dans les meilleurs délais", indique Christian Brayer.
En attendant, le proviseur et ses équipes s'attellent à accueillir au mieux collégiens, lycéens et apprentis en ce début d'année scolaire. "Nous travaillons dans une ambiance apaisée, grâce au conseil d'administration qui a été renouvelé au sein d'une gouvernance partagée. Notre président - David Varrone, éleveur à Andon, dans les Alpes-Maritimes - et l'ensemble des administrateurs, professionnels et parents d'élèves, travaillent dans le sens de l'éducation et de l'insertion professionnelle. On se bat chaque jour pour que les métiers de l'agriculture et du milieu rural soient honorés par ces jeunes attirés par le vivant, la nature, l'environnement et les animaux sur notre territoire. On veille à entretenir un bon climat scolaire, et cela participe à l'attractivité de notre campus", développe le responsable de l'établissement. Il peut compter pour cela sur les 120 salariés de l'établissement, qui incarnent "des ressources humaines et des compétences au service des jeunes et de leur famille".
Au plus près du territoire, le campus est aussi impliqué en faveur de l'économie sociale et solidaire. "Nous sommes, depuis le printemps 2023, le premier lycée agricole à être agréé Esus [Entreprise solidaire d'utilité sociale, ndlr]. Nous avons intégré dans notre gouvernance différents indicateurs pour aller vers davantage de solidarité sociale", se félicite Christian Brayer.
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