Evelyne Guilhem, présidente de la Fédération départementale des Cuma de l’Aude, aux côtés d’Alain Giniès, vice-président délégué à l’Agriculture et au Tourisme du Département de l’Aude. © M. Masson
Le numérique, c’est l’un des points centraux qui a été abordé lors de l’assemblée générale ordinaire annuelle de la Fédération départementale des Cuma de l’Aude, mercredi 13 avril, à Labastide-d’Anjou. Et pour cause : l’entrée tardive des Coopératives d’utilisation de matériel agricole dans le monde du numérique. D’autant plus que de la loi des finances, établie en 2020, a précisé de nouvelles modalités par une ordonnance du 15 septembre 2021, dans le cadre de la généralisation de la facturation électronique et du numérique.
La pression de la dématérialisation
A partir du 14 juillet 2024, “toutes les entreprises devront accepter les factures créées, transmises, reçues et archivées sous forme électronique par leurs fournisseurs”, explique Cédric Schmidt, conseiller numérique pour la Fédération régionale des Cuma (FRC) Occitanie. Un enjeu auquel doivent répondre les Cuma du fait de la fracture numérique dans le milieu rural et agricole. “Cette nouvelle loi encourage, dans un même temps, la transition des Cuma au numérique”, poursuit-il. “Cela peut faire peur aux adhérents. N’oublions pas qu’il existe une véritable fracture numérique dans le monde rural et agricole, sans compter que certains agriculteurs y sont totalement réfractaires.” Mais c’est surtout le côté “nouveau” qui peut en repousser certains, ancrés dans leurs habitudes, où le métier de paysan est avant tout un métier de contact, de plein air, loin des écrans d’ordinateurs.
Cependant, Evelyne Guilhem, présidente de la Fédération départementale des Cuma de l’Aude et adjointe au maire de Castelnaudary, se veut rassurante. “Personne ne doit être apeuré par ce grand changement”, indique-t-elle. “Nous allons tout mettre en place avec la fédération et vous accompagner dans cette transition”, que Cédric Schmidt voit comme un véritable atout tant pour les Cuma que pour leurs adhérents. “D’une part, cela permettra de faciliter le stockage des factures en limitant les risques de perte ou d’oubli, mais aussi de pouvoir tracer toutes les actions, en ouvrant la possibilité de savoir à tout moment pour chaque utilisateur, quand une facture a été déposée ou consultée. Ce qui permettra de faciliter les relances, mais aussi d’économiser de l’argent et d’éviter les retards de paiement”, avance-t-il.
Des nouveautés pour faciliter le partage et l’échange
Cédric Schmidt a profité de sa prise de parole pour montrer que l’outil numérique peut simplifier les choses. Notamment en présentant le portail du site internet : Cuma.fr, qui permet d’informer les adhérents, ainsi que le réseau, qu’il s’agisse d’actualité ou d’événements à venir. La plateforme permet également de consulter un annuaire, de rechercher ou de poster une offre d’emploi et propose aussi une diversité de fonctions comme le partage de documents, l’accès à des formations. Toujours dans un souci d’adaptation aux demandes, l’objectif, selon Cédric Schmidt, est “d’identifier ce qui a besoin d’être amélioré et de répondre aux besoins des utilisateurs comme des responsables. Le propre d’une Cuma, c’est le partage, la collaboration, et le numérique peut renforcer tout cela”, poursuit-il. Pour Evelyne Guilhem, avec le monde numérique qui prend de plus en plus d’ampleur, notamment au sein du monde agricole depuis quelques années, “il faut anticiper cette situation au plus vite et se l’approprier. L’objectif, c’est aussi d’accompagner les acteurs des Cuma à comprendre comment cela fonctionne, mais également les bénéfices qu’ils peuvent en tirer”, continue-t-elle.
Ces outils, en plus de faciliter la communication, permettent aux responsables des Cuma de mieux gérer le temps et le matériel, “puis-que le numérique permet de traiter plus rapidement les données, mais aussi d’éviter les dossiers papiers dans lesquels on peut vite se perdre !”, argumente Cédric Schmidt. En outre, ce portail permettra de fédérer l’ensemble des Cuma sur d’autres territoires et de créer un maillage territorial à l’échelle nationale, grâce au champ des possibles qu’offrent Internet et les nouvelles technologies. C’est d’ailleurs ce que propose une autre plateforme, MyCumaLink, qui souhaite révolutionner le mon-de des Cuma.
Une carte interactive pour partager le matériel en intercuma
Grâce à la mutualisation du matériel, le travail des agriculteurs est facilité et leur activité économique se développe. Le numérique offre un véritable coup de pouce avec l’outil mis en place par la Fédération nationale des Cuma, qui a souhaité développer une plateforme à l’aide de Makina Corpus, pour faciliter la mise en relation entre acteurs de l’agriculture et Cuma. MyCumaLink est une petite révolution qui ravit les responsables souhaitant mieux rentabiliser leur matériel, et les utilisateurs désireux de s’informer sur la disponibilité d’un équipement précis dans une Cuma, mais aussi de trouver une solution rapide en cas de panne ou encore de tester un matériel.
Le concept ? “Géolocaliser les Cuma de France grâce à une carte interactive et prendre contact avec leurs responsables”, explique Marie-Flore Doutreleau, chargée de mission en agroéquipement et en agroécologie. Ce qui permet aux adhérents de bénéficier de matériel en Cuma, mais aussi de vérifier leur disponibilité en temps réel. Plus pointu qu’il en a l’air, cet outil, grâce à des filtres de recherche adaptés, répond à plusieurs questions : Qui sont les producteurs ? Où se trouve tel matériel ? Où est-ce que je peux trouver en France tel équipement pour telle culture ? Depuis six mois, le catalogue s’est étoffé avec une recherche par type d’activités (culture de betterave, type d’épandage, ensemencement, par exemple) et typologie des machines. De plus, le mode connecté permet de maîtriser les disponibilités du matériel et de publier des offres comme des demandes visibles par les autres utilisateurs. Ainsi, ce dernier pourra entrer directement en contact avec le responsable de la Cuma qui l’intéresse, et amorcera le travail en intercuma avec un matériel précis.
Un atout majeur également pour les équipements difficilement achetables pour une Cuma seule. Comme en témoigne Martial, qui tracte jusqu’à deux tonnes de lisier Maguin de 24 litres, grâce à deux Massey-Ferguson, de 350-370 chevaux, empruntés à une Cuma. Ce qui a été possible grâce à la solidarité et au réseau intercuma (ce matériel étant très rare au sein des cuma). En bref, un “super outil de communication et un véritable atout pour les nouveaux qui s’installent”, a ajouté Marie-Flore Doutreleau. Si les acteurs des Cuma craignaient avoir un train de retard sur le numérique, ils semblent être en bonne voie pour le rattraper.
Margaux Masson
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