DERMATOSE NODULAIRE BOVINE
Un deuxième foyer de dermatose nodulaire contagieuse bovine a été confirmé lundi 6 octobre à Peralada, en Catalogne. Déjà détectée 2 jours plus tôt à Castelló d'Empúries, la maladie progresse rapidement de l'autre côté de la frontière. Conséquence immédiate : la zone de surveillance instaurée dans les Pyrénées-Orientales s'étend désormais à 93 communes.
93 communes des Pyrénées-Orientales placées en zone de surveillance depuis le 7 octobre.
© Crédit photo : Chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales
L'apparition d'un deuxième foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans un élevage de vaches laitières de l'Emporda - situé à quelques kilomètres seulement du premier - a conduit le préfet des Pyrénées-Orientales à élargir le périmètre réglementaire. La zone de surveillance, qui couvrait 75 communes depuis le 4 octobre, concerne désormais, mercredi 8 octobre, 93 communes, de Perpignan jusqu'au littoral et au Vallespir. Cet élargissement du dispositif répond à un risque accru : les 2 foyers espagnols se trouvent à proximité immédiate du massif des Albères.
La préfecture confirme le lancement de la vaccination obligatoire des bovins présents dans la zone réglementée. Les premières doses seront livrées cette fin de semaine et l'opération, intégralement financée par l'État, concerne environ 2 800 ani- maux selon la Chambre d'agriculture. Les autorités rappellent que cette mesure a un double objectif : contenir la maladie et éviter le recours à l'abattage massif de cheptels. "On croise les doigts pour que le virus n'arrive pas jusqu'à nous", espère Nils Haentjens, vétérinaire de campagne à Maureillas-las-Illas et à Céret. "Les services vétérinaires nous ont annoncé la livraison imminente des vaccins. C'est le branle-bas de combat pour vacciner les troupeaux de la zone réglementée au plus tôt. Nous devons réagir rapidement face à la menace", prévient-il.
Dans les 93 communes placées sous surveillance, la circulation des animaux est désormais fortement encadrée. Les mouvements de bovins au départ ou à destination des exploitations de la zone sont interdits, tout comme les foires, marchés, expositions et autres rassemblements. Seules des dérogations très encadrées peuvent être délivrées par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), notamment pour l'envoi d'animaux vers l'abattoir. Dans ce cas, les bêtes doivent avoir fait l'objet d'un examen vétérinaire préalable et être transportées directement, sans rupture de charge, l'abattage devant intervenir dans les 24 heures suivant leur arrivée.
Les transports d'ovins, de caprins et d'équidés restent quant à eux possibles, mais uniquement à condition que les véhicules soient désinsectisés avant le départ et à l'arrivée. Par ailleurs, pour limiter le rôle des insectes vecteurs comme les taons, les mouches piqueuses ou les stomoxes, la Chambre d'agriculture recommande de restreindre au strict nécessaire les déplacements liés à l'apiculture.
Au sein de la zone réglementée, les éleveurs doivent appliquer des mesures de biosécurité renforcées : séparation stricte des bovins des autres espèces, désinfection systématique des véhicules entrant et sortant, limitation des accès aux exploitations et lutte permanente contre les insectes. Chaque établissement doit en outre tenir un registre des entrées et sorties.
La DDPP a mandaté des vétérinaires, afin de multiplier les contrôles. Ces visites consistent à vérifier l'état sanitaire des troupeaux, à examiner les registres d'élevage et, si nécessaire, à réaliser des prélèvements pour analyses. Les éleveurs sont tenus de signaler immédiatement toute lésion cutanée suspecte, une baisse brutale de production ou une hausse de mortalité.
Une réunion s'est tenue lundi 6 oc- tobre entre la DDPP, la Chambre d'agriculture et les représentants professionnels. Les discussions ont porté sur les descentes d'estive, compliquées par les restrictions de mouvements, mais aussi sur les inquiétudes liées aux divagations de bovins espagnols, franchissant régulièrement la frontière dans le massif des Albères. La profession appelle les autorités ibériques à exercer un contrôle plus strict sur ces troupeaux.
Les autorités insistent sur un point essentiel : la DNC est une maladie virale strictement animale. Elle ne se transmet pas à l'être humain, ni par contact avec les bovins, ni par la consommation de viande, de lait ou de fromage, ni par piqûres d'insectes. Le virus circule uniquement par les mouvements d'animaux infectés ou par l'intermédiaire d'insectes hématophages vecteurs. Bruno Ferreira, directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, donne une métaphore : "Pour illustrer la contamination, on utilise souvent l'image d'une aiguille volante. Le sang contaminé est conservé sur les pièces buccales de l'insecte qui, en piquant un autre animal, va disséminer le virus. Ensuite, la période d'incubation est assez longue : de 14 jours à un mois."
La préfecture assure que les services de l'État sont pleinement mobilisés et qu'un suivi quotidien est assuré pour adapter les mesures à l'évolution de la situation en Catalogne. Parmi les dispositions toujours en vigueur figure l'interdiction faite aux camions transportant des bovins vivants de s'arrêter sur l'aire du Village Catalan, au Boulou. La levée de la zone de surveillance dépendra de la maîtrise de la maladie de l'autre côté de la frontière.
POUR ÊTRE précis-
ICI
Votre encart
publicitaire !
ÉLEVAGE
hérault
chambre d'agriculture 34

Publiez facilement vos annonces légales dans toute la France.
Grâce à notre réseau de journaux partenaires.
Attestation immédiate, service 24h/24, 7 jours/7

10/05/2023
28/04/2023
06/06/2023
Chaque semaine, retrouvez toute l'actualité de votre département, des infos techniques et pratiques pour vous accompagner au quotidien...
Découvrez toutes nos formules
Inscrivez-vous GRATUITEMENT à nos newsletters pour ne rien rater de notre actualité !
S'abonner