Plus de 150 personnes, dont 110 producteurs, ont assisté à l’assemblée générale annuelle de l’activité semences du groupe coopératif Arterris, le 7 décembre à Castelnaudary. “L’occasion de balayer l’activité semences du groupe, avec une intervention très appréciée de Sarah Singla, agricultrice dans l’Aveyron, sur l’agriculture de conservation. Elle a évoqué la conservation des sols, dont les piliers sont les couverts végétaux, les semis directs et l’importance de la rotation des cultures, et enfin, l’intérêt d’un atelier animal sur l’exploitation. C’est une intervention qui prépare aux enjeux agronomiques de demain”, a déclaré Jean-Marc Bouvier, directeur semences et légumes du groupe Arterris.

Une érosion des ventesen blé dur

Pour les semences autogames, le groupe Arterris a connu une érosion de ses ventes en semences de blé dur. “C’était, jusqu’à présent, le cœur de notre activité (60 % de nos ventes), et celles-ci ont chuté de 25 à 30 %”, a expliqué Jean-Marc Bouvier. Cette baisse est liée au fait que l’aide aux producteurs de blé dur n’était plus conditionnée à des semences certifiées ; qu’il y a moins de rénovation variétale en blé dur ; et surtout à une réorientation des assolements : les prix du blé tendre et du blé dur étant très proches, les assolements vers du blé tendre de force, du blé tendre et de l’orge se sont multipliés au détriment du blé dur.

Il a aussi été question du pois chiche. Cette année, il représente 3 000 tonnes  pour le groupe Arterris, et ce chiffre devrait atteindre les 4 000 tonnes l’an prochain. “Nous sommes la première région productrice de pois chiches”, a déclaré Jean-Marc Bouvier. “Nous faisons un vrai pari sur les semences de pois chiches. A ce jour, nous produisons 70 à 80 % des semences de pois chiches en France. En revanche, nous avons subi de plein fouet des conditions printanières qui ont pénalisé les cultures, et entraîné une année exceptionnellement faible en production.” Ce qui n’empêche pas le groupe de réfléchir à devenir obtenteur de semences de pois chiches. “Nous voulons y mettre quelques moyens”, a-t-il insisté. “Les petites espèces font partie de l’intérêt global pour le groupe Arterris, que ce soit en semences conventionnelles ou en bio. Le but est de faire progresser les rendements.”

Une bonne dynamique pour les hybrides sauf pour le maïs

Pour les semences hybrides, le groupe estime avoir vécu une “bonne dynamique cette année”. Pour le colza, il existe deux grandes zones, dans un rayon de 80 km autour de Toulouse. Le tournesol est implanté principalement autour d’Arles et d’Aix-en-Provence, via la filiale Durance Hybrides. “Cette année, les résultats ont été corrects pour ces deux types de semences”, indique Jean-Marc Bouvier. “Pour le maïs, la donne est différente : on note une baisse de 15 % des rendements, avec une baisse de la valeur ajoutée passant de 4 000 € à 3 500 € à l’hectare… Une diminution conséquente pour les 200 à 250 semenciers concernés. Cela a eu un impact très important pour les exploitations”, se désole Jean-Marc Bouvier. “De plus, nous avons eu de grandes difficultés à implanter le maïs en mai et juin, du fait des conditions climatiques. Les orages des 3 et 16 juillet ont entraîné de gros dégâts dans l’Ariège et l’Aude, avec une perte de 300 hectares de culture. On a ainsi abandonné 300 ha sur les 4 000 ha que l’on recense en maïs semences.”

Jean-François Naudi, nouveau président d’Arterris

A la suite de l’assemblée générale d’Arterris, qui s’est tenue le 13 décembre à Carcassonne, le conseil d’administration a élu son nouveau président : Jean-François Naudi, 45 ans, gère une exploitation de 185 ha de productions végétales en Ariège.

Un changement d’organisation a été présenté aux adhérents de la coopérative. Le groupe se décompose désormais en trois pôles : agricole, agroalimentaire et distribution grand public. Aussi, le nouveau président sera épaulé dans sa mission par trois présidents de pôles que sont : Edouard Cavalier, Pascal Levade et Michel Pontier. Régis Serres a contribué à cette nouvelle organisation en structurant les filières de l’amont vers l’aval. “Je suis très heureux de représenter les adhérents de la coopérative, et je tiens tout particulièrement à remercier Régis Serres, mon prédécesseur, qui a contribué au développement d’Arterris, tout en conservant les valeurs de la coopérative. Aujourd’hui nous sommes une nouvelle équipe nommée, et nous allons tous ensemble poursuivre la stratégie mise en place par nos prédécesseurs, et œuvrer pour bâtir un nouveau modèle agricole basé sur nos filières”, a commenté Jean-François Naudi.

 Anne-Solveig Aschehoug