La culture de l’asperge est un bon moyen de diversification des productions d’une exploitation, d’autant plus que les besoins de main-d’œuvre se situent dans une période moins demandeuse pour les autres cultures. © C. Zambujo
En France, la filière asperge couvrait en 2017 une surface de moins de 5 000 hectares, principalement répartis dans les cinq départements que sont les Landes, le Gard, le Bas-Rhin, la Gironde et le Maine-et-Loire. Premier département producteur, les Landes est le seul à dépasser les 4 000 tonnes de production annuelles, sur les 21 600 t françaises.
À l’échelle des 330 000 tonnes produites en 2018 en Europe, la France fait figure de Petit Poucet, là où l’Allemagne représente 40 % de cette production, l’Espagne 21 % et l’Italie 16 %.
De fait, dans la période charnière de production de mars-avril, la France assure en moyenne moins de 70 % de son auto-approvisionnement et a besoin de couvrir ses besoins de consommation en important 14 700 t en moyenne annuelle, principalement en provenance d’Espagne, d’Allemagne ou des Pays-Bas.
Pour Philippe Celhaiguibel, directeur fruits et légumes chez Arterris, la création d’une OP asperges était donc apparue incontournable pour mieux structurer une production qui, “dans notre pays, est vendue à près de 2/3 de manière non organisée, que ce soit au bord des routes, sur les marchés ou en vente directe par les producteurs. C’est une vraie limite au développement de cette filière”, évalue-t-il, pour défendre l’intérêt de cette OP dédiée à la production d’asperges.
Le groupe coopératif Arterris a donc créé cette OP en 2019 en réunissant sept producteurs adhérents, pour les accompagner de la production à la commercialisation. Ces sept exploitants ont cultivé 50 ha d’asperges en 2020, chiffre qui passera à 58 ha au cours de l’année 2021.
L’asperge verte en ligne de mire
Arterris place ainsi de bons espoirs dans la structuration de cette filière qui, si elle nécessite des investissements spécifiques (budget moyen de plantation autour de 20 000 €/ha selon Arterris), offre en retour un excellent niveau de rémunération pour les producteurs. “Nous espérons doubler ces surfaces de production d’ici cinq ans, car, avec ce niveau de rémunération, cette culture peut présenter une bonne alternative aux céréales. Celle-ci conditionnera le développement de cette filière, car sans argent pour le producteur, rien ne se fera”, pousse Philippe Celhaiguibel.
Du Nord du Vaucluse jusqu’au Lot-et-Garonne, en passant par l’Occitanie, c’est tout un projet de développement de la production à la commercialisation de l’asperge qu’entend mener le groupe coopératif Arterris au sein de ses activités touchant aux légumes frais.
“Au sein de l’OP, nous produisons 60 % d’asperge verte et 40 % de blanche. Le département des Landes reste très fort sur l’asperge blanche, et nous estimons qu’il y a une vraie place à prendre sur l’asperge verte, qui semble se dessiner comme le marché de demain, avec un produit plus facile à consommer et à cuire”, renchérit Philippe Celhaiguibel.
Et le directeur fruits et légumes d’Arterris ne manque pas de mettre en avant les atouts dont dispose cette OP pour atteindre ses objectifs de développement. La station de lavage, conditionnement et expédition d’Arterris, située à Bram, dans l’Aude, est intégrée à cette OP comme un outil indispensable dédié à la filière asperges.
Un accompagnement du groupe coopératif
Par ailleurs, le groupe coopératif accompagne les adhérents de l’OP dans la demande de subventions collectives ou individuelles pour les investissements en matériel spécifique. “Nous savons où nous voulons aller avec cette filière, mais nous ne savons pas encore comment cela va évoluer. Nous mettons donc toutes nos ressources et l’appui technique nécessaire pour aider au développement de cette culture de diversification à haute valeur ajoutée”, reprend le directeur fruits et légumes d’Arterris.
Côté ventes, la commercialisation de la production de l’OP est assurée par la société commerciale spécialisée Kultive, dont Arterris est actionnaire, et qui regroupe plusieurs coopératives de producteurs.
De 2018 à 2020, l’évolution des prix moyens pour les producteurs n’a fait qu’augmenter, en asperges blanches comme en vertes, et ce, dans tous les calibrages proposés. “La structuration de l’offre pour la production française permettrait de répondre aux besoins d’un marché autochtone qu’elle ne couvre pas, bien que la vente directe soit très bien valorisée. Notre objectif affiché est maintenant d’atteindre les 500 t produites à l’horizon 2025”, poursuit ainsi Philippe Celhaiguibel.
Les producteurs s’engageront-ils dans cette voie ? L’avenir le dira. Au détour des conversations, certains mettent en avant le fait que la vente en circuit direct présente des intérêts non négligeables dans la valorisation de la production. Elle ne permet cependant pas de travailler sur des quantités plus importantes.
Olivier Bazalge
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