Quel que soit le type de voie choisi - formation initiale, continue ou apprentissage -, le secteur de l'agriculture et les débouchés qu'il propose continuent de séduire les jeunes générations, comme les adultes en reconversion. Les effectifs des établissements d'enseignement agricole du département voient en effet leurs effectifs progresser pour cette rentrée 2023-2024. "La hausse attendue est de 20 %, et même 30 % pour ce qui concerne l'apprentissage (les inscriptions se poursuivent jusqu'à la fin de l'automne, ndlr). Et nous avons accueilli 180 élèves en formation scolaire, contre 146 lors de la rentrée précédente", se réjouit ainsi Jean-Louis Brifflot, le directeur de l'EPLEFPA des Alpilles, à Saint-Rémy-de-Provence.

Répondre aux demandes des professionnels

Le campus est réputé pour ses formations dans le domaine de l'oléiculture : il possède notamment son propre moulin et un verger d'oliviers, au sein duquel les élèves mettent en pratique les connaissances acquises en cours. Il est d'ailleurs le seul établissement en France à préparer au Certificat de spécialisation (CS) 'Conduite de la production oléicole, transformation et commercialisation'. Cette formation professionnelle longue, de niveau 4, prépare à la conduite d'un verger, mais aussi aux opérations de transformation (production d'huile, préparation des olives et des produits dérivés), au conditionnement, au stockage et à la commercialisation, au calcul et à la maîtrise des coûts de production. En parallèle, il poursuit sa diversification vers d'autres filières présentes sur le territoire, comme l'arboriculture ou le maraîchage notamment. Cette rentrée voit l'ouverture d'une nouvelle formation en apprentissage, en vue de préparer le BPA 'Responsable des productions légumières, fruitières, florales et de pépinières'. "L'objectif est de former des chefs de culture, pour lesquels des postes sont à pourvoir sur le territoire. Ce brevet professionnel s'inscrit dans la continuité du CAP 'Métiers de l'agriculture' que nous avons ouvert en 2019. C'est une demande des professionnels et du conseil d'administration du Campus, dans un contexte de nombreux départs en retraite d'exploitants attendus dans les prochaines années", explique Jean-Louis Brifflot.

Autres besoins identifiés par ce dernier, ceux concernant l'aménagement paysager. Une palette très large de formations est proposée au sein de l'établissement, afin d'accompagner la montée en compétences des futurs professionnel : du CAP au bac pro, en passant par le brevet professionnel, accessibles dans le cadre d'une formation initiale scolaire ou via celui de l'apprentissage.

Aix-Valabre ouvre un 'espace test'

La demande est similaire de la part des entreprises spécialisées dans l'entretien des espaces verts et l'aménagement paysager, plus au sud du territoire. Un constat qui a amené l'EPL Aix-Valabre à poursuivre les formations dédiées - en continu et/ou en apprentissage - dans ce domaine, et même les renforcer : un CAP 'Jardinier paysagiste' en apprentissage est proposé depuis cette rentrée sur le site d'Auriol - ouvert depuis la rentrée 2021-2022 -, qui ne formait jusqu'alors que les personnes désireuses de s'installer, via la préparation du BPREA. Autre nouveauté annoncée : l'ouverture d'une section CAP 'Maréchal-ferrant' à Valabre. Une satisfaction pour Hassan Samr, le directeur du campus : "Nous sommes actuellement les seuls à proposer cette formation en Paca", précise-t-il. Elle complète l'enseignement déjà proposé dans la filière équine, via les enseignements optionnels - hippologie et équitation - accessibles aux élèves du lycée. Sur le site des Calanques à Marseille, le bac pro 'Gestion des milieux naturels et de la faune' (GMNF), qui comporte deux modules spécifiques - 'Animation nature' ou 'Mer et littoral' - reste très prisé des jeunes. Enfin et surtout, "un espace test agricole sera enfin ouvert d'ici fin 2023", précise Hassan Samr. Il prendra place sur une parcelle de 0,5 ha au sein du campus de Valabre. "Nous sommes, parallèlement en cours d'identification d'autres terrains sur le territoire de la Métropole d'Aix-Marseille." L'objectif est de permettre à des candidats à l'installation de vérifier la viabilité de leur projet en conditions réelles. La direction de l'établissement est par ailleurs sur le pied de guerre, en prévision des 140 ans de Valabre. Un anniversaire, qui sera célébré par "une importante manifestation en 2024", promet Hassan Samr, dont la 2^e rentrée à la tête de l'établissement est marquée par une hausse des effectifs sur les sites de Valabre (382 élèves, soit + 3,5 %) et de Marseille (228 élèves, soit + 3,7 %).

Recentrage sur l'environnement et les espaces verts

À l'instar des deux autres établissements, la filière 'Aménagements paysagers' se renforce au Campus Fontlongue de Miramas, qui dispose d'un parc arboré de six hectares, pensé comme une "vitrine" des enseignements qui y sont délivrés. La filière devient même, avec les métiers en lien avec l'environnement et le développement durable, un élément de différenciation fort par rapport aux autres lycées agricoles du département. "Nous ouvrons, pour cette rentrée, une classe de BTS 'Aménagements paysagers'. Elle compte une dizaine d'inscrits pour cette formation, réalisée en apprentissage", se réjouit Thierry Quéré, le directeur du Campus Fontlongue. Cette ouverture complète le cursus déjà mis en place : Capa 'Jardinier paysagiste' et bac pro 'Aménagements paysagers'. Un certificat de spécialisation (CS) 'Arboriste élagueur' est également proposé, en lien avec cette thématique.

Concernant le volet environnement, Fontlongue propose un BTSA 'Gestion et maîtrise de l'eau' et un CS 'Arrosage automatique', qui forme des professionnel(le)s à optimiser les consommations hydriques d'espaces verts ou de golfs, dans un contexte de réchauffement climatique où la ressource en eau est de plus en plus précieuse.

Des travaux lancés

Les formations de chef de culture et de second d'exploitation, en apprentissage, ont en revanche été mises de côté, faute d'effectifs suffisants. Fontlongue, "qui accueille cette année 460 apprenants" (apprentis, collégiens, lycéens), soit un effectif stable, a pris le parti d'effectuer une rentrée anticipée en juin dernier, pour les élèves de 4^e et de seconde. "Une décision motivée", précise Thierry Quéré, "par la volonté de renforcer le dialogue entre les enseignants, les élèves et leurs parents", et de "nouer un premier contact que ne remplace pas 'Pronote'", le site internet dédié aux établissements scolaires, et de découvrir les locaux, avant la rentrée de septembre proprement dite. Dans cet objectif de "bien-être des apprenants", le foyer et l'espace de restauration dont les dimensions n'étaient plus adaptées- après les hausses d'effectifs successives de ces dernières années - ont également été agrandis pour cette rentrée. 

À compter de la rentrée scolaire 2023-2024, les élèves de Capa et de baccalauréat professionnel de l'enseignement agricole bénéficieront d'une allocation financière pour les périodes de formation en milieu professionnel. Les conditions financières sont identiques à celles proposées aux élèves de l'Éducation nationale :

50 € par semaine de PFMP pour les élèves de 1^ère année de Capa et de seconde professionnelle ;

75 € par semaine de PFMP pour les élèves de 2e année de CAPa et de première de baccalauréat professionnel ;

100 € par semaine de PFMP pour les élèves de terminale de baccalauréat professionnel.