Oléiculture
Après 13 années de démarches administratives, et l'obtention de l'appellation d'origine contrôlée (AOC) en 2018, l'huile d'olive du Languedoc est labellisée appellation d'origine protégée (AOP) depuis le 30 octobre.
Pour la Commission européenne, la particularité de cette huile d'olive réside en partie dans "l'attention qui est portée à la récolte des olives, à une période où la maturité est suffisante, mais non excessive".
© Crédit photo : Getty Images/iStockphoto - ValentynVolkov
"L'administration européenne est peut-être plus efficace que l'administration française", s'amusent des oléiculteurs héraultais. Car après avoir obtenu l'AOC, l'huile d'olive du Languedoc a été labellisée AOP, lundi 30 octobre.
La concrétisation d'un long processus, comme l'explique Jean-Bernard Gieules, président du Syndicat de défense de la lucques et de l'huile d'olive du Languedoc. "La lucques du Languedoc a obtenu l'AOC en 2018, puis l'huile d'olive du Languedoc l'a obtenue en 2020. C'est un dossier qui était en cours depuis 13 ans, l'obtention de l'AOP est la suite classique pour que l'AOC soit reconnue au niveau européen." Une récompense pour les producteurs et les coopératives d'après Jean-Luc Dedieu, président de l'Union des producteurs et professionnels de l'olivier de l'Hérault (UPPO34). "Cela a été un très long travail, nous sommes ravis d'obtenir ce label."
Pour la Commission européenne, la particularité de cette huile d'olive réside en partie dans "l'attention qui est portée à la récolte des olives, en ne prenant que les fruits sains sur les arbres, à une période où la maturité est suffisante, mais non excessive : les olives sont récoltées lorsque 40 à 70 % d'entre elles sont passées du vert au jaune".
Cette certification n'entraînera aucun changement, le cahier des charges restera identique pour l'huile d'olive qui doit être composée au minimum de 50 % d'assemblage d'olives lucques et olivière, et avec un maximum de 70 % de chacune de ces deux variétés, comme le précise la Commission européenne, qui a approuvé cette nouvelle indication géographique. Ces deux variétés principales peuvent, en revanche, être associées à "des variétés locales traditionnelles et anciennes."
L'institution note également que "l'intensité du fruité de l'huile d'olive du Languedoc est supérieure à 2 et inférieure à 5 sur 10 sur l'échelle organoleptique du Conseil oléicole international (COI), avec des arômes au nez comme en bouche, où dominent des notes de tomate et d'amande complétées éventuellement par des arômes de pomme".
Le prix de vente devrait également rester le même. "Rien ne changera à part l'étiquette, puisque nous allons afficher l'AOP", assure le président.
L'objectif était d'augmenter la notoriété de cette huile d'olive qui est la deuxième française la plus vendue, et dont l'aire géographique s'étend entre l'Aude (180 communes) et l'Hérault (250 communes). "Cela nous permet de nous démarquer des Provençaux qui sont les champions du monde de l'huile d'olive, et de montrer qu'il n'y en a pas que là-bas, qu'il y en a aussi en Occitanie. Le processus avait déjà été entamé avec nos amis gardois qui ont obtenu cette reconnaissance il y a 19 ans. Pour nous, le travail s'est concrétisé la semaine dernière", se réjouit Jean-Bernard Gieules. "Cela permet également de la remettre au cœur de l'actualité, et de parler de la fameuse lucques du Languedoc, qui est une olive que tout le monde nous envie", assure-t-il.
Mais le principal objectif de cette reconnaissance européenne est d'augmenter les exportations. "Lorsque les Européens veulent acheter quelque chose, ils préfèrent qu'il y ait une AOP plutôt qu'une AOC", indique Jean-Luc Dedieu, qui note que pour le moment, ce sont les coopératives comme celle de Bize-Minervois ou de Clermont-l'Hérault qui exportent le plus. "Aujourd'hui, nous ne pouvons pas dire qu'il y ait beaucoup de ventes à l'étranger", renchérit Jean-Bernard Gieules,"ce sont plutôt des ventes franco-françaises".
Les mauvaises récoltes sont l'une des raisons pour lesquelles les exportations sont faibles. "Sur le département de l'Aude et indirectement de l'Hérault, nous avons de petites récoltes depuis deux ou trois ans", explique Jean-Bernard Gieules. "Cette année, les rendements ne sont pas les meilleurs du monde, nous espérons faire 1 200 tonnes, 1 300 tonnes en Occitanie. À cause de la sécheresse, nous risquons d'être en deçà de la moyenne. Nous en saurons davantage dans un mois, mais certains moulins risquent de manquer d'un petit peu d'huile."
IL a dit-
"Les Français consomment aux alentours de 90 000 ton-nes d'huile d'olive par an, pour une production française d'environ 4 500 tonnes. En France, nous ne pouvons pas produire 90 000 tonnes d'huile, car il n'y aura pas le marché pour acheter au prix auquel nous la vendons."
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