Pour Audrey et Ludovic Morel, la diversification est un plaisir autant qu’un choix d’entreprise. © G. Lantes
Lorsqu’Audrey Morel décide de changer de vie professionnelle, elle a besoin d’air et de sens. “Ce n’était plus possible pour moi de rester enfermée dans un magasin toute la journée“, raconte l’ancienne vendeuse en papier peint et peinture. Dans la campagne familiale où ses grands-parents ont produit par le passé fleurs, raisins et légumes, elle cultive déjà – avec son mari, Ludovic – quelques fèves et pommes de terre. Lorsqu’elle s’installe en agriculture, en 2011, c’est en maraîchage qu’elle démarre donc son activité.
La production diversifiée de l’exploitation est alors principalement vendue sur les marchés. C’est après la naissance de son petit garçon, en 2012, que l’agricultrice s’oriente sur la fleur coupée. “Entre les cultures et les marchés, il passait la semaine à la crèche, les week-ends chez ses grands-mères et on ne le voyait pas grandir. Alors, on a commencé avec un tunnel de fleurs puis deux, puis trois ; et on a fini comme ça par arrêter le maraîchage. Le gros avantage, c’est qu’on passe par le Marché aux fleurs de Hyères pour la commercialisation. C’est toujours beaucoup de travail, mais l’organisation est différente. Petit à petit, on a retrouvé une vie de famille et ça, c’est vraiment appréciable“, raconte Audrey.
Le plaisir de la diversification
Voilà six ans maintenant que les Morel ne font plus que des fleurs coupées. Monsieur a démissionné de son poste de fonctionnaire territorial, en 2014, pour travailler à plein temps avec madame, et tous deux ont bâti depuis une entreprise dynamique autour d’une gamme très diversifiée. Sur une surface globale d’un peu plus d’un hectare et demi, le couple cultive 4 000 m² d’anémones hors-sol et produit également pavots, scabieuses et hellébores en hiver, pivoines et fleurs de riz (utilisées en feuillage) au printemps, et enfin dahlias, cosmos, alliums, ancolies, saponaires, ou encore astilbes, oxypetalums en été.
“La diversification nous permet d’étaler la production sur l’année. Cela nous paraissait trop dangereux de n’avoir des revenus que sur quelques mois. Et puis, le Marché aux fleurs nous permet d’écouler des produits de niche en petite quantité, sur le marché local et national. Grâce aux conditions climatiques, on arrive commercialement en décalé, comme avec le pavot en hiver ou le dahlia qu’on peut produire jusqu’en novembre. Du coup, on apporte des fleurs sur le marché toute l’année“, explique également Ludovic.
C’est sur cette diversité que l’entreprise, qui emploie désormais deux salariés permanents, a bâti son équilibre. “On a la chance d’avoir du personnel de qualité, qu’il faut pouvoir faire travailler toute l’année et qui, comme nous, apprécie de travailler des fleurs différentes. On ne connaît pas la routine“, ajoute Audrey. L’horticultrice a, pour sa part, une petite préférence pour le cosmo et ses couleurs. Son mari aime tout particulièrement l’hellébore, mais apprécie aussi le charme d’un chardon horticole. “C’est aussi ce qu’il y a de bien avec la diversification : on se fait plaisir en travaillant plusieurs cultures“, confie-t-il.
Bien entourés
Poussés par leur curiosité et leur passion, Audrey et Ludovic ont testé de nombreuses fleurs et continuent d’innover. “On teste et on s’adapte. On avait commencé avec de la renoncule que l’on a arrêtée depuis. L’an dernier, on a fait du zinnia, mais ça ne s’est pas très bien vendu, et c’était beaucoup de contraintes au niveau de la production“, indiquent-ils. Depuis cinq ans, les horticulteurs mènent notamment des essais sur scabieuse avec le Scradh Astredhor Méditerranée. Ils affinent aussi leur gamme, qui s’enrichit cette année d’une production d’astilbes.
Commercialement, les Morel travaillent en étroite collaboration avec le Marché aux fleurs de Hyères, qui assure la vente de la totalité de leur production. “On échange beaucoup avec les vendeurs et les acheteurs du Marché, sur les produits, le conditionnement, le calendrier de production. D’autant plus que l’on est les seuls à faire certains produits“, précise Ludovic. La société d’intérêt coopératif agricole (Sica) a aussi été un soutien financier, en consentant un prêt qui a permis de mettre en place le hors-sol. Pour la plupart des graines et plants, Audrey et Ludovic s’appuient sur les compétences et conseils du Comptoir Paulinois, fournisseur de proximité installé à La Garde. Techniquement, ils sont suivis par les conseillers du groupement de producteurs Phila Flor. “On a la chance d’être très structuré au niveau de la filière et d’avoir des partenaires qui savent nous accompagner. Ce travail de filière est essentiel pour avancer. Les retours du Marché sont précieux, et on a aujourd’hui une clientèle très réceptive“, souligne Ludovic.
Forts de leur audace et du soutien de leurs partenaires, les deux producteurs entendent à présent se concentrer sur l’amélioration de la production. “On a trouvé notre gamme, on est bien au niveau de la main-d’œuvre, ce qui est important pour l’équilibre de l’entreprise. Maintenant, on va faire en sorte de faire des produits toujours plus qualitatifs, d’améliorer ce qui peut l’être dans nos systèmes de culture“, prévoient-ils. En restant, toujours, attentifs aux demandes du commerce. S’ils ont aujourd’hui trouvé leur équilibre, ils restent prêts à s’adapter. Et pour rien au monde, ne changeraient de métier.
Gabrielle Lantes
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