Laurent Rougon aux côtés de la directrice de la Fédération départementale des caves coopératives et des membres du CA.
Les chiffres provisoires de la récolte 2018 montrent une légère progression par rapport à l’an dernier, mais une baisse de 13 % sur la moyenne des cinq dernières années. Comment expliquez-vous ce recul ?
Laurent Rougon : “Nous subissons depuis plusieurs années une série d’événements climatiques défavorables : une forte sécheresse, en premier lieu, à laquelle se sont ajoutés des épisodes de grêle et une attaque de mildiou très virulente, cette année. Tout cela constitue une première explication conjoncturelle. Nous menons aussi une réflexion collective pour identifier d’éventuelles raisons plus structurelles, qui pourraient être liées à un vieillissement de la population des coopérateurs, une érosion des surfaces cultivées, des acquisitions par des financiers... Il est encore difficile d’y apporter des réponses, en l’absence de chiffres et de données précises pour les étayer.”
Cette baisse de production influe-t-elle sur vos rapports avec le négoce??
L.R. : “Forcément, elle ne nous place pas dans la position la plus confortable avec nos interlocuteurs, qui souhaiteraient davantage de volume. Nous ne sommes pas pour autant dans un climat tendu. Les caves coopératives restent des partenaires incontournables entre les producteurs et le négoce.”
Vous ne craignez pas qu’ils ne s’approvisionnent ailleurs ? Dans des régions viticoles susceptibles de leur garantir des volumes importants et réguliers ?
L.R. : “Nous sommes toujours les premiers sur le marché du rosé, d’un point de vue qualitatif à défaut de l’être encore sur celui du volume. Nous avons montré la voie, et nous conservons le leadership, avec des vins à haute valeur qualitative. L’enjeu, c’est de poursuivre cette montée en gamme, pour accompagner celle des prix.”
La fusion-absorption de la CCVF (Confédération des coopératives vinicoles de France) par Coop de France sera entérinée en décembre. Comment la fédération varoise se positionne-t-elle ?
L.R. : “Chaque fédération départementale reste libre d’intégrer ou pas Coop de France. Nous avons décidé, avec celle des Bouches-du-Rhône, de rejoindre Coop de France Alpes Méditerranée, tout en gardant, pour ce qui nous concerne, notre autonomie. Au niveau régional, seule la fédération du Vaucluse a fait le choix de rester indépendante ; mais la porte leur est toujours ouverte s’ils changent d’avis.”
Quel est l’objectif de cette fusion, pour les caves coopératives ?
L.R. : “Il s’agit principalement de nous adosser à une structure qui est écoutée par le ministre de l’Agriculture et par l’UE, pour faire avancer nos revendications sur les questions du coût de la main-d’œuvre ou des traitements phytos. Nous sommes pénalisés, face à des pays comme l’Espagne ou l’Italie, qui n’appliquent pas les mêmes réglementations. Une filière “Métiers du vin”, qui n’existait pas jusqu’alors au sein de Coop de France, verra aussi le jour. Pour autant, nous savons qu’il faudra la faire vivre pour qu’elle soit prise en considération, par rapport à d’autres filières davantage représentées dans les instances dirigeantes de Coop de France. Ce sera à nous de nous prendre en main. Mais je n’ai pas d’inquiétude à ce sujet.”
A quelle échéance votre fédération rejoindra-t-elle Coop de France Alpes Méditerranée ?
L.R. : “Nous n’avons pas de calendrier imposé par Paris. Un délai d’un an me semble raisonnable pour boucler tous les détails du rapport de fusion. Certains points sont encore à discuter comme la représentativité au sein de la nouvelle structure, la question des personnels, des compétences des uns et des autres… et de la marge de manœuvre dont nous disposerons dans cette nouvelle entité. Nous jouissons d’une véritable valeur ajoutée au niveau opérationnel et sur les services rendus aux adhérents. La plus-value de Coop de France Alpes Méditerranée se situe plutôt sur le volet de la recherche de financements. La raison d’être de ce “mariage”, c’est d’amener une complémentarité aux deux parties. Si ce n’est pas le cas, il n’a pas de raison d’être.”
Propos recueillis par Julien Dukmedjian
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