Modef
En demandant une juste rémunération et s'opposant radicalement au traité de libre-échange du Mercosur, Didier Gadea, président du syndicat du Modef de l'Hérault, se positionne en faveur d'une agriculture rémunératrice, solidaire, durable et responsable.
"En 20 ans, la France a perdu 100 000 hectares de vigne et 19 millions d'hectolitres de volume en production", constate Didier Gadea, président Modef de l'Hérault.
© Crédit photo : Modef 34
Les mobilisations actuelles n'échappent à personne. Cependant, pour le président du Modef de l'Hérault, "ce ne sont pas les agriculteurs qui manifestent, mais bien les syndicats et vu qu'on est en période d'élection, c'est la course à celui qui fera le plus de bruit". Alléger la bureaucratie et avoir un revenu décent : "les deux revendications sont essentielles", mais il y a un "flou total dans la gestion de cet arrachage, où personne ne sait ni quoi faire, ni pourquoi".
Là où la majorité pense qu'en retirant de l'offre, le marché va reprendre, le président voit "une confusion, car il y a un problème de pouvoir d'achat, mais aussi de prix de vente des vins". Des vins qui ne quittent plus les coopératives par manque d'achat ; et pour ceux qui y arrivent, "les prix sont injustement bas, voire en dessous des coûts de production".
"On est passé en dessous des 50 hectolitres par hectare de production en moyenne, avec des prix moyens de 80 euros l'hectolitre, donc 4 000 euros l'hectare ; et en face, on a 5 000 euros de frais à l'hectare. On travaille en négatif", se désole-t-il.
Pour cela, il faut que les prix montent, mais force est de constater que ce n'est pas le cas.
En parallèle, "il faut encadrer les marges des intermédiaires". Et pour cela, le syndicat propose des prix planchers garantis par l'État, afin de fixer un prix rémunérateur à partir duquel peuvent commencer les discussions et la contractualisation. Loin d'être suffisants, "la différence sur les prix constatés dans les grandes surfaces ou les restaurants est énorme", s'insurge le président, ajoutant que "s'ils n'ont pas d'obligation via la loi, je ne vois pas ce qui va les faire changer d'avis". Encore faut-il déjà savoir si les intermédiaires sont en mesure de pouvoir le faire dans une économie en berne qui concerne la société tout entière. "Il faudrait déjà qu'ils nous montrent les chiffres, pour qu'on puisse avoir une réelle vision de ce qui se fait en interne."
Sur la question des chiffres, le syndicat demande que le prix du vin soit multiplié au moins par deux faisant passer une IGP de 80 euros actuellement à 160 €. "À la hauteur de ce qui se faisait dans les années 1990", justifie-t-il. Même constat en ce qui concerne les frais de vinification qui ont "littéralement explosé". Afin de pouvoir mener cette ambition à bien, le président du Modef propose de modifier l'article L. 632-1 du code rural pour y introduire un prix de référence qui soit fixé par l'État.
Également au menu, la question du Mercosur soulève, pour Didier Gadea, bon nombre d'incompréhensions. "Voir des syndicats manifester contre le Mercosur, alors qu'au mois d'avril ils ont validé la loi d'orientation agricole où il est dit en en-tête que la souveraineté alimentaire de la France sera obtenue grâce aux accords intra et extra-communautaires me fait bien rire."
En réponse, le président défend l'idée de sortir l'agriculture de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) car, comme il le précise, "ce sont des accords vivants", ce qui veut dire que malgré le fait qu'ils soient signés, au fil du temps, les quantités des différentes denrées importées ou exportées peuvent varier. "Autrement dit, on signe un chèque en blanc."
Que pourrait engendrer une telle décision ? Le président tient à rappeler la courte existence de l'OMC (depuis 1994), auparavant régie par ce que l'on appelait des accords commerciaux coopératifs. "C'était des échanges alimentaires et planifiés, loin du temps où on échange de la nourriture contre des voitures."
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