Confédération Paysanne 83
Unies pour défendre l'agriculture paysanne, la Confédération paysanne et l'Adear du Var partagent aussi leurs assemblées générales annuelles. Installation, foncier, eau et mobilisation syndicale étaient notamment à l'ordre du jour, le 28 mars, au Val.
La Confédération paysanne du Var et l'Adear ont réuni leurs adhérents et partenaires au Val, le 28 mars.
© Crédit photo : GL
Fondées sur un socle de valeurs communes, la Confédération paysanne du Var et l'Adear 83 font front commun pour développer une agriculture paysanne, respectueuse des hommes et des femmes, des territoires et de l'environnement. Le syndicat intervenant sur le champ politique, l'association sur celui du développement local. "Le boulot de la Conf', c'est de faire évoluer les lois. Celui de l'Adear, c'est de voir ce que l'on peut faire, dans des conditions que l'on n'a pas choisies et qui peuvent nous contraindre, pour accompagner les porteurs de projet au quotidien", explique ainsi Vincent Arcusa, président de l'Adear du Var.
L'installation, préoccupation majeure des deux structures, est aussi le cœur de l'activité de l'association, qui accompagne individuellement et collectivement les futurs agriculteurs dans leurs démarches.
L'Adear assure en parallèle la coordination du réseau d'espaces-tests 'Terreau Paysan'. Deux projets en maraîchage biologique ont pu être accompagnés l'an dernier au Luc et à Sillans-la-Cascade. Le lieu-test de Saint-Maximin, temporairement à l'arrêt, en raison des travaux de restructuration à la suite du rachat du site par le Leap de la Provence Verte, devrait accueillir une nouvelle testeuse cette année. Un nouveau lieu-test permanent et transdisciplinaire (maraîchage, ovin, transformation) devrait par ailleurs voir le jour fin 2024 à La Môle.
L'association s'est également rapprochée de la Chambre d'agriculture du Var, qui travaille à la création d'un espace-test à Hyères. "Malheureusement, cela a fait flop. C'est dommage, car c'est quelque chose que l'on sait bien faire, et travailler ensemble aurait été dans l'intérêt du territoire", déplore Vincent Arcusa.
Depuis quelques années, l'Adear est plus présente auprès des collectivités, en demande d'accompagnement, notamment pour répondre aux enjeux des projets alimentaires territoriaux (PAT). En partenariat avec Agribiovar, l'Adear intervient actuellement sur la mise à disposition de foncier communal au Cannet-des-Maures et à La Roquebrussane, à l'accompagnement du Conservatoire du littoral à Cavalaire, et participe aux comités de pilotage des PAT des intercommunalités de Méditerranée Porte des Maures, de la Provence Verte, de Dracénie Provence Verdon, du Golfe de St-Tropez et de Cœur du Var.
Corolaire de l'installation, la question du foncier mobilise aussi la Confédération paysanne, qui a relancé une commission interne sur le sujet, afin de travailler sur les multiples pressions (urbanisation, accaparement, spéculation...) qui pèsent sur les terres agricoles.
Le syndicat siège également au comité technique départemental de la Safer. "Nous avons porté trois recours sur des attributions en 2022 et 2023 pour soutenir l'installation, car nous estimions que les décisions du comité n'étaient pas conformes au SDREA (Schéma directeur régional des exploitations agricoles), et nous avons obtenu gain de cause sur deux de ces recours", indique Gwenaëlle Le Bars, qui y représente la Confédération paysanne. "Nous sommes minoritaires, mais nous arrivons à nous faire entendre", souligne l'agricultrice, en notant "l'écoute et la disponibilité de la Safer du Var et de sa direction". Avant de poursuivre : "Pour lutter contre l'accaparement des terres, la flambée des prix et le clientélisme, nous avons besoin de renforcer notre réseau de correspondants locaux Safer. Ils assurent une veille sur les territoires, apportent leur expertise de terrain, font circuler l'information et permettent de mieux défendre les dossiers." La Confédération paysanne en appelle donc aux bonnes volontés pour renforcer son maillage territorial.
L'eau est un autre sujet central pour la Confédération paysanne du Var, qui a monté une commission thématique pour évaluer l'impact de la baisse de la pluviométrie et des arrêtés préfectoraux sur l'usage de l'eau sur les fermes de son réseau. "Il faut être dans l'anticipation des phénomènes à venir et nous avons déjà demandé à la préfecture que les productions maraîchères ne soient plus soumises à dérogation, car ce sont des cultures prioritaires sur lesquelles les restrictions peuvent avoir de lourdes conséquences", défend, pour commencer, Sylvain Apostolo. Le porte-parole varois de la Confédération paysanne plaide en la matière pour l'économie de la ressource et sa juste répartition.
Il insiste aussi sur la notion de bien commun. "Sur les méga-bassines qui représentent un modèle d'accaparement, comme sur de plus petits stockages sur des terrains privés, le risque est la privatisation de l'eau, qui n'est alors plus soumise à l'autorité préfectorale. Il est important d'avoir conscience de cet enjeu", éclaire-t-il.
Son syndicat réclame par ailleurs des précisions quant à la définition des retenues collinaires et leur remplissage. "Il n'est pas question de pomper de l'eau dans le sol en hiver, mais des retenues remplies par ruissellement sont acceptables, à condition qu'elles continuent à alimenter les nappes phréatiques", se positionne Sylvain Apostolo.
Pour sensibiliser sur la thématique et pouvoir mener des actions en justice, son syndicat s'est lié au collectif 'Eau Voleur', créé sur le secteur de Lorgues.
Bien sûr, la crise agricole était également à l'ordre du jour de l'assemblée générale de la Confédération paysanne du Var, qui s'est mobilisée, à plusieurs reprises depuis décembre dernier, autour de la question centrale du revenu agricole.
"Le mouvement met en évidence le mal profond qui ronge notre revenu paysan, et ce mal, c'est bien le système libéral où chacun fait ce qu'il veut. Pour reprendre la main et valoriser nos produits, nous proposons des prix planchers qui couvrent les charges de production, les salaires et la couverture sociale des paysans, d'interdire la spéculation sur les produits alimentaires et les importations à prix réduits à l'échelle de l'Europe, et toujours le maintien de nombreux/ses paysans et paysannes avec des revenus viables", développe Francis Girard, secrétaire du syndicat départemental.
Les militants dénoncent aussi les accords de libre-échange négociés par l'Europe, dont celui avec la Nouvelle-Zélande. "Pour la filière ovine, c'est 38 000 tonnes supplémentaires de viande importée à des prix sur lesquels nos producteurs ne pourront pas s'aligner", peste Sylvain Apostolo.
"Dans la mobilisation, le syndicalisme majoritaire a tout misé sur la simplification administrative et l'allègement des normes environnementales pour éviter de s'attaquer au système qui fait crever les paysans. La question cruciale, pour nous, reste celle du revenu. Cela ne nous a pas empêchés de porter des propositions de simplification, mais en faisant attention à ne pas confondre avec un retour en arrière sur les mesures nécessaires à la transition écologique", poursuit-il.
Alors que les élections aux Cham-bres d'agriculture se préparent, le porte-parole de la Confédération paysanne du Var, veut rappeler l'importance de la mobilisation syndicale. "Le syndicat est un vrai moyen de porter des problématiques collectives et individuelles. Et il y a des différences politiques profondes entre les différents syndicats. C'est en étant nombreux et solidaires qu'on avance et qu'on arrive à peser. On a fait 24 % aux dernières élections chambre. On peut faire mieux. Il faut aller chercher les gens qui ne sont pas convaincus et ceux qui n'ont pas voté", motive Sylvain Apostolo.
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La prochaine Fête de l'agriculture paysanne doit se dérouler le 5 octobre, au Val. Co-organisée par la Confédération paysanne et l'Adear du Var, avec le soutien de l'association des Amis de la Conf', la manifestation s'articulera cette année autour de la question du genre en agriculture. Le rendez-vous, festif et militant, sera aussi l'occasion de célébrer les 40 ans de la fédération nationale des Adear, créée en 1984.
Tables rondes, théâtre, concerts, clowns et produits du terroir sont déjà annoncés au programme.
L'évènement est aussi pour ses organisateurs "un moment d'échange important pour faire le lien avec le territoire et construire les mobilisations".
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