JA 83
Réunis en assemblée générale le 22 avril au Domaine des Féraud, les Jeunes agriculteurs du Var ont fait le point sur les avancées et les attentes qui découlent de la récente mobilisation, et se préparent à conduire de futures batailles.
C'est entouré d'un bureau renouvelé que Rémi Gautier entame son deuxième mandat à la présidence du syndicat des Jeunes agriculteurs du Var.
© Crédit photo : JA 83
Le soulèvement agricole des derniers mois était au cœur de l'assemblée générale annuelle des Jeunes agriculteurs du Var. "Pour les JA du Var, cela a commencé à Narbonne avec la manifestation de la filière viticole méditerranéenne, qui a été suivie par de nombreuses actions menées dans le département avec la FDSEA", rappelle Rémi Gautier, président du syndicat.
Si les manifestations ont cessé, le combat n'est pas fini pour les Jeunes agriculteurs. "Oui, nous avons eu des avancées sur le gazole non routier, le fonds d'urgence viticole, les aides à l'agriculture biologique, les jachères... Mais force est de constater que tout ne va pas assez vite, et nous avons besoin d'un syndicalisme fort pour continuer à porter nos revendications", défend Pierrick Horel, secrétaire général national de JA, venu faire le point avec les jeunes agriculteurs varois. Avant d'alerter : "La mobilisation est venue repolitiser l'agriculture, mais il faut que les élus comprennent que c'est une question qui dépasse les chapelles politiques, et qu'il ne sert à rien d'en faire un otage électoraliste. L'avenir de l'agriculture française et la souveraineté alimentaire sont des enjeux majeurs d'intérêt général".
Les attentes restent fortes sur de multiples dossiers, notamment en termes de revenus, et Pierrick Horel plaide, entre autres, pour "la prise en compte d'indicateurs des coûts de production, afin d'avoir les effets attendus de la loi Egalim". En matière de commerce international, il tempête : "On n'échange pas du vin contre des avions. L'agriculture ne doit pas servir de variable d'ajustement dans les échanges internationaux". Sur la transition écologique, "on est prêt à s'engager", assure-t-il. "Mais on a d'abord besoin de sécuriser nos revenus et nos exploitations", défend-il.
Le représentant national de JA, producteur de viande bovine et de céréales dans les Alpes-de-Haute-Provence, pointe aussi la problématique du loup, "qui coûte de plus en plus d'argent". Sur cette question, si la sous-préfète de Draguignan rappelle que les aides du Plan national loup ont été revalorisées, JA et FDSEA estiment que la gestion du Plan devrait revenir au préfet du Var, département où la pression lupine est particulièrement forte.
Les syndicats majoritaires militent par ailleurs en faveur d'une exonération sur les droits de succession pour les agriculteurs à titre principal, de sorte à faciliter les transmissions, et réclament l'inscription de l'agritourisme au Code rural comme prolongement de l'exploitation agricole, pour répondre au besoin de diversification de l'activité agricole.
Les JA, comme les autres syndicats départementaux, continuent de participer activement aux groupes de travail mis en place avec les services de l'État, sur les thématiques de l'eau, du foncier, de la simplification administrative et des contrôles. "Nous travaillons dans un esprit constructif et pragmatique avec l'ensemble des acteurs agricoles. Il y a encore beaucoup de travail, mais on va dans le bon sens", apprécie Xavier Prud'hon, directeur adjoint de la DDTM du Var.
Dans ce cadre, la profession reste localement mobilisée sur de nombreux sujets, parmi lesquels la simplification de la cartographie des cours d'eau, le détournement des terres agricoles, les retenues collinaires, le Plan national d'actions 'Tortue d'Hermann'. Pointant "les contentieux prégnants avec la Dreal" sur les sujets environnementaux, Rémi Gautier déplore "qu'elle soit la grande absente de ces groupes de travail".
"On travaille plutôt bien avec l'administration. Pour autant, ce n'est pas pour ça que les manifestations se sont calmées. C'est surtout parce qu'on a tous beaucoup à faire sur nos exploitations. Il n'est pas impossible qu'on retourne dans les rues à l'automne, alors il ne faut pas tarder à faire avancer les choses", prévient d'autre part André Lanza. Président de la FDSEA du Var, il salue la coopération avec les JA du Var lors des mobilisations, et espère poursuivre dans cette voie sur les futurs défis à relever et batailles à mener.
Forts des liens renforcés pendant les manifestations, JA et FDSEA se préparent désormais à battre campagne ensemble, pour les élections professionnelles de 2025. C'est acté : les deux syndicats feront en effet liste commune pour les élections à la Chambre d'agriculture du Var, contrairement au dernier scrutin où les Jeunes agriculteurs du département avaient fait cavalier seul. "Les choix qui ont été faits il y a cinq ans ont eu pour conséquence de nous desservir. On ne pense pas toujours la même chose, mais quand on se dit les choses et qu'on se respecte, on arrive à se rassembler autour de valeurs partagées. Notre conseil d'administration m'a mandaté pour constituer une liste commune, avec l'objectif de construire un programme commun pour défendre les exploitants et exploitantes agricoles du Var", annonce Rémi Gautier à ce chapitre.
Pour le président des Jeunes agriculteurs du Var, reconduit dans ses fonctions pour deux ans à l'occasion de l'assemblée générale du 22 avril, le mandat qui s'ouvre doit aussi permettre de "reconstituer les forces JA". Déjà, le viticulteur de Provence Verte s'est entouré d'un bureau renouvelé (lire ci-contre). "Nous accueillons en interne des jeunes que nous formons et nous les incitons à prendre des responsabilités pour préparer l'avenir. Il faut continuer dans ce sens, avec des productions différentes et des personnes prêtes à porter l'engagement JA. Ce mandat sera aussi celui de la réorganisation et du partage du travail", indique Rémi Gautier, avant de poursuivre : "Malgré un contexte économique et climatique compliqué, nous voulons faire passer un message d'espoir pour notre agriculture et pour nos jeunes. Certes, il est difficile de s'installer, et c'est pour ça qu'il est essentiel de mener les combats. Il ne faut pas les laisser à d'autres !".
Dans cet esprit, le syndicat met notamment l'accent sur la communication. "Nous organisons de plus en plus d'évènements à dimension agricole en lien avec les collectivités. Il y en avait quatre en 2022 ; ce sera une vingtaine en 2024. Pour défendre les intérêts professionnels, il faut du temps et des moyens pour communiquer. Grâce à l'investissement bénévole de nos adhérents, on est présent sur les territoires et on parle de toutes nos filières. La promotion de nos métiers reste un axe extrêmement important pour le renouvellement des générations", souligne Rémi Gautier.
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Le nouveau bureau des JA du Var est composé de (de gauche à droite sur la photo ci-dessus) : Emmeline Bernard, vice-présidente, viticultrice à Vidauban ; Mario Lanza, vice-président, viticulteur à Grimaud ; Rémi Gautier, président, viticulteur au Val ; Florestan Bouis, secrétaire général, viticulteur à Flassans ; Valentine Simondi, vice-présidente, maraîchère à Hyères ; et Nicolas Dormont, trésorier, viticulteur à Pourcieux
Max Bauer, président de la Coordination rurale du Var, présent lors de l'assemblée générale des JA 83, a annoncé qu'il serait de nouveau candidat aux élections professionnelles
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