Session Chambre
Lundi 25 novembre, Patrick Lévêque présidait sa dernière session à la tête de la Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône. Et c'est un bilan collectif positif qu'il a présenté, en dépit des pressions exercées sur le secteur ces six dernières années.
Patrick Lévêque présidait la dernière session de son mandat à la tête de la Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône.
© Crédit photo : ED
L'ultime session de l'année de la Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône était aussi la dernière de la mandature de Patrick Lévêque. Le président de la Chambre d'agriculture ne se représentera pas pour un nouveau mandat en 2025. Au cours de ces années écoulées, la place de l'agriculture n'a jamais été autant chahutée. Et le discours de conclusion de son mandat résumant les combats menés durant six ans à la tête de l'institution départementale reflétait logiquement ces réalités.
De la crise Covid aux tensions géopolitiques, de l'inflation aux accidents climatiques... le secteur a dû faire face à une succession d'évènements et de difficultés inédites, qui ont également impacté la Chambre d'agriculture. Elle a dû s'adapter à ce contexte très évolutif, avec une diminution des ressources financières disponibles, un transfert à flot continu de missions de services public par l'État sans compensation, tout en maintenant la proximité de terrain avec les agriculteurs et en innovant dans sa gestion. "C'est en s'appuyant sur de solides points d'ancrage qu'elle est parvenue à défendre sa vision du développement de l'agriculture du département", indiquait Patrick Lévêque, revendiquant un bilan - celui des élus et de leurs équipes, des salariés et des partenaires financeurs - la tête haute.
"J'entends encore des questions sur l'utilité de la Chambre d'agriculture", lançait le président, déclinant ensuite l'important travail accompli durant son mandat pour y répondre. Il n'a pas manqué de remercier tous ceux qui ont contribué à préserver les moyens d'action de la Chambre, permettant à celle-ci de multiplier les projets et de défendre le service aux exploitants. C'est cette cohésion qui a d'ailleurs constitué sa force : sécurisation des terres agricoles, gestion de l'eau, accompagnement des exploitations dans leur transition agricole et leur adaptation au changement climatique, valorisation des productions ou encore soutien à l'installation. Sur tous ces sujets essentiels au secteur, la Chambre d'agriculture aura joué son rôle. En lien direct avec les agriculteurs, les organismes agricoles et les collectivités, en étant l'interlocuteur pertinent et constructif du monde rural.
Sur l'installation par exemple, la Chambre d'agriculture a étoffé le dispositif d'accompagnement des candidats, en travaillant particulièrement sur la qualité et la viabilité de leurs projets. À travers le 'Point accueil transmission' et d'autres dispositifs, elle conseille désormais chaque année près de 500 porteurs de projet.
Toujours sur cette question prioritaire dans son action, la session du jour choisissait d'évoquer également l'accès au foncier public dans le département, et le rôle des appels à candidature. Représentants de la Métropole, du Département, de la Safer et bénéficiaires de foncier sur Saint-Victoret ont pu témoigner de l'intérêt du dispositif dans lequel intervient l'expertise de la Chambre d'agriculture pour installer. Et c'est dans ce cadre qu'un appel à projet de la Métropole d'Aix Marseille Provence a, par exemple, permis de transformer une friche de sept hectares en exploitation maraîchère et d'installer un collectif de quatre jeunes agriculteurs, sur la ferme de la Barbière.
Dans l'objectif de préserver les terres agricoles et de rendre plus accessible la consommation de produits locaux, la Chambre d'agriculture et ses partenaires ne manquent pas d'initiatives et d'outils à l'image du FDGER, un dispositif qui a permis de restituer en 10 ans plus de 3 000 ha à l'agriculture dans le département.
La dernière session aura aussi été marquée par la présence de Marie-Pervenche Plaza, secrétaire générale adjointe de la préfecture des Bouches-du-Rhône. Rappelons que lors de la session précédente, en avril dernier, au sortir de la mobilisation agricole historique, l'absence du préfet avait été profondément regrettée par les membres de la session. Cela n'a pas manqué d'être à nouveau souligné par Laurent Israélien, secrétaire général de la Chambre d'agriculture et de la Fnsea 13. Ce dernier a l'ailleurs interpellé sur "l'absence de la ministre de l'Agriculture sur le terrain médiatique et dans les territoires", alors que tous les clignotants sont au rouge. "Nous travaillons, produisons au quotidien, nos cultures n'attendent pas. Pourtant, nous attendons les réponses des autorités depuis un an, et nous sommes repartis en mobilisation. On veut juste vivre dignement de notre métier", lançait l'exploitant de Maussane. Face à la profession qui attend des mesures concrètes pour sortir de l'impasse, qui souhaite que l'étau réglementaire se desserre enfin, et qui espère pouvoir dégager du revenu, la représentante du préfet a donc rappelé les quelques mesures annoncées par le gouvernement. Des mesures que les agriculteurs connaissent déjà, qu'il s'agisse "du fond d'urgence de 75 millions pour les éleveurs touchés par la FCO, des enveloppes supplémentaires pour les prises en charge de cotisations sociales de un million d'euros, du contrôle administratif unique ou encore des dispositifs de prêts bancaires". Évidement le secteur attend davantage que ces mesures conjoncturelles. Mais la secrétaire générale adjointe de la préfecture annonçait aussi, au plan local, la volonté du préfet de travailler avec les maires des communes du département sur la question du logement des saisonniers. "Un vrai sujet où il fallait s'investir, trouver des solutions puisque le recrutement de la main-d'œuvre étrangère représente 27 000 personnes par an", indiquait-elle. Marie-Pervenche Plaza signalait aussi la signature conjointe d'un courrier des préfets des Bouches-du-Rhône et du Gard, pour sensibiliser la ministre de l'Agriculture sur le développement de la filière rizicole.
Dans un contexte de demandes agricoles et alimentaires toujours soutenu, mais aussi d'attentes sociétales fortes vis-à-vis de la profession, la Chambre d'agriculture continuera de jouer un rôle moteur dans le développement de l'agriculture et des territoires, le tout appuyé par des partenaires comme la Région, la Métropole et le Département, dont le représentant, Lucien Limousin, confirmait le soutien de la collectivité en dépit d'un contexte budgétaire plus que tendu. "Sans connaître les dispositions réelles du prochain budget de l'État, nous devons d'ores et déjà amputer le nôtre de 17 % (...). Mais nous continuerons à répondre présent à la mesure de nos moyens", indiquait le vice-président du Département.
En raison des efforts que l'État souhaite imposer aux collectivités, l'année 2025 sera difficile pour le secteur agricole. Mais Patrick Lévêque se veut confiant quant à la volonté et à la capacité de l'organisme consulaire de soutenir l'agriculture et de faire bouger les lignes, pour l'intérêt de la profession. "Ceux qui vont nous succéder, quels que soient leur sensibilité et leur projet pour l'agriculture du département, ont les moyens d'agir." Le président remettra son mandat le 3 mars prochain.
POUR ÊTRE précis-
Cette dernière session aura permis d'évoquer le travail de planification des projets d'énergies renouvelables demandé par l'État. La Chambre d'agriculture a mobilisé ses équipes ces derniers mois, pour réaliser un document cadre visant à identifier les zones susceptibles de recevoir du photovoltaïque au sol dans les espaces agricoles naturels ou forestiers, et celles à exclure. La cartographie proposée par la Chambre (80 095 hectares identifiés dans le document cadre) ne remet pas en cause la protection des terres agricoles et à potentiel agricole, comme les friches ou les espaces pastoraux. Le document doit être maintenant transmis au préfet, qui consultera les organisations agricoles, les représentants professionnels des énergies renouvelables, les collectivités et la CDPenaf. Une fois approuvé, aucun projet photovoltaïque au sol ne sera possible en dehors des surfaces identifiées.
Lieu de concertation et d'action, la Chambre d'agriculture s'apprête à dépoussiérer ses propres bâtiments. Comme l'a annoncé le directeur de l'établissement, Patrice Paradiso, pour répondre aux nouvelles normes en matière énergétique avec la loi Elan, les infrastructures de la Maison des agriculteurs vont faire l'objet d'un projet de rénovation. Une candidature au titre du dispositif 'Fonds vert' a été déposée, et le projet devrait pouvoir émarger sur ce dispositif de subventionnement. C'est sur le bâtiment 'Alpilles' que les travaux devraient se concentrer dans un premier temps (début mars 2025). Sur la base d'un état des lieux et afin de réaliser 60 % d'économie d'énergie, un chiffrage d'environ 972 000 € de travaux a été déterminé et voté lors de la session.
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