la coopération agricole
La semaine de La Coopération agricole a été l'occasion de présenter la filière céréalière aux jeunes et aux élus du département de l'Aude. À cette occasion, la coopérative Arterris a ouvert les portes de la plus grande meunerie du Sud de la France, à Sallèles-d'Aude (11).
Imposer les mêmes règles sanitaires, environnementales et sociales pour tous les produits qui circulent dans l'Union européenne est un vœu appelé fermement par La Coopération agricole.
© Crédit photo : AL
Il y a tout juste un an, La Coopération agricole avait organisé un tour de France des 'Rencontres jeunes', afin de donner la parole aux consommateurs pour mieux comprendre leurs perceptions et leurs attentes vis-à-vis de l'alimentation. Ce laps de temps a servi aux agriculteurs et aux acteurs de l'agroalimentaire pour répondre aux sollicitations retenues en construisant une feuille de route cohérente. Parmi elles, la précarité alimentaire, largement soulevée pendant les échanges, est un sujet que La Coopération agricole va prendre à bras-le-corps, avec prochainement la création d'une structure collective qui débouchera sur un réseau d'épiceries solidaires pour les étudiants et les jeunes travailleurs. Autre piste, les outils du web et de l'intelligence artificielle vont permettre les passerelles métiers et servir l'évolution des salariés du secteur, qui est également une thématique phare. Enfin, la création de l'Académie de l'alimentation va jouer sur la transparence pour mieux comprendre comment est fabriqué ce que l'on mange. Thématique majeure de cette journée de découverte.
Lundi 3 juin, le rendez-vous était donné à Cuxac-d'Aude (11), chez Yoann Schaeffer, céréalier au Domaine d'Aubian et coopérateur Arterris, où le technicien en charge du suivi du blé dur a expliqué la spécificité de cette culture si particulière et inhérente au bassin méditerranéen. Pour ces jeunes, c'est l'occasion de mettre un pied dans un champ de blé et comprendre ce qu'on y fait et ce qu'il s'y passe. "Tout d'abord, il est important de comprendre que le blé dur est exclusivement réservé à la production de pain et de semoule. En revanche, le blé tendre est utilisé pour la confection de pain, de viennoiserie et de gâteau", explique le technicien. Un épi doré, de longues barbes, un grain encore laiteux... toutes les notions élémentaires sont abordées et l'intérêt se lit aisément sur les visages. "Mais, où partent ces grains de blé une fois récoltés ?"
Au travers de contrats de production avec la marque Panzani, la coopérative Arterris fait l'interlocuteur entre les industriels et les producteurs, afin de trouver le meilleur compromis entre le choix de la variété, sa qualité, le risque et la rémunération de l'agriculteur. Même si l'Occitanie est une région d'excellence pour la production de blé dur, le changement climatique pose néanmoins quelques soucis d'adaptation, comme le souligne le président de La Coopération agricole Occitanie, Jean-Pierre Arcoutel. "Nous faisons avec, mais nous sommes constamment à la recherche de nouvelles variétés pour faire face à ces changements." Pour cela, de concert avec le monde agricole, de nombreux instituts de recherche expérimentent et partagent les résultats pour une meilleure adaptation, au plus près des besoins. Gestion de l'apport d'azote, limitation d'intrants grâce aux Outils d'aide à la décision (OAD), utilisation d'auxiliaires de culture..., cette conjugaison de moyens permet de maintenir cette culture d'importance dans le Sud de la France. Même chose en ce qui concerne le sol. "On est sur une exploitation qui travaille en Technique de conservation des sols (TCS), permettant d'aggrader le capital sol pour une meilleure santé du végétal." Dans quelques jours, la parcelle sera récoltée et le grain prendra la direction de la meunerie pour être transformé en farine.
Petit grain deviendra farine à 'La Toulousaine des Farines', qui rassemble deux sites, dont le 'Moulin de Saverdun' en Ariège, et 'Les Moulins Pyrénéens' à Sallèles-d'Aude.
À eux seuls, les deux sites concentrent 300 agriculteurs partenaires et 85 000 tonnes de farine produite à 150 km maximum du champ au moulin. "On se rend compte de plus en plus que nous consommons beaucoup de produits importés, alors que le rôle des coopératives est de produire sur le territoire national, au plus proche des lieux de consommation", explique Thierry Teyssou, responsable communication chez Arterris.
Avec plus de 450 t de capacité d'écrasement par jour, 'Les Moulins Pyrénéens', construit en 1982, est la meunerie la plus importante du Sud de la France. Ce dernier possède 18 cellules de blé pour un stockage total de 4 500 t. Le blé du champ y arrive donc avec aisance avant de passer par plusieurs étapes et enfin, être transformé en farine : nettoyage, séparation anatomique entre le grain et le son, transformation et conditionnement en sac pour les professionnels, ou en vrac pour l'industrie boulangère. Antoine Bernabé, directeur exécutif Arterris Meunerie, l'assure, "les blés transformés ici proviennent à 100 % du Sud de la France".
À l'état de farine, le blé est transformé au sein des boulangeries de la coopérative Arterris, comme c'est le cas de la boulangerie 'Le Moulin' à Narbonne. La boucle est donc bouclée, et tout cela sans même quitter le département. "La coopérative, c'est la continuité d'une exploitation agricole, c'est un moyen de mettre en commun les moyens de commercialisation", explique Jean-Pierre Arcoutel.
Avec trois agriculteurs sur quatre adhérant à une coopérative, la force du groupe permet d'être plus résistant face au marché qui ne manque pas d'iniquité, notamment en ce qui concerne les clauses miroirs. "À elle seule, cette règle, si elle était plus équilibrée, permettrait de répondre à une grosse partie du mécontentement actuel," poursuit-il. Oui, mais malheureusement, l'inflation tire les prix vers le haut et les porte-monnaies, eux, cherchent le plus accessible. "Avec les mêmes règles, nous pourrions mesurer les performances des uns et des autres, alors qu'aujourd'hui nous ne pouvons pas le faire, car les règles sont déséquilibrées."
Les marques coopératives sont partout, mais encore faut-il le savoir. C'est l'objectif que se donne La Coopération agricole de faire connaître ses métiers, son rayonnement et son importance dans le tissu économique local, mais aussi son rôle dans la souveraineté alimentaire, et donc le maintien d'agriculteurs dans le paysage.
LE SAVIEZ-VOUS ?-
Vers la fin du XIXe siècle, le droit de mouture, ou contingent, était pratiqué dans le but de protéger les agriculteurs de l'importation de blé extérieur. Aujourd'hui encore, la production de farine est réglementée par une législation nationale qui oblige les moulins écrasant du blé tendre pour la consommation humaine à posséder un contingent. Ce dernier constitue un droit d'exercice de la profession et un plafond d'écrasement à ne pas dépasser sur l'année civile. "C'est un droit unique en Europe et cela coûte de l'argent", explique Antoine Bernabé, directeur exécutif Arterris Meunerie.
Cette capacité d'écrasement peut être augmentée par acquisition ou location de droits de mouture détachés d'un autre contingent. Depuis 1935, la création de nouveaux contingents et la réouverture de moulins fermés sont interdites. Depuis 1966, il est possible de transférer ou d'acheter des droits de mouture. L'acquisition d'un contingent et des droits de mouture doivent être enregistrés par la Commission consultative de la meunerie.
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