AGROSUD
Le réseau de distributeurs, Agrosud, a réuni ses partenaires et fournisseurs pour ses journées d'octobre à La Grande-Motte (34). Plusieurs spécialistes se sont succédé pour parler de la consommation, des enseignes de grande distribution ou encore de la gestion de l'eau.
Bernard Perret, président d'Agrosud, a fait part aux fournisseurs de la situation compliquée dans laquelle se trouvent leurs clients, notamment les viticulteurs.
© Crédit photo : Agrosud
Agrosud1, le réseau de distributeurs d'agrofournitures en Occitanie, Charente, Gironde et Vallée du Rhône en vigne, arboriculture, maraîchage et grandes cultures, a organisé, les 19 et 20 oc-tobre, ses journées d'octobre, au Pasino de La Grande-Motte (34), en présence de plus de 300 personnes.
En introduction, son président, Bernard Perret, a fait part aux fournisseurs de la situation compliquée dans laquelle se trouvent leurs clients, notamment les viticulteurs. Pour l'année 2024, il leur a donc indiqué qu'il allait falloir "communiquer, afin de créer des offres adaptées à la nouvelle demande".
Deux interventions ont ensuite eu lieu, sur l'évolution des modes de consommation et sur la question de la grande distribution.
C'est Éric Birlouez, agronome et sociologue de l'alimentation, qui a lancé les conférences de l'après-midi. En faisant un retour historique, il a balayé les habitudes et représentations alimentaires des Français des années 1950 à aujourd'hui. "Nous sommes passés d'une vision de l'alimentation comme carburant à une alimentation équilibrée." Dans son sillage, l'émergence d'une éthique de l'alimentation. Et là, les études présentées sont frappantes.
Ainsi, à la question : "Lorsqu'on vous parle d'une alimentation de qualité, à quoi pensez-vous ?", le mot qui ressort le plus en 2015 est "bio". En 2018, "sans", apparaît également à ses côtés. Ce qu'Éric Birlouez traduit par "sans OGM, sans nitrites, sans produits phytosanitaires etc.". En 2020, le mot "local" vient s'ajouter aux deux précédents. D'après le chercheur, "les Français pensent désormais l'alimentation comme facteur de santé".
Autre point important, la consommation de viande, qui incarnait la force musculaire, a progressivement diminué depuis les années 1980, avec la tertiarisation de la société et la démocratisation de son achat, qui n'en fait plus aujourd'hui un signe de distinction sociale.
Face au consommateur, la distribution et le commerce ont aussi évolué. Olivier Dauvers, ingénieur agricole, mais aussi journaliste et expert de la grande distribution, a ensuite pris le relais pour parler de la grande distribution. "C'est la première fois que la consommation ne grossit plus depuis 50 à 60 ans", a-t-il affirmé pour débuter son intervention. Pourtant, les capacités commerciales continuent de croître, avec davantage de magasins, des amplitudes horaires plus importantes, des ouvertures le dimanche. "Il y a donc une baisse des rendements commerciaux."
Fragilisés, les grands distributeurs activent donc le levier qui marche le mieux, d'après ce spécialiste : "La baisse des prix." D'où, explique Olivier Dauvers, le "triomphe du discount", expliquant que, pour un même produit, les acheteurs vont se tourner vers l'enseigne qui pratique les prix les plus attractifs, car les clients ont "besoin de donner le plus de valeur possible à leurs euros". Toutefois, dans le même temps, la spécialisation marche très bien, car elle "porte, par principe, de la valeur".
Ainsi, les hypermarchés qui n'ont donc plus la côte tendent à devenir "des hyper-spécialistes." Il faut dire que les Français sont d'humeur morose. Alors que l'inflation touche tous les foyers, ils ont besoin de réassurance. Et à ce chapitre, il y a des réassurances avérées, comme le cahier des charges ; ou des réassurances supposées, comme un produit local. S'il y a une réassurance, le consommateur peut consentir à payer son produit plus cher. Olivier Dauvers explique que c'est le cas des produits biologiques, mais que la grande distribution a "surestimé le consentement à payer". Une surestimation qui a encore eu plus de plomb dans l'aile avec l'inflation de ces derniers mois. D'après lui, cette dernière a d'ailleurs trois conséquences : celle d'un arbitrage par enseigne, d'un arbitrage par la qualité et, enfin, d'un arbitrage par la quantité. Pour résumer, tout l'enjeu actuel réside dans le fait de "remettre dans la tête du consommateur que le produit vaut son prix", en passant peut-être par un apprentissage alimentaire.
Pour conclure les travaux, deux interventions techniques ont également été effectuées. Tout d'abord, Laurent Denis, chercheur indépendant en hydrologie et climatologie, a ainsi parlé du cycle de l'eau. D'après lui, nous ne manquons pas d'eau : il faut simplement mieux la gérer, avec notamment la mise en place de réserves collinaires.
Éric Chantelot, directeur régional de l'Institut français de la vigne et du vin, et Hélène Lagrange, ingénieure agronomie-fertilisation chez Arvalis - Institut du végétal, ont, quant à eux, évoqué l'enjeu du carbone sur les filières vigne et grandes cultures. Selon eux, la vente des crédits carbone n'est pas lucrative. L'enjeu majeur sera plutôt l'affichage environnemental.
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