Forum installationet transmission
Pour sa 17e édition, le Forum installation et transmission co-organisé par la Chambre d'agriculture et le syndicat des Jeunes agriculteurs du Var a rassemblé plus d'une vingtaine d'exposants et près de 300 visiteurs, le 24 novembre au lycée agricole des Arcs-sur-Argens.
Plus de 130 élèves et 50 porteurs de projets ont participé au forum installation et transmission cette année.
© Crédit photo : GL
"Malgré tous les freins que l'on connaît, on continue d'installer dans le département et l'agriculture a toujours de l'intérêt. L'affluence est importante pour cette 17e édition du forum installation et les participants ont beaucoup de questions. Pour moi, c'est toujours un plaisir de rencontrer et d'échanger avec des jeunes qui s'interrogent sur ce que sera leur vie demain", apprécie Rémi Gautier, président des Jeunes agriculteurs du Var. Et comme chaque année, l'ensemble des acteurs et partenaires de l'installation ont répondu présents pour éclairer et orienter les futurs installés.
"C'est tout l'intérêt de ce forum. Sans jeunes, il n'y a pas d'avenir pour l'agriculture. C'est un métier passion où l'on peut tout faire. On est dans un département qui a beaucoup d'attraits. On a la chance d'avoir des filières porteuses, des filières d'excellence... Néanmoins quand on démarre, il est très important d'être bien accompagné", conforte Fabienne Joly, présidente de la Chambre d'agriculture du Var, avant de saluer le soutien des partenaires de la manifestation, ainsi que l'accueil de l'Agricampus du Var cette année aux Arcs.
Si les chiffres 2021 de l'installation ne sont pas encore connus, Rémi Gautier note une belle dynamique sur le département. "Les tendances sont stables et les projets se diversifient, avec des perspectives originales, qui permettent aussi aux structures de gagner en compétence sur de nouvelles productions", assure le président de JA 83. L'activité du point accueil installation (PAI) témoigne également de cet élan. L'année dernière, 367 nouveaux porteurs de projet y ont été accueillis, et ils sont déjà plus de 300 cette année à avoir sollicité l'établissement. L'âge moyen et le niveau de formation des candidats à l'installation sont de plus en plus élevés dans le département. 58 % des porteurs de projet ont ainsi entre 31 et 41 ans et ils sont 52 % à avoir un diplôme supérieur au bac.
Une majorité d'entre eux prévoient une installation en maraîchage (20 % des projets), 14 % souhaitent s'installer en viticulture, 10 % en aviculture (poules pondeuses principalement), 5 % en apiculture. L'élevage ovin viande et lait connaît par ailleurs une dynamique renouvelée. Enfin, des projets plus atypiques en pisciculture, élevage d'ânes, d'alpagas ou de lamas, ou encore en production de chanvre pour le CBD, sont aussi envisagés.
La diversité des productions est une autre tendance dans le Var, où près de 2 porteurs de projet sur 5 souhaitent faire une ou plusieurs productions secondaires.
Le foncier reste le principal frein à l'installation. En 2021, 54 % des porteurs de projet reçus au PAI n'étaient pas assurés d'avoir accès à du foncier. "Il n'échappe à personne que la pression foncière est de plus en plus forte. Heureusement que la Safer joue son rôle de régulateur pour maintenir des prix à peu près raisonnables. Cela doit nous conforter dans l'idée que le contrôle est indispensable à la préservation du foncier agricole", plaide Rémi Gautier.
D'autant que l'installation en agriculture vient répondre au défi crucial de la souveraineté alimentaire. À ce chapitre, la profession agricole note de plus en plus de demandes des intercommunalités, qui veulent développer des projets essentiellement axés sur le maraîchage, en lien avec les programmes alimentaires territoriaux (PAT). "Dans ce cas, la responsabilité des instances agricoles, c'est l'accompagnement des projets qui doivent absolument rester au contact de la réalité. On parle d'alimentation, mais aussi d'entreprises", défend Rémi Gautier.
De manière plus générale, il relève la performance de l'agriculture du pays. "Dans le contexte actuel d'inflation galopante, d'augmentation des prix qui se répercutent sur nos exploitations, il ne faut pas négliger tout ce qui a été fait en France, pour avoir une qualité et une sécurité alimentaire au top niveau. Grâce à cela, on a fait manger des générations de Français, on est beaucoup moins regardant dans d'autres pays", poursuit-il.
Et pour mettre en lumière le dynamisme et la richesse de l'agriculture du Var, la Chambre d'agriculture, en partenariat avec les Jeunes agriculteurs, l'Agricampus du Var et le Crédit Agricole Provence Côte d'Azur, a cette année encore encouragé plusieurs projets, via les Trophées de l'installation. Cinq lauréats ont été distingués : Rémi Portalier, pour son projet de micro-ferme diversifiée en maraîchage, production de petits fruits, champignons et PPAM en agriculture biologique (grand prix du jury, 1 000 €) ; Élena Pallier, pour un projet de poules pondeuses et amandiers (trophée du développement durable, 500 €) ; Éva Tindel, qui prévoit d'allier maraîchage, accueil à la ferme et location de parcelles potagères (trophée de l'intégration au territoire, 500 €) ; Konstantin Zlenin, pour une pisciculture hors-sol destinée à l'élevage d'esturgeons pour leur chair (prix spécial de l'innovation, 500 €) ; Olivier Paix, pour la remise en culture à venir d'un ancien domaine, en vue d'approvisionner l'entreprise familiale du traiteur Roland Paix.
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