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Malgré les crises et aléas qui se suivent, la Sica Marché aux fleurs de Hyères affiche des résultats qui restent positifs pour la campagne 2021-2022, et continue d'investir sur l'avenir. Pour son président, Michel Gueirard, il est notamment essentiel de s'engager plus avant sur les questions environnementales.
La Sica Marché aux fleurs de Hyères, société coopérative dédiée à la commercialisation de fleurs et feuillages coupés, maintient sa dynamique d'investissements pour continuer à aller de l'avant.
© Crédit photo : GL
Chaque année, la Sica Marché aux fleurs de Hyères tient son assemblée générale annuelle le dernier vendredi de janvier, et la coutume est respectée en ce début d'année 2023.
Le rendez-vous est bien sûr l'occasion pour les équipes et les producteurs adhérents de la Sica de dresser le bilan de la campagne écoulée. Au niveau financier, l'exercice clos au 31 août 2022 se solde sur un excédent d'un peu plus de 625 000 €, en recul de 15 % par rapport à l'année précédente. Le chiffre d'affaires du marché, qui s'élève à 38 898 440 €, accuse quant à lui un recul de 9,65 %, notamment en raison des conditions climatiques qui ont perturbé la production, en particulier sur la pivoine, dont les prix ont chuté à cause du pic de production observé au niveau international. "Jusqu'au 30 avril 2022, on faisait mieux qu'en avril 2021. Malheureusement, après, il y a eu la problématique pivoine", pointe Lionel Héraud, responsable financier de la Sica.
Cette année ne s'annonce pas plus simple. En plus de la grêle du mois d'août qui a frappé la filière sur le bassin hyérois, les chaleurs de la fin d'été, puis l'humidité importante de l'hiver ont impacté la production de fleurettes. "On enregistre une baisse de 14 % de chiffre d'affaires sur fleurettes par rapport à l'an dernier. Il y a du retard sur les cultures, une baisse de la production, mais heureusement une augmentation en valeur. Donc, il faudra voir ce que cela donne en fin de saison et au printemps, avec des craintes sur des excès probables de quantité", indique Michel Gueirard, président du Marché aux fleurs.
Pour autant, la société coopérative dédiée à la commercialisation de fleurs et feuillages coupés maintient sa dynamique d'investissements pour continuer à aller de l'avant. L'acquisition d'une seconde chaîne de conditionnement a notamment été autofinancée, avec le soutien du plan de relance, et est en service depuis bientôt un an. Elle sert essentiellement au conditionnement de la pivoine, mais aussi, ponctuellement, à d'autres espèces, parmi lesquelles la giroflée. Le renouvellement des outils informatiques et du parc de chariots a également été poursuivi, pour toujours plus de performance et de traçabilité. Le Marché investit aussi dans l'humain et deux recrutements ont été effectués l'an dernier.
La Sica soutient l'expérimentation et les actions de développement portées par la filière, au travers des conventions de partenariat qui la lie avec le groupement de producteurs Phila-Flor - qui représente 60 % du chiffre d'affaires du Marché -, la station de recherche locale d'Astredhor Méditerranée (ancien Scradh) ou encore l'association Hyères Hortipole.
La Sica porte par ailleurs le projet de construction d'un nouveau bâtiment, implanté sur la partie sud de son site, dans le but de renforcer son organisation et ses capacités de stockage et de gestion des flux. "Il y a des règles à respecter, en particulier par rapport à la proximité de l'autoroute et à l'assiette de prise au sol pour laquelle nous allons avoir besoin d'une dérogation. Nous travaillons donc sur le permis de construire, en lien avec la mairie et les services de la DDTM", explique Michel Gueirard.
"Malgré tout ce que l'on a pu entendre depuis 40 ans, notre Marché aux fleurs est toujours là et c'est heureux ! Le travail paye", souligne son président. Pour Michel Gueirard, il convient de féliciter "le personnel, parfois critiqué, mais qui fait tourner la boutique et sait prendre des initiatives, de la manutention à la direction ; les administrateurs, qui amènent leurs compétences agricoles et commerciales, une dualité essentielle même s'il peut y avoir débat ou contradiction" ; et, bien sûr, "les producteurs sans lesquels il n'y aurait pas de Sica". Et de poursuivre : "Je veux saluer les anciens qui travaillent depuis de longues années pour faire des produits de qualité, et aussi les jeunes qui arrivent pour reprendre des exploitations. Nos métiers évoluent. Techniquement, c'est très intéressant et on peut prendre son pied dans notre filière. La Sica Marché aux fleurs est là pour les aider", développe Michel Gueirard, en invitant les nouveaux venus à pousser les portes des structures horticoles pour participer à l'effort collectif.
"Nous avons misé sur la qualité et l'origine, il y a longtemps, avec notre marque Hortisud. Il y a ensuite eu 'Fleurs de France', en 2008, qui a pignon sur rue depuis trois ans avec la demande en produits locaux. On n'a pas fait fausse route, et il faut aller encore plus loin", défend-il. Avant de poursuivre : "Aujourd'hui, il y a beaucoup de remous au niveau européen entre la nouvelle Pac et les questions d'environnement. Nous n'avons qu'une planète, il faut la protéger, et le Marché mettra les moyens pour accompagner les producteurs dans ce mouvement. Nos produits sont largement renommés en termes de qualité, il faut qu'ils le soient aussi en termes de durabilité."
La Sica travaille notamment à être reconnue en tant qu'organisation de producteurs."Dans le cadre de la réforme de la Pac, l'horticulture est désormais inscrite dans les plans opérationnels. Malheureusement, il y a énormément de règles à respecter pour y accéder, notamment sur la règle d'apport à 100 %. Mais on pourra accéder aux aides de type MAEC, et être reconnue organisation de producteurs permettra de peser davantage face aux administrations", indique Michel Gueirard à ce sujet.
Saluant le travail réalisé et les actions engagées, la conseillère départementale, Véronique Bernardini, exprime l'attachement du Département pour la fleur coupée du Var. Retenu, le maire de Hyères réaffirme également, dans un message adressé aux responsables et sociétaires du Marché aux fleurs, l'importance de la filière pour la commune. La présidente de la Chambre d'agriculture témoigne elle aussi de son soutien au Marché, et à la filière dans son ensemble."Origine et qualité sont de plus en plus importantes, et la fleur, même si elle n'est pas une denrée alimentaire, est un beau produit agricole qui mérite d'être reconnu. Car l'horticulture est une filière à part entière de notre agriculture départementale, et la Chambre est là pour travailler sur de nombreux sujets", assure Fabienne Joly, citant pêle-mêle le foncier, l'eau, la réforme de l'assurance récolte, ou la problématique des vieilles serres laissées à l'abandon.
Sur plusieurs des sujets, le préfet du Var, Evence Richard, assure de l'écoute et de la collaboration des services de la DDTM."L'assurance fait l'objet d'une profonde transformation, et il faut continuer à travailler avec les assureurs pour rendre la filière assurable. Pour ce qui concerne les serres à l'abandon, nous sommes dans l'attente des résultats d'une étude qui doit servir à nos travaux. Les services sont aussi à votre disposition pour discuter du permis de construire, qui doit vous permettre, à terme, de disposer de locaux conformes à vos ambitions", précise notamment le représentant de l'État, en soulignant le caractère d'excellence de la filière et son importance à l'échelle nationale.
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