L’économiste, Philippe Dessertine, a souligné combien “la révolution numérique” en cours place l’agriculture au premier plan des enjeux d’avenir.
“Depuis 40 ans, la France a eu une très belle constance pour massacrer son industrie : sidérurgie, énergie, nucléaire… Dans le même temps, d’autres ont continué et ont récupéré ces marchés. Est-ce maintenant le tour de l’agroalimentaire ? Va-t-on être nourri par les Allemands et les Néerlandais, sans plus aucune prise sur la façon dont on mange ?”, se désole l’économiste, Philippe Dessertine, qui n’y va pas par quatre chemins pour décrire les dangers guettant la filière agricole et agroalimentaire en France. Le directeur de la chaire Finagri (dédiée à l’innovation financière au service du secteur agricole français et européen) de l’IAE de Paris, était l’intervenant phare de la table ronde organisée par Coop de France Occitanie, à l’occasion de son assemblée générale tenue le 14 juin, à l’hôtel de Région de Toulouse.
L’agriculture au centre de la révolution numérique
A l’heure de la révolution numérique en cours, qu’il présente comme la “révolution industrielle n° 4, la seule qui ne soit pas d’ordre énergétique, mais bien une rupture technologique”, Philippe Dessertine assure que nous sommes en plein cœur d’un changement de modèle économique : “Il y a dix ans, chaque individu connaissait en moyenne 60 numéros de téléphone par cœur ! Qui connaît aujourd’hui d’autres numéros que le sien et celui de son conjoint ? Outre cet exemple naïf, vous devez vous rendre compte que l’agriculture est le premier secteur confronté à cette révolution ! Elle fait partie des filières les plus gourmandes en technologie numérique, la première consommatrice de drones et de satellites”, a-t-il insisté auprès de son auditoire. Si révolution il y a, elle n’est pas violente pour autant. L’économiste évoque plutôt une adaptation naturelle. “On ne peut pas identifier un moment précis, du jour au lendemain. On ouvre plutôt les yeux, en ne se souvenant plus de comment on faisait avant ! Dans le grand Paris, en 1900, on comptait un million de chevaux, chevaux qui étaient dans Paris depuis des milliers d’années. Pourtant, 30 ans plus tard, les fils des maréchaux-ferrants étaient devenus pompistes. Sans que personne ne puisse situer un moment exact, cette rupture dans la société s’était faite naturellement”, image-t-il encore.
Au-delà du progrès technique, l’émergence de l’intelligence artificielle à travers cette révolution numérique est, aux yeux de l’économiste, synonyme de sobriété énergétique et de changement du modèle économique. “Cette sobriété permettra des économies extraordinaires, mais ce n’est pas une transition énergétique. C’est un bouleversement beaucoup plus rapide qu’une transition, mais rassurez-vous, ce n’est pas violent. Sauf que dans cinq-six ans, vous vous retournerez sur 2019, et mesurerez l’évolution du fonctionnement”, prédit encore Philippe Dessertine.
Olivier Bazalge
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