Diversification
Dans ce climat changeant, les fleurs coupées de Méditerranée auraient leur carte à jouer, devant la demande accentuée sur la production locale, bénéficiant d'une météo favorable, alors que la filière française est en cours de structuration.
La filière des fleurs coupées pèse aujourd'hui 99,5 millions d'euros de chiffre d'affaires. Sur 457 hectares de surfaces, elle compte 278 producteurs, dont 199 en région Paca.
© Crédit photo : Association Halage
Fin avril, le Medfel a été l'occasion pour l'association Excellence Végétale de présenter les premiers élans de structuration, de développement et de promotion de la filière des fleurs coupées françaises. En répondant à l'appel à projets de FranceAgriMer, 'Bleu Blanc Fleurs', soutenu par Valhor - l'Interprofession française de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage - prévoit d'encourager les producteurs à l'installation et de "définir les potentiels et les modèles économiques qui fonctionnent", présentait Malorie Clair, cheffe de projet à Excellence Végétale.
Réparti en cinq bassins de production en France (Paca, Pays de la Loire, Nouvelle Aquitaine, Bretagne, Île-de-France), le marché des fleurs coupées regroupe 278 producteurs, couvrant 457 hectares, hors polyculture. Si certains passent encore "entre les mailles du filet", ce travail de structuration permettra de mieux les recenser et d'affiner les données des modes de production. Offrant une période allongée de production grâce à un ensoleillement favorable, face au reste du territoire, le Sud profite d'un climat idéal, pour les 199 producteurs de Paca, et les 12 recensés en Occitanie.
Avec des débouchés importants, principalement auprès des grossistes (44 %) et dans la grande distribution (27 %), le marché des fleurs séchées est, comme pour d'autres filières, sujet aux aléas, aux normes environnementales de plus en plus fortes, et autres récentes explosions des coûts de production. "C'est un marché plutôt hivernal, à fort besoin de création variétale", indique Antoine Lamy, directeur général de Floren'Sud.
Calé sur un calendrier annuel marqué par des périodes clés et de pics de chiffre d'affaires (Noël, Saint Valentin, Fête des mères), le créneau de la fleur coupée est donc fortement soumis aux conditions météorologiques, mais aussi à la concurrence, comme la Hollande, qui pèse 8 millions d'euros (M€) de chiffre d'affaires. Si le pays des fleurs est la base de transit pour tous les pays européens, et étrangers (Colombie, Kenya, Israël, Turquie), la Méditerranée peut faire figure de "contre-modèle', avec des opportunités de production plus locale, estime Antoine Lamy.
Engagée dans une stratégie de labellisation (Fleurs de France, Global Gap, Charte qualité fleur, HVE), la filière doit miser sur la "diversification", soutient Antoine Lamy, notamment par le calendrier, "comme en Espagne". Entre les modes de production à adapter à son système économique (pleine terre, hors-sol, filets) et une filière feuillage à développer pour la création de bouquet, le secteur peut aussi se démarquer du mètre étalon hollandais "chauffé au gaz russe 24 heures sur 24", estime le directeur de Floren'Sud, relevant des alternatives comme l'énergie bio thermique ou les Led.
Car le critère énergétique est évidemment à prendre en compte, dans un contexte où la France doit produire "10 % des fleurs qu'elle consomme", note Laurent Ronco, directeur de l'institut Astredhor Méditerranée. Outre la carte de l'innovation de la gamme à jouer pour faire la différence sur le calendrier, comme la pivoine connue pour son aspect primeur dans le Var, la facture en gaz pour chauffer les cultures n'est pas négligeable. Ainsi, le rosier, en hiver, est chauffé à 18°C en moyenne, quand les arômes ou les lys le sont entre 8 et 10°C. Certaines fleurs, comme le chrysanthème, ont besoin d'écrans d'occultation en été.
Selon les fleurs et les cultures, en jours longs ou courts, l'investissement est à prendre en compte. Abris, filets insect-proof, système de chauffage ou de maîtrise de la photopériode, avec ajout de lampes... Pour les jours courts, compter 27 €/m2 l'écran d'occupation, ajoutés au coût de la serre à 150 €/m2. Si c'est "le calendrier de production qui joue pour nous", le besoin d'innovation et de technicité ne doit pas jouer contre les producteurs, en doublant le prix de la concurrence, prévient Laurent Ronco.
Contre les excès du soleil et de la chaleur, du gel, mais pour protéger les fleurs contre les maladies et les ravageurs, la culture sous abris est nécessaire, "hors pivoine ou fleurs d'été en extérieur", précise Laurent Ronco.
La culture hors-sol permet, elle, d'éviter les problèmes sanitaires (rosier, gerbera, anémone) et de réaliser des économies en eau et en engrais, en circuit fermé, grâce à la réutilisation des eaux. "À la station (Scradh, ndlr), toutes les plantes hors-sol sont en recyclage", indique le directeur. "Même en système d'aéroponie, cela devient utile", et revient moins cher en coûts de production, sans sol et sans produits phytosanitaires. Sur culture en cycle court, la rotation est une option intéressante (pivoine, célosie, anémone, renocule), et permettra de "rentabiliser plus rapidement" le dispositif hors-sol, considère Laurent Ronco, qui rappelle, à toutes fins utiles, qu'il peut paraître facile "de faire pousser des fleurs, mais il faut être bien formé et informé".
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