Gronde agricole
La mobilisation a repris avec un peu d'avance chez les agriculteurs provençaux. À Rousset jeudi 14 novembre, ils étaient plusieurs dizaines à dénoncer, entre autres, les abus de la grande distribution.
Le 14 novembre à Rousset, agriculteurs de la Coordination rurale et indépendants ont bloqué un dépôt de l'enseigne Lidl.
© Crédit photo : ED
Après leur mobilisation inédite de l'an dernier en France, les agriculteurs repartent au combat. Pour eux, c'est le 'Merco-Dur' ! La perspective que l'État français ratifie l'accord de libre-échange entre l'Europe et les pays d'Amérique du Sud, dans le cadre du G20, ne passe pas. Ils n'étaient déjà guère rassurés par la volonté du gouvernement à leur égard ces derniers mois.
Les principaux syndicats agricoles avaient donc annoncé vouloir relancer leurs mouvements de protestation, notamment à partir du lundi 18 novembre, date à laquelle débute le G20 à Rio (lire page 3). Mais, dans le département, plusieurs dizaines d'agriculteurs, rattachés au syndicat de la Coordination rurale des Bouches-du-Rhône, et des agriculteurs indépendants ont décidé de lancer les hostilités dès jeudi dernier.
Ils se sont mobilisés tôt, ce 14 novembre à Rousset, pour mener des actions anticipées et bloquer l'entrée et la sortie d'un entrepôt d'une centrale d'achats de l'enseigne Lidl. Denis Odetto fait partie de ces agriculteurs qui ont souhaité exprimer leur ras-le-bol dès 06 h 30 et dénoncer les abus de la grande distribution.
Pour le maraîcher de Pertuis, "les agriculteurs doivent pouvoir être rémunérés justement, et l'enseigne fait partie de ces groupes qui font de l'argent sur le dos des agriculteurs". Il espère que ce n'est que le début et qu'une action de grande ampleur nationale démarre dans toute la France. Cette concurrence jugée déloyale était déjà une revendication forte lors des mobilisations du début d'année. "Mais là, avec cet accord, rien n'a changé", ajoute Denis Odetto.
L'année passée, quand tout a démarré, il a décidé de se mobiliser seul, en allant manifester en tant qu'indépendant, réussissant également à fédérer autour de lui d'autres exploitants, "pour faire bouger les choses. C'est aussi parce que les enfants prennent la suite".
Pour les agriculteurs en place ce 14 novembre, "être présent aujourd'hui, c'est être dans la continuité des messages que l'on a adressé il y a dix mois. Mais c'est aussi parce que la situation s'aggrave", indique Caroline Lecanuet, viticultrice à Éguilles et présidente de la Coordination rurale des Bouches-du-Rhône. Il faut dire que sur cette année 2024 la profession enregistre "l'une des plus mauvaises récoltes toute filière confondue. Les rémunérations restent désastreuses, sans parler de la fièvre catarrhale", rapporte la viticultrice.
Cette conjonction d'éléments a conduit les agriculteurs à ressortir de nouveaux leurs tracteurs hors de leurs champs. "On nous dit que l'on est essentiel à l'équilibre de la société française. Mais nous avons vraiment du mal à y croire. On attend de la part des pouvoirs publics des messages qui nous donnent enfin un vrai cap. Mais nous ne les avons pas. Et avec cet accord commercial de libre-échange, les signaux sont au contraire très mauvais", complète Caroline Lecanuet.
Si les Provençaux ont pris de l'avance, la mobilisation devrait se durcir et d'étendre à tout le territoire.
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