Nul ne l'ignore, la récolte 2017 ne pouvait laisser présager des volumes monstres. Sur les 10,3 Mhl comptabilisés en Languedoc-Roussillon, les vins IGP Pays d'Oc accusent un repli de 7 % par rapport à 2016, à 5 554 000 hl. Avec une production en berne de moins 426 592 hl sur cette campagne, "on s'en est bien tiré", estime Jacques Gravegeal. "Dieu merci, nous avions des stocks", soit environ 500 000 hl écoulés l'an passé. Argument principal et atout emblématique des vins Pays d'Oc, ce sont les cépages, à 93 %, qui font la renommée de l'IGP. Florence Barthès, directrice générale de l'interprofession des Vins Pays d'Oc IGP, a dressé un bilan liminaire qui fait état d'une commercialisation à 5,9 Mhl sortis de chais, dont 85 % sont voués au marché vrac et 5 % dédiés à la vente directe. Un potentiel de 673 millions de cols a été acheté sur la campagne 2017/2018, faisant du Languedoc-Roussillon le bassin d'approvisionnement pour le négoce, fort de "72,4 % des transactions directes en région". A l'export, les vins IGP Pays d'Oc pèsent 2,5 Mhl (devant les 2,2 Mhl de l'AOC Bordeaux), soit 18,9 %. En France, la grande distribution est le premier circuit de vente, au sein duquel l'IGP écoule 1,7 Mhl. Au final, comme l'observe Jacques Gravegeal, le marché n'aura pas connu de rupture, bien que "l'on ait vendu plus que ce que l'on aura récolté".
Le Plan filière, un "tour de force"
Dans la foulée du Plan de filière national voulu par le président de la République, l'ancien préfet d'Occitanie, Pascal Mailhos a décliné ce plan à l'échelle régionale, pour la viticulture. Et "quand on représente 42 % du vignoble", comme le rappelle le président du Syndicat de producteurs de vin de Pays d'Oc, il était souhaitable que Coop de France et les Vignerons indépendants se joignent aux interprofessions (Inter Oc, le CIVL, le CIVR et l'IVSO, l'interpro des vins du Sud-Ouest). Jacques Gravegeal, également président d'Inter Oc, a présenté les grandes lignes fixées par ce plan pour la viticulture régionale, pensé pour "favoriser la création et le partage de valeur, adapter un modèle de RSE (responsabilité sociétale des entreprises, ndlr) spécifique à nos entreprises, en tenant compte de leur compétitivité", sans oublier leur stratégie renforcée à l'export. Forte de 3,6 Mds€ de chiffre d'affaires en 2018, la filière viticole n'a rien du parent pauvre de l'économie française. Dans une région à dominante viticole en SIQO (Signes officiels de la qualité et de l'origine), il serait "souhaitable" que ces derniers progressent de 20 et de 40 % entre 2023 et 2028, a indiqué le président de Pays d'Oc, d'après des données de projection. Sur les 270 000 ha de vignes que compte l'Occitanie, seulement 1 % des exploitations sont couvertes par la HVE (haute valeur environnementale) à ce jour, pour autant les projections tablent sur 40 % en 2028. Quant aux surfaces bio (28 741 ha), il serait envisageable d'atteindre "15 % de la viticolité d'ici 2023", annonce Jacques Gravegeal, qui se désole des "200 000 ha de vignes perdus" au détriment de l'urbanisation galopante. "Si on veut développer des emplois, il faut utiliser les moyens liés à la formation", a-t-il encouragé. Aujourd'hui, on dénombre 13 000 exploitations viticoles en ex-Languedoc-Roussillon qui emploient 11 500 salariés. De ces chiffres tirés du rapport présenté par le président Gravegeal, se dessinent les contours d'un plan, à bâtir étape par étape, "un tour de force réalisé cette année", a-t-il salué. Mais "l'essentiel est à construire".
Philippe Douteau
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