Coordination rurale
L'harmonisation des règles au sein de l'Union européenne reste un mirage pour les agriculteurs français. Nicolas Mandeville, président de la Coordination rurale de l'Aude, pointe une administration pesante, qui freine la compétitivité de l'Hexagone.
"Il est temps de rendre à l'agriculture ses lettres de noblesse", enjoint Nicolas Mandeville, président de la Coordination rurale de l'Aude.
© Crédit photo : Nicolas Mandeville
"Depuis qu'Emmanuel Macron est candidat à la présidence, on entend dire que le gouvernement va harmoniser les règles au sein de l'Union européenne, mais force est de constater que ce n'est toujours pas le cas", désespère Nicolas Mandeville, président de la Coordination rurale de l'Aude. Règles françaises spécifiques d'un côté, interdictions inexistantes chez les voisins de l'autre, c'est toute une compétitivité que l'Hexagone perd au travers de ces indécisions administratives. "Le message qu'a voulu faire passer la CR, c'est que si on bloque l'axe principal France-Espagne, il ne faut pas une journée avant que les rayons commencent à se vider, et ça, ça devrait poser question."
Récemment, le Premier ministre a pris des engagements verbaux avec les dirigeants de la CR du Lot-et-Garonne, estimant que le gouvernement serait en mesure d'uniformiser la réglementation européenne sur le cas français, mais pour le président impossible de savoir "si ces ambitions sont réalisables". Le savoir-faire est bien là, mais la politique générale met hors-jeu les agriculteurs français en termes de compétitivité. Au niveau européen certes, mais également au niveau national, l'agriculture n'est pas logée à la même enseigne, et ne souffre pas de la même manière. Pour l'illustrer, il suffit de venir faire un tour dans l'Aude ou dans les Pyrénées-Orientales : "Ces départements traversent une vraie catastrophe et par effet de cascade, c'est en terme social que cela va être compliqué", prévient le président.
Toutes ces attentes qui entourent les enjeux du monde agricole ont poussé la France à être loin devant de ce que font l'Australie, l'Espagne et d'autres, en matière d'arrachage.
"Sur cette question, je pense que nous sommes allés trop vite. Il aurait été préférable de donner plus d'argent pour ceux qui partent à la retraite, plutôt que d'en donner un peu à tout le monde." Même constat sur la mise en avant de la production au niveau international. "Dans ses déplacements, le président de la République défend nos Airbus, certes très performants, mais jamais nos vins qui pourtant se placent en deuxième position en termes de balance commerciale, juste derrière l'aéronautique." Mais comment défendre la filière agricole quand les partis politiques de l'opposition agitent le drapeau de la motion de censure ? "À ce rythme, la dernière visite de la ministre de l'Agriculture dans l'Aude, qui pourtant allait dans le bon sens, ne servira absolument à rien, si elle quitte le gouvernement dans les prochaines semaines."
Sur les discussions entourant le Mercosur, le président espère que "les agriculteurs français ne seront pas les dindons de la farce, car les autres pays sont bien plus durs en négociation que la France, qui apparemment, a peur des retombées négatives qu'elle pourrait subir sur certains de ses produits". Majoritairement tournée vers l'export, l'agriculture au sein des accords de libre-échange doit en revanche être mesurée, bien calculée et plus encore, en y incluant ses producteurs. "C'est toujours la distribution qui négocie avec l'industriel et les producteurs ne prennent jamais part à la discussion", s'insurge le président.
Meilleure transparence entre les coûts de revient et de production, calcul partant du prix du produit de départ et non sur celui du prix final... "Si sur un produit stratégique, nous ne sommes pas compétitifs, car on produit trop cher, l'État est tout à fait capable de mettre en place des exonérations, comme c'est le cas pour l'automobile et l'aéronautique."
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