Roquebrune-sur-Argens
Les miels de Provence étaient à la fête le 19 juillet, à Roquebrune-sur-Argens. Pour les apiculteurs présents, le rendez-vous est venu mettre en lumière le savoir-faire de la filière régionale et la qualité de ses produits, dans une période assombrie par des conditions météo défavorables à la production et une concurrence toujours plus rude.
Locaux et vacanciers étaient au rendez-vous de la 3e édition de 'Miel en fête', à Roquebrune-sur-Argens.
© Crédit photo : GL
Locaux et vacanciers étaient au rendez-vous de la 3e édition de 'Miel en fête', à Roquebrune-sur-Argens. Un rendez-vous estival nocturne avec les professionnels du Syndicat des apiculteurs de Provence et des Alpes du Sud, qui gère l'IGP Miel de Provence et les deux labels rouges distinguant les miels de lavande et les toutes fleurs. "Par le passé, la fête se tenait en octobre. Mais on a ici un afflux touristique important, avec des gens de plus en plus sensibles aux productions de proximité. Et puis on se positionne plutôt bien entre les autres fêtes du miel du secteur", apprécie l'apicultrice roquebrunoise, Jeanne Perrin.
Et pour les producteurs, l'évènement est avant tout l'occasion d'aller à la rencontre des consommateurs, souvent peu ou mal informés quant à l'origine et à la qualité des miels. "Il y a une méconnaissance persistante de ce que l'on fait, mais aussi de la curiosité. Souvent, les gens ne savent pas pourquoi les miels ont des couleurs différentes et demandent si on ajoute des arômes pour avoir des miels de lavande, de thym, de châtaignier et autres", observe Sébastien Brunasso-Cattarello, des Arcs-sur-Argens. "Au-delà du folklore, on vient pour valoriser notre métier, nos produits et nos labels d'origine et de qualité, qu'il faut faire connaître au plus grand nombre pour les défendre. Dans le Var, on a la chance d'avoir une grande diversité florale, du bord de mer au mont Lachens. Et on a la particularité de faire de la grande transhumance. Il est important d'expliquer tout ça", soutient Adrien Ciappara, apiculteur de Logues. La communication permet de se démarquer de la concurrence toujours plus rude des miels étrangers, qui envahissent les rayons du supermarché. "On est en guerre contre les importations de miel qui tirent les cours du gros vers le bas, alors que les pots en verre, les couvercles en métal, les fûts, les étiquettes ont augmenté. Sans oublier le carburant. En France malheureusement, on ne produit pas assez, et les grossistes en profitent pour justifier des importations à moins de 1,80 euro le kilo. On ne peut pas lutter", déplore Sébastien Brunasso-Cattarello. Malgré l'inflation, le producteur, qui commercialise le gros de sa production sur les marchés, s'est pour l'heure refusé à augmenter ses prix au détail, pour ne pas pénaliser sa clientèle. Il se contente de limiter les offres promotionnelles qu'il peut proposer. La vente directe - qui permet de distribuer 60 % de la production régionale - est, dans ce contexte, essentielle pour les producteurs provençaux.
L'enjeu est d'autant plus fort pour l'apiculture régionale que la production s'avère de plus en plus compliquée. Notamment en raison du changement climatique. Après deux années de sécheresse, pluies et vent ont sérieusement perturbé les miellées de cette campagne 2024. "Il y a de bonnes années, d'autres qui sont très compliquées. Et là, on les enchaîne", confirme Sébastien Brunasso-Cattarello, qui compte quelque 200 ruches en production.
"Il a fait chaud tôt dans la saison et puis ça s'est rafraîchi, avec beaucoup de pluies et de vent. Dans les conditions du début du printemps, ça a été difficile pour une partie des ruches de se développer suffisamment pour entrer en production. Et puis, pluies et vent ont bloqué ou écourté les miellées", explique l'apiculteur. "Ce n'est pas parce qu'il y a des fleurs qu'il y a du nectar pour les abeilles. Et sans nectar, pas de miel, même avec de belles colonies", complète Adrien Ciappara.
"Et puis la filière lavande va mal, et il y a de moins en moins de surface", pointe-t-il, en plaidant pour une coopération accrue entre lavandiculteurs et apiculteurs. "Pour un apiculteur, la lavande, c'est 80 % du chiffre d'affaires. En Provence, il n'y a pas de ruches sans lavande, et inversement, pas de lavande sans ruches pour assurer la pollinisation. Le climat, on n'y peut rien, mais on peut travailler sur le reste", plaide Adrien Ciappara.
Pour renforcer la solidarité et les échanges entre les apiculteurs, souvent isolés, mais également faciliter le dialogue interfilières, le Groupement des apiculteurs professionnels de Provence vient de voir le jour, avec l'idée de dépasser les chapelles politiques et syndicales. "On a tous à gagner à s'entraider", résume Adrien Ciappara.
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