Xavier Ranc, directeur technique, Éric Isnard, président, et Benoît Richet, responsable commercial, incarnent la dynamique collective du Moulin de la Roque. Ici, l’expression du terroir est essentielle pour les vignerons de la coopérative. (© GL)
Créé en 1950, Le Moulin de la Roque a fêté ses 70 ans l’an dernier, sans fanfares ni trompettes en raison du contexte sanitaire. D’abord dédiée à l’élevage de rouges de l’appellation Bandol, la structure commence à vinifier ses vins en 1964. "On se plaît ici à parler de groupement de producteurs, car la cave trouve son origine dans la volonté des vignerons de se grouper dans une démarche qualitative", présente Benoît Richet, responsable commercial du Moulin de la Roque. Et c’est depuis le moteur de la cave coopérative qui produit quelque 20 % des volumes de l’AOC "Notre philosophie, c’est la mise en commun des forces pour aller tous dans le sens de la qualité, car c’est la volonté des hommes qui fait le produit", souligne Éric Isnard, président du Moulin de La Roque.
Une démarche qualitative éco-responsable
C’est dans cet esprit que la cave a forgé son savoir-faire et son identité. Engagé dès 2007 dans le label RSE 'Vignerons en développement' durable, le Moulin de la Roque entame, en 2011, la construction d’une nouvelle cave semi-enterrée à la toiture végétalisée, qui répond aux normes éco-environnementales. Consacré à l’élevage, au stockage et à la mise en bouteille de la production vinifiée sur le site voisin de l’ancienne cave de La Cadière-d’Azur, ce second bâtiment incarne la démarche agro-écologique portée au vignoble par les coopérateurs.
L’accent est mis aujourd’hui sur les certifications en Haute valeur environnementale (HVE) et en Agriculture biologique (AB). "Nous avons actuellement une quinzaine de producteurs en agriculture biologique, et la production devrait atteindre 23 % de nos volumes d’ici 2023. On s’est aussi lancé dans la HVE l’an dernier, en certification individuelle. On passe sur une démarche collective cette année, pour arriver à être certifié en totalité. L’accompagnement de l’ensemble des vignerons dans cette dynamique est le côté très positif de la coopération", indique Xavier Ranc, directeur technique de la structure. "Avec la HVE comme avec la bio, le but est de sensibiliser à ces démarches qui font partie de notre ADN", souligne Éric Isnard.
Le goût du terroir
Forte de 280 adhérents et de 310 hectares de vignoble répartis sur les huit communes de l’AOC Bandol, Le Moulin de la Roque produit une riche gamme sous l’appellation, complétée par des IGP et AOC Côtes de Provence. Le rosé est majoritaire et représente 75 % de la production. "On est en Bandol, en appellation de rouge. Mais on est aussi en Provence et, pour les consommateurs, la Provence, c’est le rosé. On se bat néanmoins pour promouvoir nos rouges et notre cépage principal qu’est le mourvèdre", explique Xavier Ranc. Dans ce but, la cave coopérative propose notamment un coffret à vocation pédagogique de cinq bouteilles de Bandol rouge, représentant les cinq terroirs spécifiques de la cave, chacun exprimant le goût de la terre sur un millésime, une vinification et un assemblage communs. "Nous sommes les seuls à avoir cette particularité sur le territoire, et nous sommes très attachés à faire ce travail d’identification et de promotion", défend Benoît Richet. La sélection parcellaire est ainsi de mise au sein de la coopérative, qui privilégie le goût du terroir. "Ça demande beaucoup de travail dès la vendange et en cave, mais c’est le prix de la qualité et de la différenciation", commente encore Benoît Richet.
Cet engagement, c’est autant d’atouts à faire valoir en ces temps de crise. Le Moulin de la Roque a la chance d’avoir un réseau de commercialisation diversifié, mais a néanmoins dû s’adapter. Une moitié de la production est commercialisée en grande distribution, 35 % en CHR, 10 % en vente direct dans les boutiques du Castellet et du Beausset de la cave, et 5 % à l’export. Si les expéditions ont pu être faites et que la saison estivale a été dynamique, la fermeture des restaurants se fait désormais durement ressentir. "C’est d’autant plus délicat que les marchés sont perturbés par la situation. Mais ça nous a permis de nous remettre en question. En circuits traditionnels, on travaillait beaucoup avec la restauration, via des grossistes. On s’est réorienté sur les cavistes qui ont répondu présents, bien qu’ils soient beaucoup sollicités. Ça a permis de rééquilibrer un peu les choses", explique Benoît Richet. Solidaire des restaurateurs, la cave participe à une opération de soutien, en affichant sur ses bouteilles un macaron dont la vente permet d’abonder à un fonds de solidarité.
Les vignerons espèrent désormais que le secteur pourra rouvrir au plus vite, et préparent la saison à venir. Plusieurs évènements sont déjà dans les tuyaux et n’attendent plus que le feu vert des autorités. D'ici là, les équipes continuent de travailler à l’évolution des packagings, régulièrement renouvelés, et programment les futurs investissements. Déjà bien équipée en froid, la coopérative projette notamment de s’équiper d’un échangeur de vendange.
"Ça bouge tout le temps à tous les niveaux. On évolue, on teste, on améliore. Quand on est vigneron, on est curieux et la grande force de la coopération, c’est cette dynamique de groupe qui nous permet d’aller de l’avant", apprécie Éric Isnard.
Gabrielle Lantes
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